Parlonsinfo vous propose, en ce dimanche soir, de revenir sur ce qui a marqué l’actualité de la semaine dernière, en France et dans le monde.

Acte II du quinquennat pour le gouvernement

Le Premier ministre revendique les choix de l’exécutif. Crédits : Testeur 160 (Licence CC – Wikimedia Commons)

Ce mercredi, Edouard Philippe prononçait devant l’Assemblée nationale son second discours de politique générale. Au programme, annonce des mesures qui devraient aiguiller la politique de l’exécutif pour les mois à venir. Pendant plus d’une heure, le Premier ministre a égrené les projets gouvernementaux, ouvrant la porte à de nouveaux chantiers.

Premier d’entre eux, une baisse d’impôts pour de nombreux ménages français, qui s’élèvera au total à 27 milliards d’euros sur l’ensemble du quinquennat. Cette annonce sociale tend à satisfaire les revendications de nombreux manifestants gilets jaunes, qui dénonçaient un matraquage fiscal.

Le projet de loi bioéthique, comprenant la PMA pour toutes les femmes, sera examiné fin septembre au Parlement. Une mesure présente dans le programme d’Emmanuel Macron, dont l’examen avait déjà été repoussé de quelques mois en raison principalement des gilets jaunes. Le Premier a éludé l’épineux sujet de la réforme des retraites en évoquant l’objectif de « définir un âge d’équilibre » afin de stabiliser le système à bout de souffle en place actuellement.

Des mesures politiques qui ne démontrent pas un changement de cap franc, une décision assumée par Edouard Philippe. L’exécutif a obtenu la confiance des députés, par 363 voix contre 163. Sur 573 votants, il y a eu 526 suffrages exprimés. En revanche, revers le lendemain pour le Premier ministre, lorsque le Sénat n’a pas voté la confiance, en s’abstenant majoritairement. Un vote toutefois non contraignant et logique, la chambre basse étant dominée par la droite, opposée au gouvernement.

En Suisse, les femmes en grève réclament l’égalité

Une vague violette a déferlé dans les rues des plus grandes villes de Suisse le vendredi 14 juin. Sous le mot d’ordre « plus de temps, plus d’argent et du respect », les associations et des syndicats helvètes encourageaient les femmes à ne pas se rendre au travail ou à ne pas participer aux tâches ménagères. Le point d’orgue de la mobilisation avait lieu en fin de journée avec une marche organisée dans plusieurs villes du pays, dont Berne, devant le siège du gouvernement et du Parlement. Ainsi, des centaines de milliers de Suissesses se sont mobilisées pour défendre leurs droits, insister sur la reconnaissance du travail domestique, dénoncer les violences sexistes et réclamer l’égalité salariale dans un pays marqué par un profond déséquilibre entre hommes et femmes. Selon le gouvernement, ces dernières touchent en moyenne environ 20 % de moins que leurs homologues masculins. Et à conditions égales, l’écart salarial est encore de près de 8 %.

La date n’a pas été choisie au hasard pas les organisations syndicales. Cette mobilisation faisant écho à la grande grève des femmes suisses qui avait réuni 500 000 participantes le 14 juin 1991, dix ans jour pour jour après l’introduction du principe d’égalité entre genres dans la Constitution. Les femmes avaient alors dénoncé la passivité des autorités dans la lutte contre les inégalités. Ces manifestations avaient abouti à l’entrée en vigueur, en 1996, de la loi sur l’égalité au travail, toujours mal appliquée aujourd’hui. Vendredi, la contestation a atteint les hautes sphères du pouvoir. A Berne, les députés ont symboliquement interrompu leurs débats pendant quinze minutes. De nombreux parlementaires étaient vêtus de violet, tout comme la ministre de la défense, Viola Amherd. En déplacement au siège de l’Organisation internationale du travail, Christine Lagarde, la directrice du Fonds monétaire international, affichait sur sa veste un pin’s avec le logo féministe du poing levé. Un symbole du mouvement.

De nombreuses manifestations à Hong Kong 

La contestation a fini par payer à Hong Kong. Crédits : Voice of America (Wikimedia Commons)

Depuis une semaine ont lieu des manifestations massives à Hong Kong. Leur cause est le projet de loi visant à autoriser les extraditions vers la Chine. En réaction à cette forte opposition, la dirigeante de l’exécutif de Hong Kong, Carrie Lam, a annoncé la suspension du projet de loi, ce samedi.  « Le gouvernement a décidé de suspendre la procédure d’amendement législatif », a annoncé Carrie Lam à la presse. Elle a ensuite ajouté: « Le conseil arrêtera de travailler sur le projet de loi jusqu’à ce que nous ayons achevé de communiquer et d’entendre les opinions ».

Ce mercredi, Hong Kong a connu une violence politique inédite depuis la rétrocession à la Chine en 1997. Effectivement, des dizaines de milliers de protestataires ont été dispersés par la police anti-émeute avec des balles de caoutchouc et du gaz lacrymogène. Dimanche dernier, c’était un million de personnes qui défilaient. Cette opposition massive au projet de loi regroupe une large partie de la population, tels que des avocats, des organisations juridiques, des industriels, des chambres de commerce, des journalistes, des militants et des diplomates occidentaux. Selon le South China Morning Post, Carrie Lam a réalisé une réunion d’urgence avec ses conseillers vendredi soir; de même que des responsables chinois qui se sont réunis dans la ville voisine de Shenzhen, dans le but de trouver un moyen de sortir de cette impasse. 

Néanmoins, les manifestants avaient tout de même appelé à se mobiliser ce dimanche, car pour eux une simple suspension n’est pas suffisante.  «Nous devons dire au gouvernement que le peuple de Hong Kong continuera de manifester tant que nous ne verrons pas un retrait du projet», a déclaré à la presse, Jimmy Sham, du Civil Human Rights Front. Une colère qui est bien présente, puisque la nouvelle manifestation de ce dimanche a regroupé des centaines de milliers de personnes dans les rues de Hong Kong.

Enfants fauchés à Lorient : le chauffard est toujours en cavale

Une semaine après, et ce malgré la recherche active des policiers et les deux appels à témoins diffusés, le chauffard soupçonné d’avoir renversé deux enfants à Lorient (Morbihan) dimanche 9 juin demeure introuvable.

Il y a une semaine très exactement, Killian L-R était accompagné d’une passagère âgée de 21 ans, Gaëlle T, lorsqu’il a fauché deux enfants, Buyamin et Samet, 9 et 7 ans. Si le premier n’a pas survécu au choc, le second « n’est pas encore sorti d’affaire », a déclaré à Ouest-France Ahmet Makas, le porte-parole de la famille du petit garçon.

Après l’accident, le chauffard se serait arrêté quelques heures dans une forêt selon les premières déclarations de la passagère Gaëlle T, qui a fini par se rendre aux forces de l’ordre mercredi 12 juin. L’homme serait ensuite parti sans lui dire et elle aurait ensuite rejoint la commune de Caudan à dix kilomètres du lieu de l’accident, avant de frapper à une maison pour se rendre à la police.

Mais les enquêteurs ne croient pas à la version des faits de la jeune femme, qui « n’est pas dans l’état de saleté de quelqu’un qui a passé des nuits à la belle étoile ». Pour le moment, l’aide d’éventuels complices est la piste privilégiée.

Pour expliquer la fuite de Gaëlle T, vendeuse de prêt-à-porter dans un magasin du centre-ville de Lorient, ses proches avancent la thèse de la séquestration par son compagnon. Une de ses amies confie aux enquêteurs que la jeune femme aurait quitté son compagnon il y a quelques semaines après une relation houleuse depuis deux ans. Une version démentie par Gaëlle T qui a tout juste confirmé ce dimanche avoir été présente dans la voiture de Killian L-R.

Les forces de l’ordre cherchent désormais à localiser l’homme pour le prendre par surprise et éviter toute course-poursuite. Ce dernier encourt dix ans d’emprisonnement.

Marianne Chenou, Alexis Czaja, Sarah Fiegel & Caroline Robin