Emmanuel Macron à la rencontre du Pacifique

Le Président de la République s’est envolé le 30 avril dernier pour l’Australie. On retiendra principalement de cette visite la bourde du chef de l’État face à la femme du Premier ministre, Malcolm Turnbull. En effet, il qualifiait dans son discours cette dernière de « délicieuse », « delicious », en VO. Problème, dans la langue de Shakespeare, ce terme ne s’utilise que pour la nourriture ou alors, devient un terme à connotation sexuelle. Il n’en fallait pas plus pour que la réputation de « French Lover » du chef de l’État soit faite, caricaturé en Pépé le putois à la une du quotidien The Australian Daily Telegraph.

Mais l’enjeu principal de cette tournée pacifique se situait à quelques kilomètres de là, en Nouvelle-Calédonie. En effet, le territoire ultra-marin organise un référendum d’auto-détermination le 4 novembre prochain, pour choisir de rester au sein de la République, ou d’accéder à l’indépendance. À l’occasion des 30 ans du tragique assaut de la grotte d’Ouvéa et des accords de Matignon, le Président de la République est venu sur l’île pour apaiser les relations avec le peuple kanak, encore profondément marqué par la mort « des 19 ». Il ne s’est toutefois pas rendu sur le monument à la mémoire des indépendantistes tués, afin de ne pas créer de tensions avec certaines familles, qui ne voyaient pas d’un très bon œil la visite du chef de l’État, « un jour de deuil ».

Le 22 avril 1988, un groupe d’indépendantistes kanaks attaque la gendarmerie de l’île, et prennent en otage une trentaine d’hommes des forces de l’ordre. Un groupe de 16 hommes est emmené dans une grotte, difficile à localiser. Nous sommes dans l’entre-deux-tours de la présidentielle. L’assaut est donné avec l’accord des deux candidats François Mitterrand et Jacques Chirac, alors respectivement Président de la République et Premier ministre. Deux gendarmes seront tués lors de l’assaut et 19 indépendantistes. Face aux vives tensions suscitées par cette action, le Président réélu, François Mitterrand, nomme Michel Rocard Premier ministre et le charge d’une mission de dialogue pour aboutir à un apaisement de la situation néo-calédonienne. Les accords de Matignon sont signés le 26 avril 1988 et permettent une poignée de main historique entre indépendantistes et unionistes. Ces accords prévoient notamment un référendum d’auto-détermination dans les 10 ans. Les accords de Nouméa en 1998 repoussent l’échéance de 20 ans, pour arriver aujourd’hui en 2018 à la tenue de ce vote.

Le chef de l’État a choisi de « ne pas prendre parti » dans ce référendum, précisant toutefois qu’il « nous appartient de ne pas faire reculer l’histoire » et que le temps de la « possession unilatérale » était révolu, laissant place désormais à « un lien à réinventer ». Les habitants du « Caillou » devront répondre à la question suivante : « voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? » Le corps électoral de ce vote sera basé sur les personnes nées en Nouvelle-Calédonie, ayant un statut civil coutumier, ou ayant résidé 20 ans sur le territoire. Les premiers sondages donnent le « non » vainqueur à 58 %.

Violences en marge des manifestations du 1er-mai

Boutiques dégradées, véhicules incendiés et militants d’extrême gauche encagoulés sont les images qui ont marqué les manifestations du 1er-mai, jour de la fête du travail. Les black blocs, groupe anticapitaliste aux méthodes violentes, se sont invités au premier rang des cortèges et n’ont pas hésité à incendier le McDonald’s en face de la gare d’Austerlitz. Ils étaient environ 1200 selon la préfecture de police. 109 personnes étaient toujours en garde-à-vue mercredi matin : Emmanuel Macron s’est engagé à la « fermeté » contre les responsables de ces violences.

Les réactions ne se sont pas fait attendre à gauche comme à droite. Laurent Wauquiez, président des Républicains, a dénoncé « la faillite de l’Etat régalien » quand Marine Le Pen, présidente du Front national » a parlé du « laxisme du pouvoir » et de sa « complicité » avec « ces milices d’extrême gauche ». A gauche, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste a déclaré que « la lutte, ce n’est pas la casse ». Jean-Luc Mélenchon, a quant à lui dénoncé d’« insupportables violences », qu’il a attribué « sans doute » à « des bandes d’extrême droite ». Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste, NPA) n’a pas condamné les actes des black blocs, considérant que le gouvernement avait « semé » cette « violence légitime ».

Des contestations de la part des syndicats de politique ont aussi eu lieu. Ils ont critiqué le dispositif mis en place par la préfecture de Paris, le jugeant trop peu efficace et trop long à mettre en place. Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a affirmé que « pour les prochaines manifestations, il y aura encore plus de forces de l’ordre, avec la volonté cette fois-ci de séparer totalement les manifestants de ceux qui veulent casser. »

« Fête à Macron » à l’occasion de l’anniversaire de son élection

Strasbourg, Rennes, Bordeaux, Paris et de nombreuses villes de France ont vu défiler des dizaines, centaines ou milliers de personnes samedi. L’événement était organisé par le député insoumis Français Ruffin à l’occasion du premier anniversaire de l’élection d’Emmanuel Macron. L’objectif était de contester la politiqe du gouvernement actuel. Ils étaient 40 000 à Paris selon la préecture de police, 160 000 selon La France Insoumise. Une nouvelle mobilisation est prévue le 26 mai.

Air France : Jean-Marc Janaillac démissionne

Il avait mis en jeu son poste dans le référendum qui se tenait vendredi, Jean-Marc Janaillac a tenu parole. Face au rejet de l’accord salarial proposé par la direction à 55 %, le PDG d’Air France KLM a annoncé qu’il remettrait dans les plus brefs délais sa démission au conseil d’administration de l’entreprise, dénonçant toutefois au passage « un immense gâchis ».

Philippe Evain, le président du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), évoquait lui « un artifice de consultation ». Il a d’ailleurs annoncé que la grève se poursuivrait dans les jours prochains, les salariés n’ayant obtenu satisfaction quant à leurs revendications.

Le conseil d’administration d’Air France KLM a demandé à Jean-Marc Janaillac de rester à son poste jusqu’au 15 mai, ce que l’intéressé a accepté. Le temps pour la direction de mettre en place une « gouvernance de transition » et de trouver un successeur.

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Avion Air France
Crédit : Eyone (Wikipedia Commons, licence CC)

Nétanyahou contre la menace du nucléaire iranien 

Lundi, Nétanyahou a déclaré avoir des preuves -100 000 archives selon ses dires-  que l’Iran a un plan pour se doter de la bombe atomique. Il s’est exprimé à la télévision israélienne, affirmant que l’Iran a menti. En effet, du fait de l’accord de juillet 2015, l’Iran a droit aux usages civils de l’énergie nucléaire ; pour autant, Netanyahou  accuse l’Iran d’aller au-delà de ses droits en développant un programme militaire nucléaire. Tout ceci relance la tension d’autant que les Etats-Unis se retirent possiblement de l’accord passé avec Téhéran. Israël promet d’envoyer ces informations à l’Agence internationale de l’énergie atomique. Les documents traitent en partie du projet AMAD, le plan secret de Téhéran en vu d’obtenir l’arme atomique dans la fin des années 1990, abandonné en 2003.

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Benyamin Netanyahu
Crédit : kremlin.ru (Wikipedia Commons, licence CC

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Donald Trump mime les attentats du Bataclan et provoque de vives réactions dans l’Hexagone

« Dear Donald​ Trump, go fuck yourself », ce sont les mots du vice-président de l’association 13onze15 Fraternité et vérité, Emmanuel Domenach, rescapé des attentats du 13 novembre 2015, en réaction à l’intervention de Donald Trump vendredi devant la NRA (principale association pro-arme aux États-Unis). Le président américain a réaffirmé que si la législation française sur le port d’armes était moins sévère, les attentats du 13 novembre 2015 auraient été moins meurtriers. Mais c’est surtout son imitation des terroristes abattant les victimes qui a choqué. De nombreux responsables politiques ont réagi à la suite de ce discours. Une « mise en scène des attentats de 2015 par le président Trump méprisante et indigne » pour Anne Hidalgo, « indécent et incompétent » écrit Manuel Valls à propos de président américain, « M Trump vous êtes indigne! » écrit Valérie Pécresse. Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste s’est prononcé en faveur d’une réponse directe du président de la République Emmanuel Macron. Le Ministère des affaires étrangères a répondu samedi soir : « La France exprime sa ferme désapprobation des propos du président Trump au sujet des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et demande le respect de la mémoire des victimes ».

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Théâtre du Bataclan à Paris
Crédit : jxandreani (Wikipedia Commons, licence CC)

 

 Marianne Chenou, Mathilde Piriou-Guillaume & Marie Sénéchal