Révélation musicale française de l’année 2013, Fauve continue sa marche en avant avec une série de concerts gargantuesques, comme en témoignent ces cinq représentations de suite au Bataclan à Paris. La machine est lancée, prête à emporter dans son sillage toute une génération, suspendue aux lèvres d’un leader qui crache son verbe sur le bitume d’une société polluée par son non sens.

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Julien Naït-Bouda / Parlons Info

Une nouvelle étape a donc débuté pour l’une des formations les plus « buzzées » de la scène musicale française. Après avoir émergé des réseaux sociaux, produit son propre label et distribué son premier EP, Fauve s’attèle maintenant à égrainer les scènes pour lesquelles son style semble être parfaitement taillé. Des morceaux énergiques, une fougue expulsée avec rage, des ressentis égratinés par un environnement anxiogène, Fauve libère sur scène un courant électrique, conduit de morceaux en morceaux dans une ire cathartique et chaotique. Nombreuses sont ces âmes en peine à se reconnaitre dans le spectre diffusé par l’expérience écorchée de Quentin Postel, leader aux vocalises hypersoniques, projettant ses phrases plus vite qu’il ne les pense.

Et la formule en live semble avoir pris du poids, comme l’atteste le show auquel nous avons pu assister, le dernier d’une tournée parisienne, avant d’écumer les routes du côté de la Belgique et d’amorcer la ritournelle estivale des festoches. Un exercice que Fauve attend avec impatience notamment car le public ne sera pas forcément acquis à sa cause, comme nous le confiait avant de monter sur scène son guitariste Pierre Cabanettes. Un passage obligatoire pour confirmer et étendre un talent reconnu, mais qui demande encore à s’affranchir d’un certain pan générationnel.

Le test s’annonce donc décisif pour cette formation iconoclaste, qui dans des lieux aussi expressifs que le théâtre antique romain de Lyon, devra composer avec des mélomanes d’un autre ordre, Breton accompagnant les parisiens en cette soirée du festival des Nuits de Fourvière, que l’on annonce sans aucune clairvoyance avant-gardiste.

Julien Naït-Bouda