Dimanche 14 avril, Marine Le Pen s’est déplacée à Toulouse pour une rencontre avec ses militants. Présente dans le cadre de sa tournée pour les municipales de 2014, la présidente du Front national a rappelé la perte de confiance des Français dans la classe politique.

Marine Le Pen et le candidat à la mairie de Toulouse, Serge Laroze (à droite), prient pour que les municipales soient une réussite.(Crédit photo : Lucas Burel)

Marine Le Pen et le candidat à la mairie de Toulouse, Serge Laroze (à droite), prient pour que les municipales soient une réussite.
(Crédit photo : Lucas Burel)

 

Venus du Tarn et de Haute-Garonne, 450 militants du Front National sont venus rencontrés la présidente du Front National lors d’un déjeuner-débat de lancement de la campagne des municipales de 2014.

Cette tournée de « conquête » a pour but l’élection de centaines de représentants de l’opposition. Une liste de communes cibles a été mise en place par région, d’après leur importance stratégique. Selon Marine Le Pen, « ces municipales peuvent à nouveau créer des surprises, comme ça a été le cas lors des élections législatives partielles dans l’Oise », où la candidate du FN Florence Italiani a remporté 48 % des voix. Pour la présidente du FN, ce score est le signe de la déception des Français vis-à-vis de la politique du gouvernement. Les électeurs pourraient alors trouver des raisons de se tourner vers l’extrême-droite aux prochaines municipales.

« La circulation des capitaux est un pendant de l’évasion fiscale »

Pour Marine Le Pen, la raison de ce désaveu des politiques est simple. L’affaire Cahuzac a remué les consciences et a prouvé selon elle, que « l’UMP et le PS proposaient la même politique depuis des années ». « L’UMP est complice de la corruption du Parti Socialiste et de ces affiliés (EELV, PC, UDI) »,  rajoute-elle. Aujourd’hui, ce duo doit « rendre des comptes à la population, qui doit imposer le renouvellement des hommes et des idées, les mettre face à leurs erreurs et les leur faire assumer », conclue la présidente.

Les Français ont donc un rôle central à jouer dans la moralisation de la vie politique. Mais il faut également créer des cadres législatifs pour traquer les conflits d’intérêts et lutter contre les fraudes. Pour Marine Le Pen, « la circulation des capitaux est un pendant de l’évasion fiscale ». Elle demande donc le retour des contrôles aux frontières, pour faciliter la lutte contre les paradis fiscaux.

Ces propositions font suite à l’affaire Cahuzac, dans lequel le nom de la présidente du FN a été cité. Philippe Péninque, ami de cette dernière et ancien avocat de Jérôme Cahuzac, est à l’origine de l’ouverture du compte de l’ex-ministre du budget en Suisse. Cet acte n’est pas illégal, comme le souligne la présidente du FN, c’est Jérôme Cahuzac qui n’a pas déclaré les sommes de ce compte au fisc français. Elle se défend donc en dénonçant la « manipulation » dont elle est victime et demande la dissolution de l’Assemblée nationale pour œuvrer à la transparence politique.

Vérifier les patrimoines et lutter contre les conflits d’intérêts

Durant le déjeuner, Marine n'a pas manqué de saluer ses militants.(Crédit photo : Lucas Burel)

Durant le déjeuner, Marine n’a pas manqué de saluer ses militants.
(Crédit photo : Lucas Burel)

Durant ce déjeuner-débat, Marine Le Pen s’est également penchée sur la publication du patrimoine des élus. Elle a estimé que cette mesure n’était efficace que si elle était mise en place à l’entrée et à la sortie des mandats des élus. La présidente du FN avait déjà rendu public son patrimoine pendant la campagne présidentielle, par un « devoir de respect envers les Français ». En effet, 60% de la population estime que la publication des patrimoines des politiques est nécessaire pour détecter d’éventuelles irrégularités fiscales. Marine Le Pen n’a pas manqué d’ironiser sur la « course à la pauvreté » de certains élus. « C’est à celui qui sera le plus démuni : moi j’ai une vieille R5, 2€50 sur un compte épargne et une vieille maison dans la cambrousse », déclare-elle, en singeant les ministres du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, qui doivent rendre public leur déclaration de patrimoine aujourd’hui.

Pour la présidente du FN, les patrimoines devraient être vérifiés par « une commission », dont les membres seraient désignés par les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale. Elle aurait pour charge d’enquêter sur les parcours professionnels des élus, pour détecter les conflits d’intérêt. Conflits d’intérêts qui se retrouvent chez les journalistes, comme Marine Le Pen s’amuse à le rappeler.      « La vie journalistique et médiatique doit être moralisée, à vous de publier vos patrimoines maintenant ! »

Retour sur la venue de Marine Le Pen  http://api.dmcloud.net/player/pubpage/4f3d114d94a6f66945000325/516add499473990441000488/0b2eb655ef73467a83212c30a711c480?wmode=transparent

Camille Wormser