Parlonsinfo vous propose, en ce dimanche soir, de revenir sur ce qui a marqué l’actualité de cette semaine, en France et dans le monde.
Singapour : un sommet pour l’histoire
Mardi 12 juin a finalement eu lieu le sommet États-Unis/Corée du Nord. Il fera date dans l’histoire, Trump a réussi là où Obama et ses prédécesseurs ont échoué. Donald Trump et Kim Jong-un se sont rencontrés à Singapour, ville-état massivement sécurisée pour l’occasion.
Après la poignée de main tant attendue, s’en sont suivies des discussions apparemment cordiales. Les deux parties ont signé un texte dans lequel la Corée du Nord s’engage à une dénucléarisation progressive et à faciliter la restitution et l’identification des restes humains de prisonniers de guerre. Les deux États ont également précisé s’inscrire dans une démarche de paix.
Beaucoup d’images et de communication, mais des engagements couchés sur le papier qui devraient permettre un apaisement de la situation dans les prochains mois.
Retour sur le long périple de l’Aquarius, bateau transportant 630 migrants
Ils sont arrivés aujourd’hui à Valence après une semaine tumultueuse en mer, l’Aquarius et les 630 migrants à bord voient enfin le bout. Le bateau affrété par l’organisme français SOS Méditerranée et par Médecins sans frontière dérivait aux larges des cotes siciliennes dimanche dernier lorsque les gouvernements italiens et maltais ont déclaré qu’ils ne le laisseraient pas accoster dans leurs ports. Alors que la France tardait à réagir et que seuls les dirigeants corses, Gilles Simeoni et Jean Guy Talamoni, proposaient d’accueillir l’Aquarius, le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a annoncé que le bateau serait accueilli à Valence.
L’Aquarius a également provoqué des tensions entre la France et Italie, Emmanuel Macron ayant accusé le gouvernement italien de « cynisme » et d’ « irresponsabilité » après leur décision de ne pas laisser accoster le bateau. A noter que le droit international maritime ne contraint pas l’Italie d’accueillir ces migrants sur son territoire mais lui impose seulement de trouver un port sûr pour le bateau.
Cette déclaration a compromis la présence du chef du gouvernement italien Giuseppe Conte à Paris. Celui-ci a par ailleurs réclamé l’aide de l’Europe. La rencontre a finalement eu lieu vendredi. Emmanuel Macron a reconnu que l’aide européenne vis-à-vis de l’Italie n’avait pas été à la hauteur. Ils ont décidé de « lancer des initiatives communes européennes pour mieux contrer les flux d’immigration » avec notamment la création de « centres européens dans les pays de départ » des migrants pour éviter qu’ils ne se lancent dans la traversée de la Méditerranée. La France s’est engagée à accueillir les migrants qui le souhaitent et qui auront rempli « les protocoles établis par la procédure d’accueil ».
Une étude met en évidence les potentielles causes de la crise du Lévothyrox
Nouveau rebondissement dans la crise du Lévothyrox. Jeudi, les résultats d’une analyse sur la nouvelle formule du médicament mettaient en évidence le sous dosage d’une molécule, le lévothyroxine, entrainant le « réveil de cancers endormis » ainsi que la présence d’une substance, la dextrothyroxine, notamment interdite aux États-Unis pour ses effets secondaires néfastes : crampes, vertige ou encore perte de cheveux. Tant de symptômes ressentis par les malades de la thyroïde sous Lévothyrox. Commandée par l’Association française des malades de la thyroïde qui représente les 3 millions de personnes atteintes en France, l’étude doit encore être vérifiée. Seulement, l’association a épuisé ses fonds. Sa présidente, Chantal L’Hoir, réclame donc que l’Agence nationale du médicament mène une nouvelle étude pour confirmer les résultats et finalement trouver une cause à une crise qui dure depuis septembre 2017. Elle réclame en outre la possibilité de pouvoir « importer d’Europe des produits dont on sait qu’ils ont fait leurs preuves », le retrait du Lévothyrox par principe de précaution ainsi que la démission de la Ministre de la santé, Agnès Buzyn. De leur côté, les laboratoires Merck démentent les résultats de l’étude et continuent d’affirmer qu’ils ne sont pas fondés scientifiquement.
Pour rappel, les laboratoires Merck et l’ANSM (agence du médicament) ont commercialisé une nouvelle formule du Lévothryox en mars 2017. Dès septembre, une pétition réclamait le retour de l’ancienne formule à cause d’effets secondaires indésirables. En tout, 20 000 patients s’en sont plaints et 500 000 ont abandonné le traitement. En octobre, une action collective est engagée contre Merck auprès du tribunal d’instance de Lyon pour obtenir des indemnisations. Le procès aura lieu à partir du 1er octobre prochain.
Manifestation des sourds à Paris contre la « sous-citoyenneté des sourds »
Le collectif « Ensemble Contre la sous-citoyenneté des Sourds » (ECSCS) a appelé à manifester le samedi 16 juin à Paris. Sur leurs affiches, les sourds expriment leur ras-le-bol et veulent « être des citoyens comme [n]ous ». Le sujet fait peu de bruit, et ils se sont donc mobilisés contre le manque de reconnaissance et surtout d’accessibilité, une situation critique qu’ils qualifient de « sous-citoyenneté des sourds ». Les personnes sourdes ont également défilé contre l’arrêté du 22 février 2018, relatif à l’organisation du programme national de dépistage néonatal recourant à des examens de biologie médicale : l’objectif est la prévention de « maladies à forte morbi-mortalité ». La surdité permanente néonatale fait partie de la liste (s’il y a déjà des personnes sourdes dans la famille) et, si le test s’avère positif, les médecins proposent l’implant cochléaire, un dispositif électronique pour atteindre un certain niveau d’audition. Cette méthode est très controversée par les sourds et malentendants, qui dénoncent une dévalorisation de la langue des signes notamment, et estiment que ce n’est pas un dispositif suffisant pour que l’enfant soit parfaitement adapté au monde entendant. D’ailleurs, des manifestants étaient déguisés en bébé pour exprimer leur mécontentement. Selon le ministère de la santé, il y a plus de cinq millions de personnes souffrant d’un handicap auditif en France, dont 300.000 avec des limitations très graves ou totales. Ces nombreuses personnes ont des difficultés d’accès à l’information, la formation et l’emploi, et ils ont décidé de se faire entendre.
Le point Coupe du Monde
Oubliez les poupées russes, la vodka et la Place Rouge, le spectacle se passe dans les stades. Dobro pozhalovat v Rossiyu, bienvenue en Russie. Jeudi, s’est ouverte la 21e Coupe du Monde de la FIFA. Les inconditionnels comme les plus réfractaires ne pourront pas passer à côté de l’événement consacré au ballon rond.
Après une cérémonie d’ouverture mièvre, qui a plus fait parler pour le doigt d’honneur de Robbie Williams que pour son contenu, place au jeu. Russie-Arabie Saoudite : une rencontre sans intérêt sur le papier, qui se conclura par un 5-0 à la faveur du pays hôte, sous le regard de Poutine et Mohamed ben Salmane. Mais les yeux étaient déjà rivés sur Sotchi et le choc Portugal-Espagne, digne des phases finales. Les Espagnols, qu’on croyait fragilisés par leur changement brutal de sélectionneur deux jours plus tôt, ont tenu bon face à la star portugaise Cristiano Ronaldo, auteur d’un triplé. Les rivaux ibériques se quittent sur un spectaculaire 3-3.
Les Bleus ? Incolores, inodores et sans saveur. La victoire 2 à 1 contre les Australiens nous laisse sur notre faim. Un Griezmann inexistant, malgré un penalty mis au fond, Umtiti qui provoque un penalty avec une main venue d’on ne sait où… Il reste à nos Bleus encore bien du chemin à faire.
Le chiffre de la semaine : 1 comme le premier but marqué par l’équipe d’Islande en Coupe du Monde, par Alfreð Finnbogason, contre l’Argentine, à l’occasion de la première participation de son pays. Il permet aux Islandais d’obtenir un nul face à Messi et ses coéquipiers.
Le mot russe de la semaine : Sbornaya (Сборная), n.f. surnom de la sélection nationale russe. Littéralement, ce mot signifie tout simplement « équipe nationale ». Déclinable à l’infini pour parler des autres pays : sbornaya Rossii, sbornaya Frantsii, sbornaya Brazilii…
À suivre cette semaine : le 2e match de la France jeudi 21 juin et le choc Argentine-Croatie, deux adversaires potentiels des Bleus en huitièmes de finale.
Marie Sénéchal, Marianne Chenou & Mathilde Piriou-Guillaume