Jeune militant UMP, Paul Godefrood nous livre sa vision du parti au début d’une année 2013 qui sera déterminante pour l’avenir de la droite.

Jean-François Copé et François Fillon à Paris en 2010 lors de la campagne pour les élections régionales.

Jean-François Copé et François Fillon à Paris en 2010 lors de la campagne pour les élections régionales.

Après le Nouvel An vient le temps des bonnes résolutions : arrêter de fumer, arrêter de boire, faire du sport… Il y a fort à parier que l’UMP ait fait comme vœu de ne plus revivre le psychodrame de ces derniers mois. Après une campagne où l’un s’est trompé de parti et l’autre d’élection, après un vote où le perdant reconnait à demi-mot sa défaite mais refuse la victoire de son adversaire, après des recours qui récompensent le tricheur le plus efficace des deux, les deux hommes se sont enfin mis d’accord : l’élection se retiendra dans 9 mois. Le temps d’une grossesse. Le temps pour les ténors de « la droite la plus bête du monde » d’enfanter un nouveau parti sur les cendres des rêves de Nicolas Sarkozy et d’Alain Juppé.

Car le parti rassembleur des différents courants de pensée de la droite, des libéraux européistes aux conservateurs ultra patriotes, semble ne pas avoir réussi à surmonter la contradiction interne à l’idée même de droites rassemblées en un grand parti ; du moins lorsqu’elles ne sont pas au pouvoir. En effet, héritière de Napoléon et du Général de Gaulle, la droite française vit dans le « culte » du chef, dans l’orthodoxie proclamée par le guide. Face à cette ligne directrice, il faut se soumettre ou se démettre. Mais privée de son « leader naturel », privée du pouvoir qui impose sa discipline, la droite rassemblée fut confrontée à ce qu’affronta pendant des années la gauche plurielle : la tension de courants difficilement surmontable. Marine Le Pen n’avait donc pas tort lorsqu’elle parlait d’UMPS, les deux partis ayant la même structure et le même fonctionnement.

Le fait que Bruno Le Maire, NKM n’aient pu concourir au second tour, le fait que les motions Droite Populaire et Droite Forte, deux emballages pour un même produit, remportent 40% des suffrages alors que les motions sociales, gaullistes, « modernistes » doivent se cumuler pour arriver péniblement à 60% des suffrages, l’affirmation de l’UDI comme alternative crédible à l’UMP ne sont que des preuves de l’échec de la droite plurielle dont rêvait tant Nicolas Sarkozy et qui lui permit, un temps, de remporter l’élection. Car au-delà d’une pseudo fracture, Jean François Copé et François Fillon ont tenu le même discours. Certes pas avec les mêmes mots. « Je ne l’aurais pas dit comme ça » avouait d’ailleurs l’ancien premier ministre, avouant ainsi à demi-mots que rien ne les séparait idéologiquement.

La droite n’est donc la droite, unie, créatrice d’idéologie commune aux courants, soumise au chef, que lorsqu’elle est au pouvoir.

Paul Godefrood

Crédit photo: Marie-Lan Nguyen (Travail personnel) [CC-BY-3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by/3.0)], via Wikimedia Commons