Parlonsinfo vous propose, en ce dimanche soir, de revenir sur ce qui a marqué l’actualité de la semaine dernière, en France et dans le monde.
Des nouvelles démissions au gouvernement
Le gouvernement d’Edouard Philippe perd trois de ses membres cette semaine : la ministre des affaires européennes Nathalie Loiseau, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, et le secrétaire d’État en charge du numérique Mounir Mahjoubi.
Tous ont quitté le navire pour mener leurs campagnes électorales. Désignée tête de liste de La République En Marche, Nathalie Loiseau souhaite se consacrer à plein temps aux élections européennes du 26 mai pour battre le Rassemblement national qui avait triomphé en 2014. Benjamin Griveaux et Mounir Mahjoubi quant à eux, briguent l’investiture LREM pour les municipales de Paris en 2020.
Ces trois démissions portent à dix le nombre de départs volontaires ou non depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron. Leurs remplaçants ont été dévoilés le 31 mars, Sibeth Ndiaye, historique conseillère en communication du Président devient porte-parole du gouvernement. Amélie de Montchain devient secrétaire d’État aux Affaires européennes, et Cédric O hérite du secrétariat d’État au Numérique.
Brexit : des votes parlementaires, mais toujours pas d’avancée
Vendredi 29 mars était la date de sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne initialement prévue par l’article 50 du Traité de Lisbonne. La Commission Européenne a néanmoins attribué un délai supplémentaire, fixant la date du Brexit au 12 avril.La semaine a débuté par la promesse mardi 26 mars par Theresa May de démissionner si son accord de divorce avec l’UE était accepté par les députés britanniques. Certains qualifient cette décision de « sacrifice en faveur du Brexit », car elle ne participerait pas à la seconde phase de négociations avec l’Europe si son projet est accepté.
Le lendemain de cette annonce, huit votes indicatifs ont été organisés à la Chambre des Communes, afin de déterminer quelle serait la meilleure option de départ pour les députés. Ces huit propositions comptaient celle d’un départ sans accord (« No-deal »), d’accords avec plus ou moins d’attache à l’Union Européen, d’une révocation de l’article 50, ou encore d’un nouveau référendum. Ces options couvraient donc largement l’étendue des possibilités, mais ont toutes été refusées par le Parlement britannique.
Enfin, vendredi 29 mars, le texte proposé par la Première Ministre a encore une fois été rejeté par les députés, à 344 voix contre 286. La différence des votes semble toutefois se réduire, ce qui a incité Theresa May à émettre l’idée d’un quatrième vote sur ce texte, samedi 30 mars. Ce texte permettrait au Royaume-Uni de profiter d’une période de transition jusqu’à 2020, afin d’éviter la rupture brutale d’un départ sans accord.
La séance du mercredi 27 mars avait aussi été l’occasion pour la Chambre de se pencher sur la pétition citoyenne demandant l’annulation du Brexit. Cette pétition a recueilli près de 6 millions de signatures, mais a été refusée par les députés. Pourtant, au vu de l’avancée quasi-nulle de la situation et du no-deal comme « possibilité croissante », le texte sera réévalué lundi 1er avril, en même temps que d’autres alternatives au texte proposé par Theresa May.
Une rumeur d’enlèvements par des Roms qui crée de violentes réactions
Une rumeur circule depuis quelques semaines sur les réseaux sociaux à l’encontre des Roms. Ils circuleraient en camionnette blanche et enlèveraient des enfants et des femmes en Ile-de-France. La rumeur s’est propagée rapidement. Effectivement, le 16 mars à Colombes, une vingtaine de jeunes s’en sont pris à des occupants d’une camionnette blanche, selon une source policière. Les deux hommes ont été légèrement blessés.
Néanmoins, la préfecture de police a répondu sur Twitter en dénoncant la “fake news” : « Les rumeurs de kidnapping d’enfants avec une camionnette sont totalement infondées. Aucun enlèvement n’est avéré. Ne relayez plus cette fausse information, n’incitez pas à la violence. »
Lundi, le commissaire de Clichy-sous-Bois/Montfermeil, David Moreira, a déclaré qu’il fallait faire preuve de « prudence car une certaine psychose commence à s’installer », dans un communiqué aux communes de son secteur.
Cependant, dans la nuit de lundi à mardi, de nouvelles dégradations et violences ont eu lieu en Ile de France à l’encontre des Roms. Vers 20h à Clichy-sous-Bois, une vingtaine de personnes armées de bâtons s’en sont pris à des Roms qui se trouvaient dans un pavillon. Et encore à Bobigny, selon LCI, un groupe d’une cinquantaine d’individus, armés de bâtons et en plus de couteaux, ont menacé des Roms installés le long de la RN3. Une dernière scène s’est produite peu avant 1h, également à Bobigny, où une rixe a eu lieu entre des Roms et une quinzaine d’individus.
Suite à la nuit du lundi 25 au mardi 26 mars, vingt personnes ont été interpellées et placées en garde à vue en Seine-Saint-Denis. Ce vendredi, le Conseil de l’Europe a appellé à la vigilance face à ces nombreuses agressions.
En Europe de l’Est, un weekend d’élections
Les résultats du premier tour de la présidentielle ukrainienne sont tombés. En tête, le comédien et humoriste Volodymyr Zelenskiy avec plus de 30 % des voix. Il devance le 17 % de l’actuel président, Petro Poroshenko, élu en 2014 à la suite de la crise du Donbass. L’ex Première ministre Yuliya Timoshenko suit en troisième position avec 14 % des voix. Un revers pour l’opposante politique, qui aspirait à une revanche après un échec au scrutin précédent.Le second tour devrait donc être 100 % masculin, mais inédit. Opposant un comédien se mettant dans la peau d’un président et un homme d’État qui qualifie son adversaire de « mou, soumis, conciliant, complaisant, ricanant, inexpérimenté, faible, idéologiquement amorphe et incertain sur le plan politique », ce scrutin réserve des surprises lors du second tour le 21 avril prochain.
En Slovaquie, cette fois, la victoire est revenue à une femme, l’avocate Zuzana Čaputová. Avec 53 % des voix, elle a battu le candidat du gouvernement actuel, commissaire européen. Elle est la première femme à la tête du pays.
Marianne Chenou, Agathe Dijoud, Sarah Fiegel & Caroline Robin