La grogne monte chez les chauffeurs de taxi. Après les opérations escargot menées, le lundi 13 janvier à Paris et dans plusieurs grandes villes de France, par les taxis en grève, les syndicats prévoient déjà d’autres actions.

 

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Luminaire de Taxi parisien (Photo: Jean-Pierre Gallot/ Licence CC)

Ce que les chauffeurs de taxi dénoncent, ce sont avant tout leurs conditions de travail, qui risquent d’être aggravées par le statut dont bénéficient les VTC, voitures de tourisme avec chauffeur mises en place par des entreprises privées et accréditées par l’État.

« Le véritable problème n’est pas celui de la concurrence déloyale »

Omar, 57 ans, est chauffeur de taxi parisien depuis 26 ans. Selon lui, « le travail de chauffeur de taxi est une forme d’esclavagisme moderne. » Pour être chauffeur de taxi, il faut passer un examen, puis acquérir une licence, qui équivaut à 230 000 euros, en ajoutant les frais de transaction de cession de licence dus à l’État qui s’élèvent entre 5000 et 8000 euros pour les artisans taxi. « On peut choisir d’être taxi salarié, nous explique Omar, mais il faut louer un taxi et pour se constituer un salaire et payer la location qui s’élève à 4000 euros par mois hors carburant, on est obligé de travailler 7 jours sur 7 , près de 11 heures par jour. »

« En ce qui nous concerne, taxis parisiens, poursuit Omar, le problème ne se pose pas en tant que concurrence, mais en tant que transport à prix libre et déloyal. » Les taxis sont également tributaires des flux de clients qui ne sont pas vraiment prévisibles, et de la course: « la course minimum est de 6,60 euros pour un taxi, alors que les VTC gagnent 20 euros pour une course minimum. »

Les VTC se disent victimes d’une colère disproportionnée

Les VTC, de leurs côté, dénoncent les violences dont ils sont victimes de la part de chauffeurs de taxis. Plusieurs compagnies de VTC ont fait parvenir aux médias des photos de véhicules aux vitres brisées, à la carrosserie rayé. Pour ces compagnies privées, il s’agit d’un manque de professionnalisme face à la concurrence. Le nombre de taxis parisiens s’élève à 19 000 véhicules, mais il est encore impossible de déterminer le nombre exact de VTC présent dans la capitale, en constante hausse.

Une nouvelle grève prévue

Les syndicats de taxis ont condamné ces pratiques et appelé à une reconduction de la grève générale le 10 février 2014, bien que des avancées aient été obtenues lors de la rencontre entre la commission et les autorités compétentes. C’est ce qu’annonce l’intersyndicale des chauffeurs de taxi dans un communiqué: les VTC devront désormais respecter le délai de 15 minutes de réservation, il n’y aura pas de nouvelles licences créées au delà de l’indice et les infractions comme le racolage dans les gares et aéroports par les VTC seront plus durement sanctionnées. Il y aura également une hausse des tarifs TTC de 3,9% en 2014, en regard de la hausse de la TVA de 7% à 10%.

Inès Senaoui