Comme en réponse au titre – très – controversé Blurred Lines et pour gommer toute ambiguïté, Pharrell Williams dédie son second album solo aux femmes, cela est visible jusqu’au titre de l’opus – en lettres capitales s’il vous plaît et avec deux espaces entre chaque lettres –. G  I  R  L est l’album d’un féministe convaincu destiné aux femmes, voyons si cet hommage à la gente féminine est un succès.

L’album s’ouvre sur Marilyn Monroe, choix judicieux tant chacun connait ce symbole mythique de l’élégance, du chic et de la sensualité. Jouant sur les cordes et lançant un  » Different  » fort à propos, Pharrell Williams nous transporte sur un air disco/funk très plaisant en parlant tour à tour de Cléopatre et de Jeanne d’Arc qui n’arrivent pas à la cheville de cette femme qu’il désire tant et à laquelle il dédie cet hymne. Ce morceau est un hommage à la beauté des femmes. Arrangé par le célèbre Hans Zimmer, force est de constater qu’il remplit son rôle à la perfection.

 » Dear diary, it’s happenin’ again
This energy, like I’m about to win
I just close my eyes and visions appear
She’s everything I want, and it’s crystal clear
Not even Marilyn Monroe
Who Cleopatra pleas
Not even Joan of Arc
That don’t mean nothin’ to me
I just want a different girl
Girl, girl, girl, girl
Girl, girl, can’t another good boy keep it this thorough. « 

Brand New, en collaboration avec le très en forme Justin Timberlake continue sur la lancée du titre précédent, sur des airs de trompettes entraînants, tout en nous procurant la folle envie de danser. I Know Who You Are, en featuring avec LA voix soul de la décennie qui n’est autre que la très talentueuse Alicia Keys, prend des airs de ballade romantique au message positif sur une mélodie très enlevée :

 » Say your name, I pledge, to live life, on the edge
Want you to know, I see, the power, is in me
No more, acquiesce, standin’ up, with no stress
Will do, what I need, until every woman on the Earth is free. « 

Pour en finir avec les duo prestigieux, impossible de passer à côté de Gust of Wind, en collaboration avec les Daft Punk. Après Get Lucky, ce nouveau titre a tout pour truster les charts tant il est maîtrisé et aérien. Les  » Robots « , comme Williams les nommes, font du refrain un O.V.N.I musical des plus agréables et qu’on ne se lasse pas d’écouter. Impossible également de ne pas parler de Happy, dont le succès planétaire n’est un secret pour personne et qui est repris… Eh bien… Par le monde entier ! Hymne de la joie, sur un refrain entêtant :  » Because I’m happy, clap along if you feel like a room without a roof. Because I’m happy, clap along if you feel like happiness is the truth. Because I’m happy, clap along if you know what happiness is to you. Because I’m happy, clap along if you feel like that’s what you wanna do. « , ce single n’est que la partie visible de l’iceberg car si Pharrell Williams brille en duo, ce sont ses morceaux solo qui sont les plus aboutis.

Pharrell Williams / CC WILL

Pharrell Williams / CC WILL

Dans Hunter, le fantôme de Michael Jackson n’est pas loin et cela que ce soit au niveau de la voix ou de l’instrumentale. Chasseur de qui, de quoi ? La réponse est certainement quelque part dans le titre de l’album. Montant dans les aigus, ce sont les 70’s/80’s qui semblent être ressuscitées. Dans Gush, l’artiste n’hésite pas à parler sur le beat comme pour refroidir l’ambiance incandescente qu’il vient pourtant d’installer. Nous conclurons sur Lost Queen, morceau à part dans l’album sur une rythmique tribale envoûtante où le chœur apporte un certain relief.

  » G  I  R  L  » est à n’en pas douter l’album phare de la très jeune année 2014. Après des années à exceller en tant que producteur, Pharrell Williams propose un album Groove/Funk/Pop des plus aboutis et des plus convaincants dans lequel il donne la juste mesure de ses talents. Dans tous les bons coups en 2013 avec les remarquables Blurred Lines, Get Lucky et Happy, 2014 semble être l’année de la consécration pour l’américain. Le fauteuil de  » Roi de la pop  » laissé vacant depuis de nombreuses années n’a jamais été si proche d’être occupé de nouveau.

Simon Sainte Mareville