Parlonsinfo vous propose, en ce dimanche soir, de revenir sur ce qui a marqué l’actualité de la semaine, en France et dans le monde.

Attaque à la préfecture de police de Paris : enquête toujours en cours

Le ministre de l’Intérieur était sous le feu des critiques après ses propos sur l’attaque. Crédits : Toufik-de-Planoise (Licence CC – Wikimedia Commons)

Quatre fonctionnaires ont été tués jeudi 3 octobre à la préfecture de police de Paris par un de leurs collègues. Mickaël Harpon, informaticien à la Direction du Renseignement de la Préfecture de Police (DRPP), est l’auteur de ces meurtres au couteau. L’attaque n’a pas été revendiquée mais des zones d’ombres demeurent sur cet événement.

Le parquet antiterroriste s’est saisi dès le lendemain de l’affaire. Le procureur de la République, en charge des investigations, a déclaré que l’informaticien adhérait à une « vision radicale de l’islam », auquel il s’était converti il y a une dizaine d’années. Une enquête est en cours afin de connaître les informations auxquelles le tueur, en poste dans ce service depuis 2003, aurait pu avoir accès et qu’il aurait pu partager.

Des questions se posent aussi sur son habilitation secret défense. Des signes de radicalisation avaient été observés par son propre service selon un rapport de la DRPP samedi 5 octobre. Christophe Castaner a été auditionné par la délégation parlementaire du renseignement mardi 8 octobre. Le ministre de l’Intérieur a expliqué que « rien n’établissait à ce stade qu’il y aurait une organisation collective autour de l’auteur de l’attentat ». Il a cependant reconnu que « cette attaque est en soi une défaillance grave » et qu’il faut « empêcher que cela se reproduise ».

Le Président de la République s’est lui rendu mardi 8 octobre à la préfecture de Police de Paris pour la cérémonie d’hommage. A l’occasion il a déclaré : « qu’un individu imprégné d’une telle idéologie puisse exercer dans le lieu précisément où l’on traque les individus dangereux est inconcevable ». Il a précisé que son « combat sans relâche » n’est pas « contre une religion, mais bien contre son dévoiement et ce qui conduit au terrorisme ». Emmanuel Macron souhaite bâtir dans ce sens une « société de vigilance » pour repérer « petits gestes qui signalent un éloignement avec les lois et les valeurs de la République ».

La Turquie lance une offensive militaire en Syrie.

Recep Tayyip Erdogan (Licence CC- Wikimedia Commons)

Mercredi 9 octobre, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé le lancement d’une offensive armée au nord-est de la Syrie. Il justifie cette action par la volonté d’éloigner la milice kurde syrienne des Unités de protection du peuple (YPG). Cette opération a été nommée « Source de paix », car elle a pour objectif de séparer les positions kurdes de la frontière, afin d’accueillir des réfugiés.

Plusieurs zones à la frontière ont été bombardées par l’aviation turque, faisant quinze morts, dont huit civils, et « des milliers de déplacés », selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme. Une offensive terrestre a suivi.

Cette offensive a créé un tollé dans les pays occidentaux, qui soutiennent cette zone de la Syrie. Les dirigeant des Etats-Unis prévoyaient de gravement sanctionner Ankara, qui a attendu le retrait des troupes américaines de la zone pour l’attaquer. Ce texte a été présenté par le sénateur républicain Lindsey Graham, qui a par ailleurs dénoncé Donald Trump d’avoir « honteusement abandonné » les Kurdes.

D’autres pays craignent un retour de force de l’Etat Islamique à la suite de cette offensive. Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est ainsi réuni, jeudi 10 octobre. Les cinq états membres ont appelé la Turquie à « cesser son offensive ».

Méprise dans l’affaire Xavier Dupont de Ligonnès

Vendredi 11 octobre, une source anonyme a informé les policiers que le suspect Xavier Dupont de Ligonnès serait en écosse, à Glasgow. Il s’agit du fugitif le plus recherché de France. En 2011, l’homme s’enfuit après avoir tué sa femme et ses quatre enfants, à Nantes. 

La police interpelle l’homme et annonce dans la soirée avoir arrêté Xavier Dupont de Ligonnès, en expliquant que les empreintes ADN correspondent. Une vague médiatique s’empresse d’annoncer l’affaire : « Xavier Dupont de Ligonnès arrêté à l’aéroport de Glasgow »

Néanmoins, samedi matin, des doutes apparaissent sur l’identité de l’homme. Le témoignage d’un voisin de l’homme arrêté, domicilié dans les Yvelines, est diffusé sur Europe 1. Il assure qu’il s’agit d’une erreur et qu’il connaît l’homme depuis « trente ans », et affirme avoir assisté à son mariage en Ecosse.

La correspondance des empreintes est remise en question également, jusqu’à ce qu’une dépêche de l’agence Reuters affirme que selon la chaîne d’information BFM-TV, les empreintes digitales relevées sur l’homme interpellé ne correspondent que très partiellement à celles de Xavier Dupont de Ligonnès. Effectivement, seulement cinq points sur 13 étaient identiques. L’homme suspecté a ensuite été relâché. 

Prix Nobel 2019 : une semaine de remise

Lundi 7 octobre, la médecine a ouvert l’annuelle remise des prix Nobel. La remise lundi 14 octobre du Nobel d’économie va clore une édition 2019 est d’ores et déjà exceptionnelle : pour la première fois depuis 1901, deux prix Nobel de littérature ont été remis simultanément. Celui de 2018 avait été reporté à la suite du scandale sexuel ayant frappé l’Académie suédoise, chargée de délivrer annuellement la récompense.

Le prix Nobel de littérature 2018 a été remis à la polonaise Olga Tokarczuk. L’écrivaine de 57 ans a été récompensé « pour une imagination narrative qui, avec la passion encyclopédique, représente le franchissement comme une forme de vie ». Le Nobel 2019 a quant à lui été remis à l’autrichien Peter Handke, âgé de 76 ans. Son œuvre « forte d’ingénuité linguistique, a exploré la périphérie et la singularité de l’expérience humaine » selon l’institution suédoise. Le choix de l’autrichien créé la polémique en Bosnie et au Kosovo en raison de ses prises de position pro-serbes pendant la guerre d’ex-Yougoslavie. Un des académicien a rappelé que c’était un prix littéraire et non politique.

Le prestigieux prix Nobel de la paix a été décerné à Abiy Ahmed, premier ministre Ethiopien et artisan de la réconciliation avec l’Erythrée. Depuis son entrée en fonction en avril 2018, il a entamé un rapprochement avec l’Erythrée avec laquelle il signera une déclaration de paix et de coopération, mettant fin à un conflit de vingt ans et ayant causé près de 60 000 morts. Ce dernier a aussi œuvré pour la réconciliation entre communautés éthiopiennes, et en faveur de la reforestation de son pays.

Du côté des sciences « dures », le Nobel de physique 2019 a été remis à l’américano-canadien James Peebles pour ses découvertes en cosmologie physique et aux suisses Michel Mayor et Didier Queloz pour avoir identifié une exoplanète en orbite autour d’une étoile. William Kaelin, Gregg Semenza et Peter Ratcliffe ont reçu le Nobel de médecine pour leurs travaux sur l’adaptation des cellules aux variations d’oxygène. L’Académie royale des sciences de Suède a récompensé du Nobel de chimie l’américain John Goodenough, le britannique Stanley Whittingham et au japonais Akira Yoshino pour avoir conçu une batterie permettant de stocker l’énergie solaire ou éolienne.

Les prix Nobel sont nés de la volonté d’Alfred Nobel (1833-1896), un savant et industriel suédois, inventeur de la dynamite, de récompenser des personnalités œuvrant pour un monde meilleur en leur léguant une partie de sa fortune. Dans son testament établi à Paris en 1895, Alfred Nobel laisse 31,5 millions de couronnes suédoises (environ 203 millions d’euros), dont les intérêts doivent être redistribués à « ceux qui au cours de l’année écoulée auront rendu à l’humanité les plus grands services ».

Grégoire Chérubini, Agathe Dijoud, Sarah Fiegel & Marie Lagache