François Hollande a participé à une émission spéciale « Face aux Français » ce jeudi 6 novembre sur TF1. Interrogé par les journalistes Gilles Boulot, Thierry Demaizières et Yves Calvi mais aussi par quatre Français choisis par la rédaction, le président de la République est revenu sur la première partie de son mandat et a évoqué les réformes à venir.

François Hollande répond aux questions des journalistes sur le plateau de l'émission "Face aux Français" (Capture d'écran)

François Hollande répond aux questions des journalistes sur le plateau de l’émission « Face aux Français » (Capture d’écran)

Actualité oblige, l’émission s’est ouverte par une question de Gilles Boulot concernant la mort de Rémi Fraisse. Évoquant une « tragédie« , le président a promis que « toute la vérité sera faite. » Avant de conclure :  « J’en tirerai toutes les conclusions en termes de responsabilité. »

 

« J’accepte toutes les critiques » mais « je n’accepterai jamais qu’on puisse toucher à la France« 

Face aux interrogations des journalistes Gilles Boulot et Thierry Demaizières sur son image et son faible taux de popularité, le chef de l’État a insisté sur l’importance du pays devant son destin personnel. Avouant ne pas être « masochiste« , il a développé très rapidement ce qui est devenu un thème récurrent tout au long de son intervention : le fait que la France est un grand pays et que le peuple français doit prendre confiance en lui-même.  Avouant que la « réalité, elle est dure, elle est brutale« , François Hollande a vanté une France exceptionnelle, respectée à l’étranger.

Après avoir balayé les interrogations sur le livre de son ex-compagne dont il dit ne pas juger les « douleurs« , il n’a toutefois pas pu s’empêcher d’adresser une pique à Nicolas Sarkozy (« Je ne fais pas l’histoire à l’envers. Certains sont dans cet état d’esprit, mais pas moi« ).

Le président a surtout profité de cette première partie d’émission pour placer trois autres éléments constitutifs de son message de la soirée : « la jeunesse est l’espérance pour le pays« , « ce sont les entreprises qui doivent créer les richesses » et le climat est le « grand sujet de 2015. »

 

Un président face à des Français voulant voir des réformes porter leur fruits

François Hollande a ensuite fait face à quatre personnes choisies pour être représentatives de différentes catégories de Français: Joëlle Mediavilla, une chômeuse de 60 ans, Karine Charbonnier, chef d’une entreprise familiale dans le Nord de la France, Hassen Hammou, un jeune titulaire d’une capacité en droit habitant les quartiers Nord de Marseille et Catherine Faucheron, une assistante maternelle des Ardennes. Le président a tenté de retrouver l’image d’homme jovial, proche du peuple, qu’il avait su mettre en avant lors de sa campagne, n’hésitant pas à afficher une certaine complicité avec les intervenants.

François Hollande a répondu aux interrogations de quatre Français : (de G. à d.) Joëlle Mediavilla, Karine Charbonnier, Hassen Hammou et Catherine Faucheron (Capture d'écran)

François Hollande a répondu aux interrogations de quatre Français : (de g. à d.) Joëlle Mediavilla, Karine Charbonnier, Hassen Hammou et Catherine Faucheron (Capture d’écran)

Les différents intervenants ont permis d’aborder des sujet tels que l’emploi des seniors, le manque compétitivité des entreprises française lié aux cotisations sociales et à la complexité des normes, les difficultés pour les jeunes – et notamment les jeunes diplômés – de trouver un emploi, et enfin la disparition de services publics dans certaines régions.

Défendant des mesures comme le contrat de génération, le pacte de responsabilité ou le CICE, mesures souvent jugées inefficaces ou insuffisantes, le président a toutefois fait quelques annonces. Pour faire face au fort taux de chômage des seniors, une promesse a été faite de mettre en œuvre très rapidement une forme de contrat aidé pour les seniors ainsi que le retour de l’allocation de fin de droit qui avait été supprimée. François Hollande a aussi affirmé sa détermination à continuer les réformes visant la situation des entreprises, misant notamment  sur la simplification. Il a assuré que le CICE se transformerait d’ici 2017 en baisses de cotisations sociales et qu’à partir du 1er janvier 2015, il n’y aurait plus de charges sur les bas salaires.

Face à Hassen Hammou et Catherine Faucheron, le président a pu développer ses projets pour la jeunesse. Il a notamment prévu des milliers d’emplois d’avenir en plus dans le cadre de la loi sur la transition énergétique et a affirmé qu’il faut « faciliter la création d’entreprise par les jeunes. » Il a aussi évoqué le lancement d’un grand plan numérique à destination des écoles.

 

« A partir de l’année prochaine, il n’y aura pas d’impôt supplémentaire sur qui que ce soit »

Dans la dernière partie de l’émission, face aux journalistes Yves Calvi et Gilles Boulot, le chef de l’État a à nouveau mis en avant les domaines qu’il considérait comme étant les plus importants, ceux dans lesquels le pays devait être en pointe : le numérique, l’énergie et la santé. Il a à plusieurs reprises insisté sur la grandeur de la France, de son prestige à l’étranger, et a notamment évoqué la possibilité que le pays se porte candidat à l’accueil de l’exposition universelle de 2025 et que Paris fasse acte de candidature pour la réception des JO de 2024 – désavouant au passage Anne Hidalgo, bien plus mesurée à ce sujet.

Mais le président a surtout répondu à la principale question qui taraude de nombreux Français, celle qui contribue pour une part certainement majeure au désamour des Français envers lui, celui des impôts. Il a pris l’engagement solennel qu’à partir de l’année prochaine, « il n’y aura pas d’impôt supplémentaire sur qui que ce soit . » Il a aussi précisé qu’il ne pensait pas encore à sa réélection, assurant qu’il restait déterminé à faire toutes les réformes.

 

C’est donc un président cherchant à retrouver son image d’homme proche du peuple qui s’est retrouvé face aux Français. Un président qui a cherché à redonner confiance au pays, un président qui se veut optimiste, conscient de la méfiance des Français face à des réformes qui peinent encore à porter des fruits. Reste cependant à savoir si les promesses –  somme toute très générales – qu’il a pu proférer se réaliseront réellement.