Parlonsinfo vous propose, en ce dimanche soir, de revenir sur ce qui a marqué l’actualité de ces deux dernières semaines, en France et dans le monde.

Démission de Gérard Collomb

L’ex-ministre repart dans son fief. Crédits : Arthur Empereur (Licence CC – Wikimedia Commons)

Semaine agitée pour l’exécutif. Depuis plusieurs jours, Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur avait annoncé son intention de briguer la mairie de Lyon, son fief historique en 2020 et ainsi, de quitter le gouvernement « après la bataille des européennes », c’est-à-dire en mai prochain. Tollé dans l’opposition qui s’insurge qu’un ministre d’État se positionne ainsi, alors que la menace terroriste pèse toujours sur le pays.

Lundi 1er octobre, le Figaro annonce que Gérard Collomb a présenté sa démission au chef de l’État et qu’Emmanuel Macron l’a refusée, symbole de la confiance qu’il conserve vis-à-vis de son ministre. Mais rebondissement, le lendemain, lorsque dans une interview au Figaro, le ministre de l’Intérieur annonce maintenir sa démission. S’en suivent plusieurs heures de crise ministérielle, qui prennent fin vers minuit, lorsqu’un communiqué de l’Élysée annonce que le Président accepte la démission de son ministre. L’intérim de la fonction sera assuré par le Premier ministre, Édouard Philippe.

Le mercredi matin, une passation de pouvoir glaciale eut lieu entre les deux hommes. Dès 17 heures, le désormais ex-ministre était de retour dans sa ville, accueilli par une foule de journalistes. Il a précisé qu’il ne se présenterait pas sous l’étiquette La République En Marche aux prochaines municipales. Un remaniement devrait avoir lieu dans les prochains jours, pour nommer un remplaçant et peut-être envisager des changements ministériels plus larges.

Retour derrière les barreaux pour Redoine Faïd

Redoine Faïd a été arrêté dans la nuit de mardi à mercredi à Creil, dans le quartier de son enfance, après trois mois de cavale. Le braqueur a immédiatement été présenté aux juges d’instruction de la JIRS (juridiction interrégionale spécialisée) de Paris ainsi que son frère Rachid et ses neveux Liazid F. et Isaac H, interpellés au même moment. Ils ont été mis en examen pour « évasion en bande organisée », « détournement d’aéronef », « enlèvement et séquestration », « infraction à la législation sur les armes de catégories A et B en réunion », « recel, transport d’armes ou engin explosif » et « association de malfaiteurs en vue de la commission d’autres crimes ». Redoine Faïd s’était évadé de la prison de Réau (Seine-et-Marne) le 1er juillet au terme d’un scénario spectaculaire. Exfiltré en à peine dix minutes par un commando héliporté et lourdement armé, il avait disparu en quelques heures dans le nord de la région parisienne. Son évasion avait créé une crise dans l’administration pénitentiaire et une polémique politique avec mise en cause de la ministre de la Justice, Nicole Belloubet.

Multirécidiviste, Redoine Faïd s’était déjà échappé de la prison de Lille-Sequedin en 2013 avant d’être repris, un mois et demi plus tard, en banlieue parisienne. Il est considéré comme le cerveau du braquage avorté d’un fourgon de transport de fonds, qui a entraîné la mort de la policière Aurélie Fouquet, mère de famille de 26 ans, le 20 mai 2010 à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne). En avril dernier, il a été condamné en appel à vingt-cinq ans de prison pour ce meurtre. Il a été incarcéré à Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais, dans l’un des établissements les plus sécurisés de France.

Le Prix Nobel de la Paix attribué à Denis Mukwege et Nadia Murad

Nadia Murad lutte désormais contre les violences sexuelles comme armes de guerre. Crédits : Diputació de Barcelona (Licence CC – Wikimedia Commons)

L’Académie Nobel a choisi cette année de récompenser deux figures de la lutte contre les violences sexuelles faites aux femmes. Le docteur congolais Denis Mukwege est impliqué depuis des années sur ce sujet. En République démocratique du Congo, le viol est souvent utilisé comme arme de guerre. Ainsi, le docteur Mukwege a été un des premiers à apporter une aide médicale et psychologique à ces victimes. Il avait déjà reçu le prix Sakharov en 2014 pour ses travaux.

Nadia Murad est quant à elle une militante active des droits de l’Homme en Irak. Issue de la communauté yézidie, elle devint esclave lors de la prise de son village d’origine, Sinjar, par Daesh en août 2014. Le groupe terroriste considérant les Yézidis comme des apostats, il perpétra des massacres de masse parmi les membres de la communauté et captura les femmes pour en faire des esclaves sexuelles. Nadia a connu 13 propriétaires différents et subi de nombreux viols collectifs.

Elle parvient à s’échapper en septembre 2014 après un mois de calvaire et est hébergée pendant plusieurs mois par une famille de Mossoul. Elle témoigne pour la première fois en février 2015 des horreurs subies par la population. Après avoir demandé à l’ONU d’agir face au « génocide » dont sont victimes les Yézidis, elle est nommée ambassadrice de bonne volonté des Nations unies pour la dignité des victimes du trafic d’êtres humains en 2016.

L’Indonésie à nouveau secouée par des séismes et un tsunami

Un violent séisme de magnitude 7,5, suivi d’un tsunami, a secoué l’archipel des Célèbes, vendredi 28 septembre. Plus de 1700 morts et jusqu’à 5000 personnes présumées disparues sont à déplorer.

Pas de répit pour l’Indonésie. Le séisme qui a secoué les îles Célèbes était plus puissant que la série de tremblements de terre que la région a connue en août et qui avait fait 500 morts. S’en sont suivies deux nouvelles secousses de magnitude 5,9 et 6 lundi 1er et mardi 2 octobre, à 40km de Sumba où vivent 750 000 habitants. Une semaine après la catastrophe, le bilan s’alourdit fortement. On dénombre 1763 morts, 5000 personnes toujours portées disparues, et 61 000 déplacés. La plupart des victimes sont recensées à Palu, une agglomération de 350 000 habitants sur la côte ouest des îles Célèbes, ainsi qu’à Petobo et Balaroa, quartiers presque rayés de la carte. Le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) souligne des besoins « immenses » sur l’archipel indonésien, tant pour les survivants que pour les secours.

Seule « bonne nouvelle » annoncée par le Quai d’Orsay : trois Français un temps portés disparus ont finalement été retrouvés sains et saufs.

Un hommage national rendu à Charles Aznavour

L’interprète de la Bohème devait donner un concert à la Seine musicale en Novembre.  (Crédits : Licence CC – Wikimedia Commons)

Un hommage national a été rendu au chanteur, décédé lundi 1er octobre à l’âge de 94 ans, aux Invalides ce vendredi 5 octobre. 200 personnalités du monde du spectacle et de la politique ainsi que des admirateurs étaient présents à la cérémonie.

Le Premier ministre arménien, Nikol Pachanian et Emmanuel Macron ont chacun prononcé un éloge funèbre, qualifiant l’artiste d’ambassadeur des cultures française et arménienne. « Je m’incline devant vous, grand Français, grand Arménien, grand artiste, et grand humaniste. Repose en paix, cher maître », a clamé Nikol Pachanian. « Alors, avec nous, il franchira fièrement le seuil de ce siècle qu’ici il n’avait pu accomplir jusqu’au bout pour, enfin, ne plus jamais nous quitter. Parce qu’en France, les poètes ne meurent jamais » a déclaré le président de la République, concluant son discours.

Le cercueil de Charles Aznavour, recouvert d’un drapeau français, a quitté la cour des Invalides au son de sa célèbre chanson Emmenez-moi.

 

Marianne Chenou, Alexis Czaja & Caroline Robin