Parlonsinfo vous propose, en ce dimanche soir, de revenir sur ce qui a marqué l’actualité de la semaine dernière, en France et dans le monde.

La mobilisation au rendez-vous pour le 17 novembre

Les gilets jaunes étaient mobilisés à Belfort. Crédits : Thomas Bresson (Licence CC – Wikimedia Commons)

Le mouvement des gilets jaunes s’est fait entendre. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur 287 000 personnes étaient mobilisées à travers plus de 2000 sites partout en France pour faire entendre leur colère contre la hausse du prix du carburant et plus généralement, contre la politique du gouvernement. De nombreuses autoroutes ont ainsi été bloquées par des groupes de manifestants, ainsi que des grandes surfaces. Des opérations escargot sont toujours en cours sur certains axes routiers.

La mobilisation a toutefois été entachée par un drame, le décès d’une femme renversée accidentellement par une voiture à Pont-de-Beauvoisin, en Savoie. On dénombre également 409 blessés à travers la France, dont 14 grièvement. Des échauffourées ont conduit les forces de l’ordre à interpeller 282 personnes. 157 ont été placées en garde à vue.

Plusieurs politiques ont déclaré leur soutien à ce mouvement citoyen. Si beaucoup de membres du Rassemblement National ont été aperçus parmi les cortèges, le mouvement ne se veut issu d’aucun parti politique, simplement de citoyens excédés. La France Insoumise et le leader des Républicains, Laurent Wauquiez, ont également apporté leur soutien aux gilets jaunes.

Les manifestants sont toujours présents ce dimanche et tentent de maintenir des barrages filtrants dans le pays pour continuer la contestation. Ils ont mené ce midi une action surprise à Disneyland, en Seine-et-Marne, en faisant entrer gratuitement les voitures des visiteurs sur le parking habituellement payant du parc d’attractions. En dehors du ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, le gouvernement n’a pour l’instant pas réagi aux actions des gilets jaunes.

Face à l’UE, Rome s’accroche à son budget 2019

Le gouvernement italien persiste en refusant de modifier son budget 2019 recalé par la Commission européenne le 23 octobre. Dans un nouveau texte envoyé à l’instance européenne, Rome a décidé de maintenir inchangée sa prévision d’un déficit à 2,4 % du produit intérieur brut (PIB) en 2019 et à 2,1 % en 2020. Ce plan d’antiaustérité vise à relancer la croissance et permettre ainsi de réduire le déficit public et la dette publique colossale du pays selon les autorités transalpines. « Le budget ne change pas, ni dans les bilans ni dans la prévision de croissance. Nous avons la conviction que ce budget est celui dont le pays a besoin pour redémarrer », a déclaré Luigi Di Maio, vice-premier ministre et chef de file du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème).

Matteo Salvini ne cèdera pas.
Crédits : Fabio Visconti (Wikimédia Commons)

Même son de cloche pour Matteo Salvini, le patron de la Ligue (extrême droite). « Nous travaillons à un budget qui garantisse plus d’emplois, plus de droits à la retraite et moins d’impôts. Si cela convient à l’Europe tant mieux, si cela ne convient pas à l’Europe on continue quand même » a-t-il lancé. C’est donc une situation inédite dans l’histoire de l’Union européenne à laquelle doit faire face Bruxelles qui refuse de valider ce projet de budget au motif que les mesures prévues risquent de pousser le déficit à 2,9 % l’an prochain et à 3,1 % en 2020. D’autant que la Commission prévoit une croissance de 1,2 %, alors que Rome table sur 1,5 %.

En refusant de modifier son budget, le gouvernement italien s’expose à l’ouverture d’une « procédure pour déficit excessif », susceptible d’aboutir à des sanctions financières correspondant à 0,2% du PIB, soit 3,4 milliards d’euros. Le commissaire européen Pierre Moscovici a tenté d’apaiser la situation avec le gouvernement italien assurant ne pas être « dans une logique de clash » avec Rome. « Il y a une chose qui est très importante pour moi et pour l’Union européenne, c’est qu’il y a eu une réponse. L’Italie continue de se situer dans un cadre qui est le cadre commun de la zone euro et à vouloir débattre dans le cadre de ses règles et dans le cadre de ses institutions », a ajouté le commissaire. Dans cette impasse, trois hauts fonctionnaires ont d’ores et déjà annoncé que la Commission européenne prendra une première mesure disciplinaire mercredi contre l’Italie au sujet de son projet de budget de 2019.

Le Royaume-Uni s’écharpe autour du Brexit

Mercredi, Theresa May annonce qu’un accord autour du Brexit a enfin été trouvé à moins de 5 mois de la sortie du pays de l’Union Européenne. Ce texte prévoit le maintien d’une union douanière Royaume-Uni/Union Européenne ainsi qu’un statut spécial pour l’Irlande du Nord, afin d’éviter la mise en place d’une frontière.

Mais ce texte n’a pas vraiment convaincu outre-Manche. Pro et anti-Brexit critiquent ce texte, qui fait trop de concessions pour les premiers et est trop mauvais pour les seconds. La Première ministre britannique a alors affronté une cascade de démissions au sein de son gouvernement en signe de protestation.

Le ministre chargé du Brexit, Dominic Raab, le secrétaire d’Etat à l’Irlande du Nord, Shailesh Vara, la sous-secrétaire d’Etat chargée du Brexit, Suella Braverman, et la secrétaire d’Etat au Travail, Esther McVey ont jeudi tour à tour annoncé qu’ils quittaient le gouvernement.

Samedi, des manifestations ont eu lieu à Londres pour demander un second référendum, emmenées principalement par des anti-Brexit.

Les flammes meurtrières ravagent la Californie

La Californie fait face à l’incendie le plus meurtrier de son histoire selon Kory Honea, le shérif du comté de Butte. La catastrophe, baptisée « Camp Fire », s’est déclenchée le 8 novembre près de la petite ville de Paradise et a ravagé près de 60 000 hectares dans le nord de l’État faisant au moins 76 morts et 1 276 disparus. Le bilan humain est le plus lourd de l’histoire de l’État, le précédent incendie de cette ampleur avait provoqué la mort de 29 personnes à Griffith Park en 1933. D’autant que d’autres dangers guettent les habitants puisque plus d’une semaine après le début de l’incendie qui fait rage à 300 kilomètres au nord-est de San Francisco, le niveau de pollution a atteint un stade comparable à ceux observés en Inde ou en Chine. Alors qu’il n’était contenu en fin de semaine qu’à 55 %, ce feu continue de menacer les habitations de près de 50 000 personnes qui restent soumises à des ordres d’évacuation. Dans le sud de l’Etat, près de Los Angeles, un autre incendie le « Woolsey Fire » a lui brûlé près de 40 000 hectares, dont une partie de la célèbre station balnéaire de Malibu. Il a fait au moins trois morts.

Au total, les incendies chroniques qui ont touché la Californie depuis un an ont déjà fait plus de 100 morts et brûlé des centaines de milliers d’hectares et de maisons. L’enquête se poursuit pour connaître l’origine des deux incendies. Une plainte a été déposée contre le fournisseur local d’électricité Pacific Gas & Electric (PG & E), qui a déclaré un incident sur une ligne à haute tension avant le déclenchement du brasier à Paradise. Le président Donald Trump a dénoncé la mauvaise gestion des forêts par les autorités californiennes, faisant mine d’oublier que celles-ci sont en réalité en majorité sous le contrôle de l’Etat fédéral. Il a aussi menacé de couper les fonds fédéraux, alors que le Congrès a consacré un budget de 2 milliards de dollars (1,75 milliard d’euros) à la lutte contre les incendies pour l’exercice budgétaire 2018.

Jamais une victoire ne s’était jouée dans un finish aussi serré. Francis Joyon a franchi la ligne d’arrivée seulement sept minutes avant François Gabart, après avoir parcouru 6500 km de mer en une semaine. Crédits : Claude PERON (Licence CC – Wikimedia Commons)

Francis Joyon crée la surprise et remporte la 11e édition de la route du Rhum 

7 jours, 14 heures, 21 minutes et 47 secondes de course à 19,42 nœuds de moyenne. Voilà le nouveau record établi par le skipper d’IdecSport qui a franchi la ligne d’arrivée à 23h21 (heure locale), dimanche 11 novembre en Guadeloupe.

Et pourtant les pronostics jouaient en la faveur de son concurrent François Gabart, en tête depuis lundi 5 novembre. En retard de 165 milles vendredi 9 novembre dans l’après-midi, le skipper de 62 ans a accompli une incroyable remontée, doublant Gabart à la sortie du canal des Saintes, à 13 milles du Trophée Jules Verne.

Francis Joyon succède à Loick Perron au palmarès de la célèbre transatlantique à la barre du maxi-trimaran déjà vainqueur des deux dernières éditions sous les couleurs de Groupama (en 2010 avec Franck Cammas) puis Banque Populaire (en 2014 avec Loïck Peyron).

Marianne Chenou, Alexis Czaja & Caroline Robin