Parlonsinfo vous propose, en ce dimanche soir, de revenir sur ce qui a marqué l’actualité de la semaine dernière, en France et dans le monde.

Emmanuel Macron en débat auprès des maires

Le Président a inauguré cette semaine les premières éditions du Grand débat national, initié par le mouvement des gilets jaunes. Mardi 15 janvier, première étape dans l’Eure, dans la commune nouvelle de Grand Bourgtheroulde. Au programme : un échange de près de 7 heures avec les maires et élus de la région Normandie, rapportant chacun les problèmes qu’ils rencontrent au quotidien, dans la gestion de leurs communes. Certains ont également directement rapporté les doléances des citoyens écrites dans les cahiers prévus à cet effet.

Vendredi 18 janvier, deuxième étape à Souillac, dans le Lot. Le débat s’est poursuivi avec les maires des communes d’Occitanie. Les échanges ont cette fois encore été riches, face à des problématiques diverses : lignes ferroviaires, pouvoir d’achat, éloignement des services publics de la ruralité, enjeu des 80km/h, nécessité de retrouver du pouvoir… Depuis une semaine, ce sont environ 1200 maires qui ont pu débattre avec le chef de l’État. Si l’initiative plait aux élus, ils redoutent toutefois ce qu’il ressortira de ces échanges politiquement.

Parallèlement, le mouvement des gilets jaunes persiste, avec de nombreux rassemblements partout en France. Pour la première fois, un service de sécurité était présent dans la plupart des cortèges pour assurer l’ordre et contenir les mouvements de violence. Un comptage étaient également effectué par les gilets jaunes eux-mêmes pour contrebalancer les chiffres de l’État, souvent accusés d’être volontairement vus à la baisse. Bilan du comptage : 86 000 manifestants selon les gilets jaunes, 84 000 selon le ministère de l’Intérieur.

Quelques affrontements et dégradations se sont produits à Paris, Bordeaux et Toulouse, mais les incidents semblent être moins virulents que lors des précédents samedis de mobilisation. À voir si le grand débat amènera à un véritable dialogue.

Alexandre Benalla mis en examen pour « usage public et sans droit d’un document justificatif d’une qualité professionnelle » 

Nouveau rebondissement dans l’affaire Benalla. À la suite des révélations du Canard Enchaîné du mercredi 16 janvier sur les passeports de service d’Alexandre Benalla et les déclarations de l’Elysée sur la manière dont il se les serait procurés, l’ancien chargé de mission a été placé en garde à vue, puis mis en examen pour « usage public et sans droit d’un document justificatif d’une qualité professionnelle » vendredi 18 janvier. Placé également sous le statut de témoin assisté, il fera l’objet d’un contrôle judiciaire avec l’obligation de pointer tous les mois.

Dans le détail, l’édition du 16 janvier du Canard Enchaîné révèle qu’Alexandre Benalla a conservé, après son licenciement, un téléphone chiffré et un passeport de service qu’il aurait dû rendre après avoir quitté ses fonctions. Interrogé le même jour par la commission d’enquête du Sénat, le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, Patrick Strozda, a accusé l’ex-chargé de mission d’avoir falsifié un document pour obtenir un second passeport de service, délivré le 28 juin 2018. Il a aussi affirmé qu’Alexandre Benalla  a utilisé de façon indue ses passeports diplomatiques après son départ de l’Elysée : « Nous savons aujourd’hui que monsieur Benalla a utilisé presque une vingtaine de fois ces passeports », a-t-il déclaré.

Au total, l’ex-chargé de mission de l’Elysée aurait conservé 5 passeports après avoir quitté ses fonctions : trois diplomatique et deux de service. Il sera de nouveau auditionné, lundi 21 janvier , par la commission d’enquête sénatoriale.

Brexit : retour à la case départ

Coup de tonnerre mardi soir à Londres. Le plan Brexit de Theresa May vient d’être désapprouvé par le Parlement britannique par 432 voix contre 202, une lourde défaite pour la Premier ministre conservatrice. 118 députés de son parti ont voté contre son accord. À deux mois à peine de la sortie du pays de l’Union européenne, il est désormais plus qu’urgent de trouver un accord, sous peine de faire face à un « no-deal Brexit », un Brexit dur qui coûterait cher aux deux parties et entrainerait une rupture abrupte des relations communautaires et britanniques.

Face à cet échec cuisant, Jeremy Corbyn, leader des travaillistes a déposé dans la foulée du vote une motion de censure pour renverser le gouvernement. Les rangs conservateurs se sont ainsi resserrés dès le lendemain soir, sauvant la tête de Theresa May à 325 voix contre 306.

Dans l’optique d’anticiper un Brexit sans accord, Édouard Philippe a annoncé le 17 janvier la mise en œuvre d’un plan et de mesures législatives pour protéger les opérateurs économiques qui seront affectés. Ce sont 50 millions d’euros qui seront investis dans les ports et aéroports. Le Commissaire européen en charge du Brexit, Michel Barnier, a admis que « jamais le risque d’un no deal n’avait paru aussi élevé ».

La situation se complique pour Carlos Ghosn

Crédits : Ecole Polytechnique (Wikimédia Commons)

Placé en garde à vue le 19 décembre, l’ancien PDG de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi devrait rester en détention préventive au moins jusqu’au 10 mars, voire jusqu’à la première audience de son procès prévue dans environ six mois. La demande de libération sous caution du patron de Renault a en effet été refusée par un tribunal de Tokyo sous fond de nouvelles accusations. M. Ghosn a été mis en examen une première fois le 10 décembre, au terme d’une première garde à vue de vingt-deux jours, pour avoir minoré ses revenus de 37,7 millions d’euros dans les rapports de Nissan remis aux autorités boursières. Des faits similaires à hauteur de 30,1 millions d’euros entre 2015 et 2018 ont mené à une nouvelle mise en examen le 11 janvier. Il est également poursuivi pour « abus de confiance aggravé », le parquet lui reprochant d’avoir transféré à Nissan « des pertes sur des investissements personnels » dans le contexte de la crise boursière à l’automne 2008. Carlos Ghosn risque jusqu’à quinze ans de prison pour ces trois chefs d’inculpation.

De nouvelles malversations pourraient alourdir le dossier du dirigeant franco-libano-brésilien. Il aurait fictivement employé Claudine Oliveira, l’une de ses sœurs, pour des activités de conseil d’un montant de 660 000 euros de 2003 à 2016. Il aurait également reçu une rémunération de plus de 7 millions d’euros en 2018 en provenance d’une filiale néerlandaise codétenue par Nissan et Mitsubishi Motors (NMBV), sans approbation des patrons des deux constructeurs Hiroto Saikawa et Osamu Masuko.

Une situation qui inquiète la famille du patron de Renault détenu depuis deux mois. Sa femme, Carole Ghosn, a adressé un courrier à Emmanuel Macron afin de lui demander de « s’assurer de la détermination de la République française à garantir à ses ressortissants le droit à un procès équitable ». « Je n’ai aucun jugement à porter sur le système judiciaire japonais, en revanche nous faisons tout ce qui est dans notre pouvoir pour que les conditions de Carlos Ghosn soient les meilleures possibles » a de son côté fait savoir le ministre de l’Économie Bruno Le Maire.

Open d’Australie : Lucas Pouille, seul rescapé français, Andy Murray éliminé dès le premier tour… 

Défaite pour le tenant du titre, Roger Federer. Crédits : JC (Wikimedia Commons)


Première semaine mouvementée à l’Open d’Australie, le premier des quatre Grand Chelem du tennis. Côté français, on y a vu la quasi totalité des 17 joueurs participants éliminée, à l’exception de Lucas Pouille qui s’en est sorti samedi 19 janvier en cinq sets face à Alexei Popyrin. Il affrontera donc Borna Coric en huitièmes de finales.

Ça ne va pas fort pour deux des mythiques « Big Four » : le célèbre britannique Andy Murray a été éliminé dès le premier tour, lundi 14 janvier, alors qu’il venait d’annoncer la fin imminente de sa carrière, les larmes aux yeux. Celui qui disputait son 13e Open d’Australie ne sera jamais parvenu à le remporter, même s’il s’est hissé cinq fois en finale.

Désillusion aussi pour le Suisse Roger Federer, après sa défaite en huitièmes de finale face à Stéfanos Tsitsipas. Celui qui vient d’annoncer sa participation à Roland Garros à Paris en mai prochain n’a pas caché ses « énormes regrets » en conférence de presse. « J’ai d’énormes regrets. Je n’ai peut-être pas l’air défait, mais je le suis. J’ai le sentiment que j’aurais dû gagner le deuxième set. Peu importe comment, j’aurais dû le gagner. Ça m’a coûté le match ce soir (dimanche) ». Le Suisse a tout de même félicité son adversaire, le jeune grec Stéfanos Tsitsipas qui gagné le match en quatre sets ce dimanche à Melbourne.

Marianne Chenou, Alexis Czaja & Caroline Robin