Parlonsinfo vous propose, en ce dimanche soir, de revenir sur ce qui a marqué l’actualité de la semaine dernière, en France et dans le monde.

Chaos en plein Paris

Les gilets jaunes étaient mobilisés à Belfort. Crédits : Thomas Bresson (Licence CC – Wikimedia Commons)

Gilets jaunes acte III. Si les mouvements se sont poursuivis, c’est surtout la violence qui était au rendez-vous ce samedi sur les Champs-Élysées. Les forces de l’ordre avaient installé un périmètre de sécurité, tous les abords des Champs étaient contrôlés. Pour entrer, il fallait montrer une pièce d’identité et être fouillé. Ce procédé devait limiter la présence de casseurs d’ultra gauche et d’ultra-droite parmi les manifestants.

De nombreux journalistes présents sur place ont admis « n’avoir jamais vu ça ». Mobilier urbain saccagé, voitures brûlées, Arc de Triomphe tagué, boutiques pillées… Des scènes de violences urbaines inédites à Paris. On dénombre 412 interpellations et 133 blessés, dont une personne en urgence absolue. Elle a été blessée alors qu’elle venait d’arracher une grille du Jardin des Tuileries, qui lui est tombée dessus. Des dégradations et incidents avec les forces de l’ordre ont également eu lieu à Marseille, Bordeaux, Toulouse. Au Puy-en-Velay, des manifestants ont investi la préfecture. Dans la nuit de samedi à dimanche, des casseurs ont même incendié le péage de Narbonne-Sud sur l’autoroute. Des scènes tristes qui font presque oublier que la mobilisation se poursuit, principalement dans les villes moyennes et les zones rurales, de manière pacifiste.

Du côté du gouvernement, la réponse reste floue. Emmanuel Macron étant en Argentine pour le G20 cette semaine, c’est Edouard Philippe qui était à la tête de la gestion de crise. La réunion avec des gilets jaunes prévue à Matignon fut globalement un échec puisque sur les 8 porte-parole émanant du mouvement, seuls 2 se sont finalement déplacés. L’un d’entre eux a rapidement quitté la réunion devant le refus du Premier ministre de retransmettre l’entretien sur les réseaux sociaux.

En bref, la négociation semble au point mort et lâcher du lest sur l’augmentation du prix de l’essence semble désormais ne plus servir à rien tant la colère habite les gilets jaunes. L’incompréhension entre gouvernement et manifestants apparait au plus haut.

Tensions en mer Noire, l’Ukraine sous régime de la loi martiale

Nouvel épisode dans l’escalade militaire entre la Russie et l’Ukraine. Un face-à-face entre plusieurs navires de guerre russes et ukrainiens dans le détroit de Kertch, qui sépare la mer d’Azov de la mer Noire entre les deux pays, s’est soldé par la capture de trois navires ukrainiens. Ceux-ci ont été la cible de tirs de la marine russe avant d’être arrêtés par des commandos du FSB, les services de sécurité russes qui ont la charge de la protection des frontières. Selon Kiev, six de ces marins auraient été blessés et vingt-quatre capturés dans ces violences, les plus graves dans cette zone où la tension n’a cessé de monter ces derniers mois. Tous ont été condamnés à deux mois de détention préventive. Il s’agit de la première confrontation militaire ouverte entre Moscou et Kiev dans la région depuis l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie en 2014.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a légitimé cette intervention en accusant l’Ukraine de s’être livrée à une « provocation » et d’avoir violé « le droit maritime et d’autres textes internationaux ». De son côté, le président ukrainien Petro Porochenko a dénoncé « un acte agressif de la Russie visant une escalade préméditée ». Au lendemain des incidents, le Parlement ukrainien a accepté la proposition du chef de l’Etat de placer le pays sous le régime de la loi martiale. Le champ d’action de la mesure est limité géographiquement aux dix régions frontalières avec la Russie. Le texte est en application pour trente jours renouvelables. Vladimir Poutine a tenté de minimiser l’incident, en accusant son homologue ukrainien d’« aggraver la situation à l’approche de l’élection présidentielle en Ukraine au mois de mars de l’année prochaine ».

« Implant files » : nouveau scandale dans l’industrie médicale

Après les « LuxLeaks », les « Panama Papers » et les « Paradise Papers », le consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) a levé le voile, dimanche 25 novembre, sur l’insuffisance des réglementations et la faiblesse des contrôles des dispositifs médicaux.

Les premiers résultats de cette nouvelle enquête menée par 252 journalistes de 59 médias (dont Radio France, Le Monde et Premières lignes en France) dans 36 pays font froid dans le dos. Contrairement aux médicaments, les implants, comme le stent, les prothèses mammaires ou les valves, sont loins d’être soumis à de longs essais cliniques et des contrôles stricts avant leur mise en circulation sur le marché. Impossible donc de tester leur efficacité et d’éventuels effets secondaires. La commercialisation de ces implants est en en fait beaucoup plus rapide que celle de médicaments. Parce que selon le jargon médical, il ne s’agit pas de « médicaments » mais de « dispositifs médicaux ». Pour commercialiser un implant, il suffit simplement de soumettre un dossier à un organisme de certification, qui, dans 96 % des cas, ne demande pas à voir le produit.

À l’origine de l’enquête, pas de fuites de données mais une démonstration par l’absurde. Il y a deux ans, une journaliste de la chaîne néerlandaise AVROTROS est parvenue, en se faisant passer pour un fabricant, à décrocher le « marquage CE » (indispensable pour une commercialisation dans l’Union européenne) auprès de trois organismes de certification pour un implant vaginal qui n’était en réalité, rien d’autre qu’un filet de mandarines. Les 252 journalistes de l’ICIJ ont ainsi enquêté sur  les sérieuses failles du système de certification des dispositifs médicaux. Là où les médicaments suivent un long processus avant d’être commercialisés, ces objets, destinés à être placés à l’intérieur de nos corps, ne sont certifiés que par des organismes privés concurrents qui tirent profit de ce marché en certifiant des implants médicaux comme des voitures ou des réfrigérateurs.
Sans grand étonnement, le taux de rappel des implants en Europe surpasse celui des États-Unis (27 % contre 14 %) où ces dispositifs doivent être certifiés par un organisme unique et public (Food and Drug administration). D’après l’ICIJ, les patients ne disposent d’aucun moyen pour obtenir des informations précises sur ces dispositifs médicaux qu’on pourrait leur implanter.

Mais cette longue enquête menée par des journalistes d’investigation du monde entier n’est pas sans embûches. Mercredi 28 novembre, le journal Le Monde a annoncé qu’il allait déposer un recours pour obtenir des documents d’intérêt public liés aux dispositifs médicaux, qui sont actuellement protégés par le secret des affaires.

Une Française à la tête de la Géorgie

Salomé Zurabishvili aura désormais fort à faire dans l’ancienne république soviétique. Crédits : Wikimedia commons (Licence CC)

Salomé Zurabishvili a été élue ce mercredi nouvelle présidente de la Géorgie. Cette Franco-Géorgienne de 66 ans devient la première femme à la tête du pays. Ancienne ambassadrice de France (2003-2005) dans le pays, elle en était devenue ministre des Affaires Étrangères en 2004. Sa nomination avait suscité l’attention dans le pays, car c’est à cette occasion que lui fut octroyée la nationalité géorgienne. Elle fut la première personne autorisée à conserver sa nationalité d’origine et donc à devenir binationale.

Investie par le parti au pouvoir Rêve géorgien, elle a remporté l’élection avec 59,52 % des voix, face à Grigol Vashadze, leader de l’opposition. Cette élection était très suivie par les observateurs internationaux en raison du contexte politique tendu en Géorgie.

La lutte contre le Sida continue

Ce samedi 1er décembre marquait comme chaque année la journée mondiale de lutte contre le Sida. Le virus touche actuellement 30 à 40 millions de personnes dans le monde. Chaque année, 2 millions de personnes sont contaminées. Si le virus tue toujours, les traitements sont de plus en plus efficaces et de nombreux malades, en France notamment pointent les mythes persistant autour de la maladie et la contamination.
Cette année, une étude a suscité l’attention : les plus de 50 ans se dépistent peu. Ils représentent actuellement 20 % des contaminations en France et le nombre de cas augmente chaque année.

Marianne Chenou, Alexis Czaja & Caroline Robin