Entre les rapprochements dans le secteur des télécoms, une bonne nouvelle pour les italiens les plus modestes, et une mauvaise pour les retraités français, retour sur l’actualité économique marquante des derniers jours.

François Hollande en aurait rêvé, Matteo Renzi est prêt à le faire

Le président du Conseil, M. Renzi (à droite) avec le président de la répiublique G. Napolitano

Le président du Conseil, M. Renzi (à droite) aux côtés du président de la République G. Napolitano – Présidence de la République (Licence CC)

Dix milliards d’euros pour relancer l’économie italienne. C’est le montant des baisses d’impôts pour les bas revenus promise par M. Renzi. Le président du Conseil avait été chargé par le président Giorgio Napolitano de former un gouvernement, après la démission d’Enrico Letta. Une démission que l’on peut imputer à celui qu’on appelle « le démolisseur », tant ses déclarations, à l’époque, étaient acerbes, critiquant les réformes menées par son propre camp. L’homme veut désormais surprendre par des formules chocs : la mesure se nomme « Dix milliards pour dix millions d’Italiens », et le premier ministre utilise le hashtag #lasvoltabuona (le bon tournant). L’État s’engage à rembourser 60 milliards d’euros de ce qu’il doit à des entreprises italiennes. La mesure sera principalement financée par des réductions de dépenses de l’État, par du déficit, et par la baisse des charges financières, fruit des travaux de ses prédécesseurs.

 

Gel des pensions de retraite

Mauvaise nouvelle pour 12 millions de retraités. Les retraites complémentaires ne seront pas revalorisées au 1er avril prochain. La conséquence est que les pensionnaires Arrco (salariés et cadres) et Agirc (cadres) devraient subir une baisse de leur pouvoir d’achat. Une baisse à relativiser puisque l’inflation devrait être faible en 2014. Selon le raisonnement pris, en absence de forte hausse de prix, pas besoin donc d’augmenter les pension. La CGT estime tout de même cette perte à 15 millions d’euros pour l’ensemble des retraités. La mesure permettrait, selon Philippe Phiet, président de l’Arrco, d’économiser 550 millions d’euros.

Ça bouge dans les télécoms

Cela fait plusieurs mois que Vivendi cherche à vendre SFR. Les acheteurs potentiels ne se sont pas bousculés.Tout se jouait entre Altice, maison mère de Numéricable, et Bouygues Telecom, le second était le candidat préféré d’Arnaud Montebourg. Altice est une société côtée à la bourse d’Amsterdam, domiciliée au Luxembourg, dont les flux transitent par Guernesey, un paradis fiscal, et dont le PDG, Patrick Drahi, réside en Suisse. Tout pour déplaire au ministre du redressement productif. La perspective de retourner à trois opérateurs téléphonique aurait pu contraindre l’Autorité de la concurrence à refuser l’offre ou à l’assortir de conditions. Pour parer à un refus, Bouygues était prêt à céder une partie de son réseau à Free. Les négociations exclusives entre Vivendi et Altice dureront trois semaines. Le deal porterait sur un paiement de 11 milliards d’euros et 32 % du capital de SFR. Vendredi, le cours de l’action Numéricable s’est envolée de près de 12 %, alors que Bouygues et Illiad (maison mère de Free) ont clôturé à la baisse.

Le chiffre de la semaine : 100 milliards d’euros

C’est le besoin de financement des entreprise de taille intermédiaires et des petites et moyennes entreprises françaises selon un rapport publié par Paris Europlace. Les PME et ETI ont le plus souvent recours à l’emprunt pour financer leurs activités. A titre de comparaison, le flux de financement par fonds propres s’élève à 10 milliards d’euros. Outre la consolidation de l’offre de prêts bancaire et le développement du rôle des investisseurs institutionnels (banques et assurances) via un fonds de financement de l’économie française, le rapport recommande la simplification de l’accès des PME et des ETI aux investisseurs particuliers.

L’Union Européenne triple A

L’agence de notation Moody’s relève ses perspectives de négative à stable sur la note AAA de l’UE. Ce qui veut dire que l’agence ne compte pas dans les prochains mois modifier la note, gage de capacité de l’UE à rembourser sa dette. Deux raisons expliquent cette décision selon l’agence : la diminution des risques qui émanaient de la crise de la zone euro et l’amélioration de la solvabilité des pays membres. L’agence salue par ailleurs les retours réussis sur le marché du Portugal et de l’Irlande ainsi que la solidité des quatre principaux pays contributeurs au budget de l’Union : Royaume-Uni, France, Allemagne et Pays-Bas, tous quatre notés AAA ou AA1.

Marvin Nsombi