Vincennes, un dimanche d’automne. Au fond de l’Atelier 58, rue de Lagny, on entend déjà les notes dynamiques et les sonorités pêchues du groupe Chromatik, en pleine répétition.

Chromatik, c’est l’intemporelle histoire de huit jeunes musiciens talentueux et passionnés. Il y a d’abord Hugo Pollon, le « plus vieux » de la bande, il a rencontré les autres membres du groupe sur un autre projet. Ce dernier nous confie avec humour, passer plus de temps sur sa PlayStation que sur sa batterie. Il y a ensuite Lucas Ornano, saxophone alto, amoureux de son instrument. Léo, rappeur et chanteur du groupe. Il fait de la MAO depuis ses 14 ans et aime tout particulièrement pouvoir faire de la musique avec un vrai groupe et de vrais instruments. Maxime Degeuser, saxophone ténor, qui a intégré le projet Chromatik avec son frère, un autre Lucas qui, lui, est trompettiste. Sarkis Ricci, au piano, il compose avec Carl Egger, guitariste depuis ses 5 ans. Et enfin Teddy Toursière bassiste.  Rencontre avec cette chaleureuse bande aux embruns de sons groovy.

1932411_618595114855693_268748048_n

ParlonsInfo : Qui a eu l’idée de fonder le groupe de Chromatik ?

Chromatik : (Carl) À la base, je devais composer la musique pour le film d’un ami. J’ai appelé Léo et on s’est mis à bosser sur ce projet.  Quand on a commencé à jouer  la musique pour le film, on a tout de suite réalisé qu’il fallait que l’on crée un groupe ayant cet univers-là. Le projet était né.

ParlonsInfo : Pourquoi Chromatik ?

Chromatik : Chromatik, c’est en lien avec la gamme des couleurs. On mélange les styles musicaux, les sonorités, les cultures. Le concept ? C’est que l’on couple différents styles (jazz, hip-hop), et que l’on mixe plusieurs couleurs musicales.

ParlonsInfo : Quelle est votre approche à la musique, comment la consommez-vous ?

Chromatik : Finalement, on passe beaucoup plus de temps à en jouer qu’à en écouter. En effet, on se rend vraiment compte qu’on consomme tous la musique plus en jouant qu’en l’écoutant. Dans notre école, à l’American School on doit parfois passer plus de cinq heures sur notre instrument, alors forcément quand on rentre chez nous on n’a pas tout le temps envie d’en écouter de nouveau.

« On mélange et on couple tout ce qui nous inspire. »

Copiright Victor Debordes

© Victor Debordes

ParlonsInfo : Quelles sont vos inspirations musicales ?

Chromatik : Si l’on devait nommer un peu les courants qui nous inspirent, ce serait jazz, groove, funk et hip hop.  On écoute tous des choses différentes, et nos inspirations le sont donc elles aussi. On mélange et on couple tout ce qui nous inspire.

ParlonsInfo : Comment définiriez-vous votre style musical ?

Chromatik : C’est assez dur pour nous le décrire. On a un côté hip hop c’est certain. De par notre rythmique, et de par Léo qui est un peu notre « MC ». Mais, on a aussi un côté très funk. Et enfin jazz, de par nos solos etc. On a des personnes (nos parents) qui nous ont des fois parlé de Pink Floyd, ils font parfois références à nos harmonies. Quant à nos lignes de basse, elles sont funk. C’est vraiment très varié.

ParlonsInfo : Comment s’est organisée la création de votre EP ?

Chromatik : Notre EP sortira le 28 novembre. Après notre tout premier concert, la première chose à laquelle nous avons pensé c’est un EP. On a tout de suite pensé au Crowdfunding, et on s’est lancé dans un KissKissBankBank (financement participatif).  Au final, ça a été plutôt rapide. Par la suite, nous nous sommes rendus à la Canopée, un studio d’enregistrement. Pendant cinq jours nous avons travaillé, répété, enregistré. Ces quelques jours ont été très intenses. La suite a été rythmé par la fabrication de la pochette, le mixage et quelques problèmes d’usinages. Mais il est enfin là.

ParlonsInfo : Qui s’occupe de vos compositions ?

Chromatik : C’est Sarkis et Carl qui composent. Ils le font chez eux, et viennent nous montrer ce qu’ils ont fait par la suite. On teste, on écoute, on discute et ensuite on fait ça tous ensemble, à part égale.

ParlonsInfo : Et les reprises ?

Chromatik : Les reprises c’est plus pour la scène, le côté jam session. Pour le public c’est parfois plus sympa, ça donne une autre ambiance. Pour le reste, et en ce qui concerne l’EP, ce ne sont que des compositions originales.

Copiright Victor Debordes

© Victor Debordes

ParlonsInfo : Le petit Journal Montparnasse, La Maroquinerie… comment avez-vous vécus ces deux belles expériences ?

Chromatik : On a beaucoup appréhendé Le Petit Journal. On devait faire deux heures de scène. On a vraiment beaucoup travaillé. La préparation était telle qu’on s’est mis une pression très importante. On se voyait deux à trois fois par semaine, ça peut paraître peu mais c’est en fait énorme. Au Petit Journal l’ambiance est différente des scènes que l’on avait déjà vécu. Ce fut un réel moment d’expérimentation, mais nous avons passé un très bon moment. Quant à la Maroquinerie, c’était vraiment de la folie. La salle était pleine, le public debout. C’était beaucoup plus proche de l’ambiance que l’on attend et du rapport que l’on veut avec notre public.

ParlonsInfo : N’est-ce pas difficile pour huit jeunes de faire de la musique dans un pays où la crise touche aussi la culture ?

Chromatik : En ce qui concerne la question des salles dans lesquelles on se produit, on n’a finalement pas trop de difficulté. On est huit, donc on a un très gros réseau. Ça vient un peu tout seul, on a de la chance. On ne ressent pas trop l’effet de cette crise pour le moment, nous ce que l’on veut par-dessus tout, c’est jouer. Le reste on n’y prête pas trop attention.

ParlonsInfo : Votre agenda ?

Chromatik : Mardi 18 nous serons au Sunset. Vendredi 28 novembre, pour la sortie de notre EP, nous serons au festival Novencia. Le 3 janvier à l’Entrepot, et enfin le 11 mars au Petit Journal Montparnasse. On essaye de ne pas trop s’éparpiller, on ne veut pas que le public se lasse.

« Nous ce que l’on veut par-dessus tout, c’est jouer. »

Propos recueillis par Laura Bonnet