Quelques mois après avoir brillé au Brésil, l’équipe de France reçoit l’Espagne pour un match amical qui n’en est pas vraiment un, tant la rivalité entre les deux peuples est vivace. ParlonsInfo se trouvait au Stade de France et revient pour vous sur une belle performance de notre équipe nationale.

© Simon Sainte Mareville

© Simon Sainte Mareville

Tout d’abord, ne cédons pas trop vite à l’euphorie. Certes, l’équipe de France propose pour la première fois depuis 2006 un football collectif de qualité, agréable à regarder et efficace mais il ne faut pas la voir plus belle qu’elle ne l’est réellement. Ne voyez pas là une critique gratuite. Le parcours au mondial était admirable quoiqu’à mettre en perspective au vu des équipes rencontrées, surtout au souvenir des difficultés éprouvées face au Nigéria ou encore de l’impuissance — ou du manque de réalisme ? — face à l’ogre allemand. La victoire face à l’Espagne n’est donc pas dénuée de toute logique, bien au contraire. L’équipe en reconstruction a vaincu celle qui est sur le déclin mais sans pour autant l’écraser, preuve que le fossé entre les deux formations n’est pas si profond que cela. Il reste donc encore beaucoup de travail à Didier Deschamps pour élever le niveau de jeu de son équipe et peu de temps, l’Euro 2016 approche déjà à grands pas.

Coup d'envoi donné par la Roja / © Simon Sainte Mareville

Coup d’envoi donné par la Roja / © Simon Sainte Mareville

Quelques mots, tout d’abord, sur les compositions des deux camps. Côté bleu, rien de bien surprenant si ce n’est la non-titularisation de Cabaye au profit d’un Sissoko encore une fois très solide quoique maladroit à la finition. La Roja souffrait, elle, de l’absence de son métronome Iniesta et dans une moindre mesure, de celles de Mata et Torres. Notez également la titularisation de De Gea en lieu et place de Casillas, présent sur le banc.

Le pressing haut des Bleus / © Simon Sainte Mareville

Le pressing haut des Bleus / © Simon Sainte Mareville

Premier match depuis le Mondial, force est de constater que l’opposition entre les deux rivaux n’a été que l’ombre de ce que l’on en espérait. L’Espagne, à l’aise avec le ballon comme à son habitude, était bien trop maladroite pour inquiéter un Hugo Lloris impeccable dans ses sorties et qui n’a jamais eu à forcer son talent en raison d’une absence de tir(s) cadré(s). Diego Costa n’a pas pesé sur la rencontre comme un joueur de son calibre est censé le faire, étouffé par un Raphaël Varane inépuisable. Dans les buts, De Gea réalise une bonne performance en sortant deux frappes timides de Karim Benzema ainsi qu’une autre de Pogba, à peine plus inquiétante.

La fausse position de hors-jeu de Benzema / © Simon Sainte Mareville

La fausse position de hors-jeu de Benzema / © Simon Sainte Mareville

Parlons justement de Paul Pogba qui a véritablement martyrisé le milieu de terrain espagnol de ses dribbles impeccables et ô combien spectaculaires sans toutefois parvenir à trouver la faille. Benzema a fait le travail, sans briller certes mais en essayant d’aller toujours vers le but tout en voyant ses efforts injustement sanctionnés d’une position de hors-jeu inexistante. Griezmann est totalement passé au travers de son match, trop timide et trop fragile lors de ses rares prises de balle. Notons les excellentes performances de Mathieu Valbuena — auteur d’une passe décisive pleine de sang froid — qui, comme toujours, a pesé sur toute la rencontre, et du buteur Loïc Rémy qui n’a eu de cesse que de provoquer, d’insister jusqu’à la délivrance quinze petites minutes après son entrée en jeu. Côté défense, la charnière Varane-Sakho est toujours aussi efficace que ce soit au sol ou dans les airs. Patrice Evra était, lui, en grande difficulté balle au pied, donnant des sueurs froides à un stade entier.

Loïc Rémy célèbre son but / © Simon Sainte Mareville

Loïc Rémy célèbre son but / © Simon Sainte Mareville

Belle victoire donc des Bleus qui auraient dû la remporter avec deux buts au compteur mais cela reste anecdotique. Ce match de reprise symbolise tout le chemin parcouru par une belle équipe, solidaire et talentueuse, et tout celui qui lui reste à parcourir si elle veut décrocher la coupe lors du prochain Euro. L’Allemagne et les Pays-Bas restent les grands favoris de cette future compétition mais qui sait? Nous étions également outsiders en 1998, pour le résultat que l’on connaît tous…

Les statistiques du match : France [ Tirs : 10 dont 5 cadrés / 406 passes réussies pour 42% de possession ] – Espagne [ Tirs : 7 dont 0 cadrés / 572 passes réussies pour 58% de possession ].

Simon Sainte Mareville