Le 25 mai 2014 auront lieu les élections européennes en France. Ces élections, qui peuvent changer la donne dans le paysage de l’Union Européenne, ne passionnent pourtant pas les français. L’intérêt porté est si faible que les intentions de vote sont nettement moins fortes que pour les municipales de mars. ParlonsInfo a donc décidé de revenir sur les points importants qu’il faut savoir sur ces élections, déterminantes pour l’avenir de l’UE.
Des élections qui ne suscitent pas un profond intérêt
Du 22 au 25 mai, 500 millions d’Européens sont appelés à choisir les représentants qui siègeront au Parlement européen pour les cinq ans à venir.Dimanche 25 mai, les français pourront ainsi élire 74 candidats qui siègeront parmi les 751 députés européens. Les électeurs auront le choix entre différentes listes, comportant entre 3 et 30 noms selon les 8 circonscriptions du pays qui regroupent plusieurs régions.
Le scrutin de ces élections est essentiel, car ces 751 députés désignés auront à voter les lois en vigueur dans toute l’Union Européenne, lois auxquelles les 28 états membres doivent se soumettre. Ils auront par ailleurs le pouvoir d’établir avec le conseil de l’Union Européenne le budget annuel de l’UE.
Le devenir de ces élections est donc primordial, mais ne semble pas susciter un intérêt grandissant auprès des français. En 2009, on comptait 59,3% d’abstention de vote et les chiffres pour cette année ne sont pas plus glorieux.
Selon un sondage Opinion Way réalisé le 1er mai, pour le Figaro et LCI, 60% des personnes interrogées ne comptent pas aller voter pour le moment. Ce pourcentage si faible d’intentions de vote se fait comprendre dans le manque de clarté de ces élections, associé à un manque d’intérêt des français pour « la chose européenne. » On assiste par ailleurs à un évident problème de lisibilité de l’action européenne, que les institutions de l’UE ont du mal à clarifier.
Les listes présentées en France
Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, il y aurait 193 listes en compétitions, soit en moyenne un peu plus de 24 listes par circonscription, contre 20 listes lors des dernières élections en 2009.
La multiplication des candidats pour les européennes complexifie le schéma de vote pour les électeurs, d’autant plus que 60% de ces listes sont sans étiquette politique précise et hors des grands partis (PS, UMP, FN..) qui représentent 40%.
Pour ce scrutin à un seul tour, la gauche actuellement au pouvoir et alliée au Parti radical de Gauche, dont le candidat le plus connu est l’ancien ministre de l’Éducation nationale Vincent Peillon, devra faire face au Front de gauche mené par Jean-Luc Mélenchon, député européen sortant, mais aussi au parti de divers gauche Nouvelle Donne mené par le trio Pierre Larrouturou, Bruno Gaccio et Patrick Pelloux. Outre l’UMP, le parti socialiste devra aussi affronter la concurrence du parti politique écologiste (EELV) représenté par José Bové.
À droite, l’UMP sera conduit par deux figures de proues, Michèle Alliot-Marie et Brice Hortefeux, député européen sortant.
L’éternelle bataille UMP/PS est pourtant moins présente dans le paysage médiatique de ces élections européennes. Pour le moment, on entend plus parler de la multiplication des eurosceptiques , tel que Nicolas Dupont-Aignant, mais surtout Marine Le Pen.
Grâce à la facilité de se présenter en tant que candidat des européennes, on voit apparaitre sur les listes une multitude de petits mouvements et partis plus ou moins structurés et cohérents tels que le Parti Pirate, pour une Europe plus démocratique et transparente, ou encore des » des Féministes pour une Europe Solidaire « . On assiste par ailleurs à la mise en place de partis plus ou moins spécifiques à l’UE qui reposent sur l’idée européenne , tels que Europe citoyenne ou encore Europe Démocratie Espéranto, qui défend l’idée de l’espéranto comme » langue commune équitable de toute l’Europe. »
Actuellement, le climat politique français désavantage tout particulièrement le front de gauche et la bataille entre les grands partis politiques s’annonce serrée pour ces élections, tant primordiales pour le devenir de l’UE. Ce mercredi 7 mai, un sondage réalisé par Harris Interactive pour LCP et Le Parisien donnait pour l’instant les listes Front National en tête des intentions de vote avec 22%, devant celles de l’UMP (21%) et du PS (17%). Le parti de Marine le Pen semblerait donc avoir le vent en poupe pour ces élections. Fin avril, déjà, une enquête CSA pour BFMTV et Nice-Matin donnait le FN en tête avec 24% des intentions de vote.
Faustine Dehan