Parlonsinfo vous propose, en ce dimanche soir, de revenir sur ce qui a marqué l’actualité de cette semaine, en France et dans le monde.

Trump fait bande à part

Trump et Macron se sont rencontrés au Canada - Crédits : The White House (Wikimédia Commons)

Trump et Macron se sont rencontrés au Canada – Crédits : The White House (Wikimédia Commons)

Alors qu’on croyait avoir réussi l’impensable hier, avec un communiqué signé de la main de toutes les parties du G7, Donald Trump a mis fin à tous les espoirs de conciliation en un tweet laconique posté depuis son avion présidentiel.

Depuis vendredi, les dirigeants des 7 plus grandes puissances économiques mondiales (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) étaient réunis au Québec dans la petite ville de Charlevoix, sous l’égide du Premier ministre canadien, Justin Trudeau. Au cœur des discussions, les récentes taxes américaines sur l’aluminium et l’acier, dans la lignée directe des mesures protectionnistes voulues par Trump. Après des discussions pour le moins animées, un accord entre toutes les parties présentes avait permis la publication d’un communiqué commun, sorti samedi dans la soirée.

Mais dans la nuit, c’est par son mode d’expression favori que Trump a bouleversé la donne. Sur Twitter, le président américain évoque « des fausses déclarations » de Justin Trudeau qui le conduise à « retirer son soutien au communiqué », qualifiant son homologue de « très malhonnête et faible » au passage.

Le prochain rendez-vous à l’été 2019 à Biarritz promet d’être explosif, surtout si l’on ajoute le président russe Vladimir Poutine à ce cocktail de dirigeants, comme le souhaite Emmanuel Macron. En attendant, Donald Trump est arrivé à Singapour pour le sommet historique durant lequel il doit rencontrer son homologue nord-coréen, Kim Jong-un.

L’audiovisuel public en quête d’un nouveau souffle 

Emmanuel Macron la souhaitait : c’est chose faite, ou presque. Lundi 4 juin, la ministre de la Culture, Françoise Nyssen a dressé les grandes lignes de la réforme de l’audiovisuel public. Et c’est un lourd chantier qui s’annonce pour le groupe qui ambitionne de devenir un média global. Voici les principales annonces :

Au revoir France 4, comme la ministre l’a annoncé. La chaîne jeunesse, qui attirait aux alentours de 2 % d’audience,  devra libérer « au moins le canal hertzien » (la 14) pour recentrer son offre sur le numérique. Autant dire que c’est une guerre qui se profile pour s’arracher ce canal, situé entre La Chaîne Parlementaire (13) et BFMTV (15). Le canal 14 serait même du pain béni pour la chaîne publique d’information en continu Franceinfo, dont « la place sur la TNT est un réel handicap » selon Françoise Nyssen.

Vers une fusion de France 3 et France Bleu ?  Pas tout à fait. Mais France 3 devra se recentrer sur l’offre de proximité en triplant ses programmes régionaux et développant des synergies avec les stations radio de France Bleu. La PDG de Radio France, Sibyle Veil a annoncé sur France Inter que les matinales communes à France Bleu et France 3 seront expérimentées à Aix-en-Provence et Paris dès cet automne.

L’avenir incertain de France Ô : c’est le grand point d’interrogation de cette réforme. Faut-il maintenir ou pas la diffusion de la chaîne dédiée aux Outre-mers sur le réseau hertzien ? « Il faudra interroger nos concitoyens d’outre-mer et leurs élus pour déterminer si l’avenir est au maintien (…) sur le canal hertzien ou au contraire au renforcement des offres numériques des Outre-Mer Premières », a expliqué la ministre de la Culture.

Alexis Kohler visé par une plainte pour conflit d’intérêt

File:Kohler-perron-d-honneur.jpg

Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée
Crédit : Poudrededen (Wikipedia Commons, licence CC)

Quel est le rôle d’Alexis Kohler dans les tractations entre Mediterranean Shipping Company (MSC) et les chantiers navals de Saint Nazaire ? C’est l’interrogation principale de la plainte d’Anticor visant le secrétaire général de l’Élysée et bras droit d’Emmanuel Macron qui est soupçonné de « prise illégale d’intérêts » et « trafic d’influence ». En cause, ses liens avec l’armateur italo-suisse MSC, client principal des chantiers navals de Saint-Nazaire, alors qu’il travaillait à Bercy. Problème, Alexis Kohler n’a jamais informé la commission de déontologie de la fonction publique de ses liens familiaux avec les actionnaires de MSC, sa mère étant la cousine germaine de la co-fondatrice de MSC, client de STX France, en charge des chantiers de Saint-Nazaire.

Alexis Kohler a ainsi été chargé du secteur des transports au sein de l’APE (Agence des Participations de l’Etat) et donc des chantiers de Saint-Nazaire. Entre 2010 et 2012, il siégeait au conseil d’administration de STX France en qualité de représentant de Bercy. De 2012 à 2016, il était directeur adjoint du ministre de l’économie et des finances (de Pierre Moscovici d’abord, puis d’Emmanuel Macron). En avril 2014, il a notamment demandé l’autorisation de l’Etat de quitter le secteur public pour le privé mais se l’est vu refuser en raison de son implication trop récente dans les négociations de STX. En août 2016, la requête est acceptée et Alexis Kohler rejoint brièvement MSC au poste de directeur financier.

Le haut fonctionnaire était donc à des postes importants alors que se jouait l’avenir des chantiers navals de Saint-Nazaire. Des perquisitions ont eu lieu dans des bureaux du ministère de l’Economie et des Finances, dans les locaux de la commission de déontologie de la fonction publique et dans ceux de l’Agence des participations de l’Etat (APE).

Dans les filets de Roland Garros : victoire française et undecima pour Nadal

Le Majorquin remporte son onzième titre à Roland Garros - Licence CC, crédits : François Goglins (Wikimédia Commons)

Le Majorquin remporte son onzième titre à Roland Garros – Licence CC, crédits : François Goglins (Wikimédia Commons)

Qui a dit que les Français ne gagnaient jamais ? Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert ont tordu le coup aux préjugés et pris leur revanche sur un tournoi en simple bien maussade pour les Tricolores. En remportant le tournoi de Roland Garros en double, ils deviennent la troisième paire française à s’imposer sur terre battue après Noah/Leconte en 1984 et Roger-Vasselin/Benneteau en 2014. Ils ont battu Oliver Marach (Autriche) et Mate Pavic (Croatie) en 2 sets, après avoir dominé la compétition sans accroc majeur.

Côté simple, c’est la numéro 1 mondiale Simona Halep qui s’impose, en 3 sets, face à l’Américaine Sloane Stephens, une finale inédite porte d’Auteuil. La Roumaine remporte ainsi son premier tournoi du Grand Chelem. Chez les hommes, une autre finale inédite opposant Rafael Nadal à l’Autrichien Dominic Thiem a tourné comme régulièrement à la faveur de l’Espagnol en trois petits sets qui n’ont laissé que peu de place à son adversaire. Il remporte ainsi son onzième tournoi parisien. Depuis son premier titre en 2005, seuls trois titres lui ont échappé, en 2009, 2015 et 2016, à la faveur de ses rivaux Federer, Wawrinka et Djokovic.

Révolte féministe

Au Chili, un mouvement d’étudiantes contre le harcèlement et les agressions sexuelles lancé en avril a pris une tournure nationale. Plus d’une vingtaine d’établissements sont aujourd’hui bloqués et une deuxième grande manifestation a rassemblé mercredi des dizaines de milliers de femmes dans plusieurs villes. Le journal Libération a compilé des clichés marquants de cette révolte où les femmes répètent les règles du consentement : « Non, c’est non. »

Lara Baranowski, Marianne Chenou, Caroline Robin, Marie Sénéchal