Napoléon Bonaparte et son amour pour Paris sont sacralisés le temps d’une  exposition au musée Carnavalet à Paris. Richement diversifiée, le visiteur peut contempler des oeuvres d’arts provenant du musée lui-même, du Louvre ou du château de Versailles.

« Il entrait dans mes rêves de faire de Paris la véritable capitale de l’Europe. Parfois je voulais qu’il devint une ville de deux, trois, quatre millions d’habitants, quelque chose de fabuleux colossal, d’inconnu jusqu’à nos jours, et dont les établissements eussent répondu à la population ». Une citation de Napoléon qui accroche directement le visiteur.

Un décor historiquement varié

134 gravures, 53 peintures, 1 diaporama, 1 écran diffusant des extraits de films et notamment un buste en bronze de l’empereur qui trône au milieu de l’exposition : le décor est planté.  Tout  est soigné pour l’occasion car les visiteurs marchent sur une moquette bleue entourés de murs colorés avec une lumière faible menant à une grande arche rouge représentant l’Arc de Triomphe.

Fondeur : François Rémond (1747-1812). Ciseleur : François Damerart (connu de 1781 à 1819). Napoléon Ier (1769-1821), empereur des Français. Buste colossal.
Provenance : Musée Napoléon (porte d’entrée du Musée Napoléon – actuelle rotonde de Mars). Bartolini Lorenzo (1777-1850).
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle

La légende napoléonienne ancrée à travers l’architecture parisienne

Robert Lefèvre (1755-1830),
Portrait de Napoléon Ier (1769-1821), en uniforme de colonel des chasseurs à cheval de la Garde, 1809, commandé par la Ville pour l’Hôtel de Ville.
Huile sur toile 226 x 157 cm.
© Stéphane Piera / Musée Carnavalet / Roger-Viollet

L’exposition est organisée afin d’illustrer cet amour de Napoléon pour Paris.  En effet, cela se ressent toujours près de deux siècles après sa mort à travers des monuments dont la construction a débuté sous son régime. On peut citer notamment la colonne de Vendôme, l’Arc de Triomphe, l’Assemblée Nationale, l’église de la Madeleine… Mais aussi l’architecture de ponts tels que celui des Arts, d’Austerlitz ou d’Iéna. Ainsi que l’élaboration de plusieurs dizaines de plans d’architecture dont le cimetière de père-Lachaise qui est le plus grand cimetière de Paris et l’un des plus célèbres dans le monde. Le légendaire rockeur américain Jim Morrison y repose depuis plus de 40 ans.

Une réformation de la capitale institutionnellement

Hormis sa passion pour les mathématiques et la littérature, Napoléon a joué un rôle primordial dans le droit français avec l’entré en vigueur du Code civil de 1804 et le Code pénal de 1810. Florian Meunier, conservateur en chef au musée Carnavalet, nous explique la démarche de l’empereur :  » il voulait redonner à la capitale institutionnelle, économique et démographique de la France une place prééminente en Europe tout en assurant l’ordre public et donc des conditions de vie correctes aux habitants.  » Il a également apporté des améliorations dans le secteur de l’administration avec la création de postes de fonctionnaires tels que celui de préfet de police et  préfet de la Seine. D’ailleurs, apparait une huile sur toile de 1815 illustrant un facteur qui livre un courrier rue de Saint-Denis à Paris. Une lumière éblouissante transperce le cœur de ce sombre tableau.

L’entourage de Napoléon intégré dans l’exposition

L’exposition intègre également l’entourage de Napoléon dont on peut voir des tableaux de Joséphine de Beauharmais, la première épouse de Napoléon, un portrait de Gaudin Duc de Gaëte, l’officiel ministre des finances de 1806 ainsi que son mobilier. Marie-Louise d’Autriche, la deuxième épouse de l’empereur et leurs fils, le roi de Rome, y sont également évoqués.

 

Charles Percier (1764-1838) et Pierre François Léonard Fontaine (1762-1853),
Fauteuil du trône de Napoléon Ier du château des Tuileries, 1804.
Bois doré, velours. H : 122 cm ; L : 88 cm ; Pr : 70 cm Dépôt du musée de Fontainebleau, 2003. Musée du Louvre.
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi

La fin de l’exposition s’achève par une citation de Napoléon dans laquelle il déclarait dans son testament en 1821 : « Je désire que mes cendres restent sur les bords de la Seine au milieu de ce peuple français que j’ai tant aimé ». Un désir exaucé sur la demande du roi Louis Philippe en rapatriant et en plaçant aux Invalides à Paris le corps de l’empereur qui a remporté victoire de l’immortelle bataille d’Austerlitz du 2 décembre 1805 contre les Russes et les Autrichiens.

L’exposition « Napoléon et Paris : Rêves d’une capitale » se déroule au musée Carnavalet- histoire de Paris du 8 avril au 30 août 2015.

Angelina Chutardary et Ludovic Bayle