ParlonsInfo vous propose, en ce dimanche soir, de revenir sur ce qui a marqué l’actualité de cette dernière semaine de mars, en France et dans le monde.

Emmanuel Macron veut faire de la France un leader de l’intelligence artificielle

Jeudi 29 mars, au Collège de France, Emmanuel Macron a annoncé sa stratégie pour développer l’intelligence artificielle (IA) en France. L’objectif est de concurrencer les autres pays et de devenir leader dans ce domaine.

La France débloque déjà 10 milliards d’euros par an pour l’innovation mais n’est toujours pas très compétitive dans le domaine du numérique. Le président compte donc débloquer 1,5 milliards d’euros sur le quinquennat dont « 400 millions d’euros d’appel à projets« . Il compte surtout sur l’investissement privé et l’amorçage de start-up dans l’IA.

Comme le préconisait le rapport Villani, les secteurs visés sont la santé et l’automobile, le véhicule autonome notamment. Par contre, Emmanuel Macron n’a pas suivi les recommandations du rapport concernant le doublement de salaires des chercheurs du secteur public français. Ce rapport préconisait également de favoriser un meilleur accès aux « données pertinentes pour la recherche et l’innovation« , de tripler le nombre de personnes formées à l’IA d’ici 2020 et d’être vigilants : les programmes d’IA pourraient reproduire certains biais comme le racisme et le sexisme. La mise en place d’un comité d’éthique de l’IA est aussi conseillé.

 Emmanuel Macron a reçu une délégation des Forces Démocratiques Syriennes

C’est par communiqué que l’Élysée a révélé la rencontre entre le Président français et les représentants des combattants kurdes au Nord-Est de la Syrie. Paris a exprimé sa préoccupation sur la situation dans cette région. Au cours de l’entretien, Emmanuel Macron a également redit l’engagement de la France contre le PKK, le principal mouvement kurde en Turquie, et son attachement à la sécurité de la Turquie. « Prenant acte de l’engagement des FDS à n’avoir aucun lien opérationnel avec ce groupe terroriste et à condamner tout acte à caractère terroriste d’où qu’il vienne, il a souhaité qu’un dialogue puisse s’établir entre les FDS et la Turquie avec l’assistance de la France et de la communauté internationale », précise l’Élysée.

Les Occidentaux s’inquiètent de plus en plus de la situation dans le nord de la Syrie alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est dit prêt à élargir l’offensive contre la milice kurde à d’autres zones. Ankara n’a jamais caché son hostilité face à l’autonomie de facto acquise par les Kurdes de Syrie dans de vastes territoires proches de la frontière turque, à la faveur du conflit qui ravage la Syrie depuis 2011.

Après Poutine en Russie, al-Sissi réélu sans surprise en Égypte 

L’actuel chef de l’État a été réélu avec près de 97 % des voix lors du scrutin présidentiel qui s’est tenu les 26, 27 et 28 mars en Égypte.

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Supporters du président Abdel Fattah al-Sissi
Crédits : Hamada Elrasam (Wikimédia Commons)

Sur 60 millions d’électeurs inscrits, seuls 25 millions se sont rendus aux urnes, soit un faible taux de participation de 42,08 % d’après le quotidien Al-Ahram. 23 millions ont plébiscité Abdel Fattah al-Sissi.

« Une mascarade »

Une élection sans surprise puisque seul un autre candidat était en lice : Moussa Mostafa Moussa, inconnu du grand public et fervent partisan d’al-Sissi n’a recueilli que 3,1 % des voix. Avant les élections, d’autres candidats potentiels ont été soit emprisonnés soit découragés, incitant l’opposition à boycotter le scrutin, qu’elle a qualifié de « mascarade ».

En 2014, Abdel Fattah al-Sissi était élu président pour la première fois avec 96,9 %, succédant au président islamique Mohamed Morsi, qu’il avait destitué l’année précédente avant de mener une répression contre ses partisans.

Les résultats définitifs du scrutin seront diffusés lundi 2 avril.

Affaire Skripal : les États-Unis et les européens expulsent des diplomates russes

Les États-Unis, la France 13 autres pays européens ont décidé d’expulser des diplomates russes, a annoncé, lundi 26 mars, le président du conseil européen Donald Tusk depuis Varna en Bulgarie où il devait participer à une réunion des dirigeants de l’UE avec le président turc Recip Tayyip Erdogan. Quelques jours après l’annonce, d’autres pays ont affiché leur soutien au Royaume-Uni : au total, 18 pays européens s’engagent à renvoyer des diplomates vers la Russie.

Près de 300 diplomates russes sont visés à la suite de l’empoisonnement sur le sol britannique de l’ex-espion russe Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia le 4 mars dernier. Parmi eux, 60 doivent quitter le territoire des États-Unis : il s’agit de « la plus importante expulsion » d’agents de renseignements russes de l’histoire du pays selon un haut responsable américain.

Les représailles russes 

Après l’expulsion de 23 diplomates britanniques, la fermeture du consulat du Royaume-Uni à Saint-Pétersbourg, et la fin des activités du British Council, ordonnés le 17 mars, Moscou a annoncé jeudi 29 mars l’expulsion de 60 diplomates américains ainsi que la fermeture du consulat des États-Unis.

Ce dimanche, un premier avion américain transportant 46 diplomates russes et leurs familles est arrivé à l’aéroport moscovite de Vnukovo. Un deuxième est attendu dans la capitale russe plus tard dans la journée.

16 morts lors de manifestations à la frontière de Gaza

Vendredi 30 mars, des dizaines de milliers de Palestiniens se sont rassemblés pour réclamer le droit à revenir dans les villages dont ils sont originaires côté israélien. Ils sont considérés comme des « réfugiés » en terre palestinienne, alors qu’ils n’ont jamais demandé à changer de lieu de vie.

Mais le rassemblement a tourné à l’affrontement lorsque les manifestants se sont approchés de la frontière avec l’État hébreu et ont jeté des pierres. L’armée israélienne a tiré à balles réelles. Elle s’est justifiée en diffusant des images d’hommes armés tentant de pénétrer sur son territoire. Ce samedi 31 mars, la situation s’était de nouveau embrasée.

Sur initiative de Mahmoud Abbas, le Conseil de Sécurité de l’ONU s’est réuni en urgence ce samedi. Pourtant, en fin de journée, les affrontements se sont propagés jusqu’à Bethléem. Le président turc Erdogan a accusé le Premier Ministre israélien Netanyahu d’être un « terroriste », alors que l’État hébreu a refusé toute enquête indépendante.

Kim Jong-un fait un premier pas à l’international

Crédits : State Council of the People's Republic of China (Wikimedia Commons)

Crédits : State Council of the People’s Republic of China (Wikimedia Commons)

Après avoir annoncé une entrevue prochaine avec Donald Trump, le leader nord-coréen Kim Jong-un a pour la première fois effectué une visite officielle en terre chinoise. Reçu par le président Xi Jinping, il a eu à un banquet digne des plus grands chefs d’État, ainsi qu’à une revue des troupes militaires.

Par ailleurs, il a confirmé la participation de la Corée du Nord aux Jeux Olympiques 2020 et 2022. Côté culture, des portes se sont également ouvertes, avec un convoi de 160 artistes sud-coréens appelés à se produire bientôt de l’autre côté de la frontière. Cependant, le chanteur PSY mondialement connu après son tube « Gangnam Style » ne sera pas du voyage, ayant été jugé « trop vulgaire » par les autorités.

Hommage à Mireille Knoll

La marche à Paris a rassemblé plusieurs milliers de personnes - Crédits : Olevy (Wikimédia Commons)

La marche à Paris a rassemblé plusieurs milliers de personnes – Crédits : Olevy (Wikimédia Commons)

Mercredi, une marche blanche était organisée à Paris, à la mémoire de Mireille Knoll, octogénaire tuée parce qu’elle était juive. Cela a suscité un vif émoi dans toute la France et la classe politique s’est empressée de réagir, condamnant avec la plus grande fermeté ce meurtre.

Le CRIF (Conseil Représentatif des Institutions juives de France), participant en tête de cortège à la marche blanche, avait expressément rejeté la présence de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon lors de celle-ci. Toutefois, la famille de la victime, dans un esprit d’apaisement, avait annoncé que toutes les « personnes de bonne volonté » étaient les bienvenues à la marche. Ainsi, le 28 mars, plusieurs milliers de personnes ont défilé dans les rues pour faire vivre la mémoire de cette femme rescapée de la rafle du Vel d’Hiv.

Cependant une ombre au tableau : Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon qui avaient tous deux annoncé leur venue, ont été rapidement exfiltrés par les services de sécurité, face aux huées et aux insultes dont ils ont été les cibles. Les Insoumis sont mis en cause par le CRIF en raison de leurs positions pro-palestiniennes.

Lara Baranowski, Marianne Chenou, Caroline Robin & Marie Sénéchal