Parlonsinfo vous propose, en ce dimanche soir, de revenir sur ce qui a marqué l’actualité de ces deux dernières semaines, en France et dans le monde.

Remaniement : deux nouvelles têtes au gouvernement

François de Rugy, du perchoir au boulevard St-Germain. Crédits : Bruno Perroud, licence CC (Wikimedia Commons)

Suite à la démission surprise de Nicolas Hulot le 28 août dernier, un remaniement de rentrée était annoncé au gouvernement. Mardi 4 septembre, alors qu’était attendu le nom du nouveau ministre de la Transition écologique et solidaire, on apprend également que la ministre des Sports, Laura Flessel, démissionne « pour des raisons personnelles ». Le Canard Enchaîné avance des manquements dans ses déclarations fiscales, toutefois, aucune enquête ne semble avoir été ouverte par la justice.

Dans l’après-midi, sont dévoilés les deux nouveaux membres de l’exécutif. C’est le président de l’Assemblée nationale, François de Rugy qui succède à Nicolas Hulot. Membre historique du parti Europe Écologie-Les Verts, il avait participé à la primaire de la gauche pour la présidentielle 2017, avant de rallier Emmanuel Macron et d’être élu par ses pairs au perchoir.

Roxana Maracineanu avait notamment ramené l’argent des Jeux de Sydney sur 200 mètres dos. Crédits : Benoit Granier/Matignon (Licence CC)

Au ministère des Sports, c’est l’ancienne nageuse Roxana Maracineanu qui est nommée. Âgée de 43 ans, elle est notamment connue pour avoir été la première Française championne du monde de natation, en 1998, sur 200 mètres dos. Née en Roumanie, elle arrive en France à l’âge de 9 ans et s’installe avec ses parents à Mulhouse, où elle commence la natation. Après s’être retirée des bassins en 2004 et devient conseillère régionale PS en Île-de-France en 2010. En parallèle, elle commente régulièrement les compétitions de natation sur France Télévisions. Quelques semaines avant sa nomination, le Premier ministre Édouard Philippe lui avait confié une mission interministérielle pour réfléchir à l’apprentissage de la natation au primaire, en réaction aux nombreuses noyades de cet été.

Le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu aura bien lieu

Édouard Philippe l’a annoncé sur le plateau de TF1 mardi soir, le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu entrera bien en vigueur le 1er janvier 2019. Toutefois, deux nouveautés sont à prévoir, notamment pour ceux bénéficiant de crédits ou réductions d’impôts et pour les salariés travaillant pour un particulier. Ces derniers ne seront concernés par le prélèvement à la source qu’en janvier 2020, le temps de mettre en place un dispositif simplifié appelé « tout-en-un ». L’objectif de ce dispositif est d’éviter que les employeurs, des particuliers, aient à gérer eux-mêmes le prélèvement à la source.

L’autre changement pour ces salariés concerne le paiement des impôts pour l’année 2019. Le dispositif initial prévoyait un versement d’acomptes mensuels dès 2019 pour éviter de payer deux années d’impôts en 2020. Finalement, le gouvernement a décidé qu’un acompte annuel serait prélevé en septembre 2019. Concernant les bénéficiaires de crédits ou de réductions d’impôts, le gouvernement prévoyait initialement de verser un acompte de 30 % de ces avantages fiscaux mi-janvier. Finalement, cet acompte est passé à 60 % et s’appliquera aux crédits d’impôt « emploi à domicile », « aux réductions Ehpad », aux « réductions d’impôt en faveur de l’investissement locatif » ainsi qu’aux « réductions et crédits d’impôts en faveur des dons aux œuvres, des personnes en difficulté et des cotisations syndicales », a précisé la Direction générale des finances publiques (Dgfip).

Dépénalisation de l’homosexualité en Inde

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LBGT flag map of India Crédits : fry1989 (Wikipédia Commons, licence CC)

« Irrationnel », « arbitraire » ou « incompréhensible » ont été les mots des juges de la Cour suprême de Delhi pour qualifier l’article 377 du code pénal indien, portant sur le « sexe contre nature » et datant de l’ère coloniale britannique. Ils ont jugé cet article illégal le 6 septembre, dépénalisant ainsi l’homosexualité. « La loi était devenue une arme de harcèlement contre la communauté LGBT », a déclaré le président de la Cour suprême, Dipak Misra. En effet, l’article 377 rendait l’homosexualité passible de prison à vie. Si les poursuites judiciaires ont été rares ces quatre dernières années, selon les associations de défense des homosexuels, ces derniers subissent un certain nombre de pressions au quotidien, notamment de la part de la police. Le gouvernement de Narendra Modi a en outre choisi de ne pas se positionner sur la question, laissant la justice décider de la dépénalisation de l’homosexualité. Il n’en demeure pas moins que l’Inde ne fait plus partie des 71 pays qui criminalisent toujours aujourd’hui l’homosexualité.

La Coupe de la Ligue des Nations. Crédits : Mac Moreno, licence CC (Wikimédia Commons)

Début de la Ligue des Nations

Cette semaine a sonné le coup d’envoi de la nouvelle compétition de football créée par l’UEFA : la ligue des Nations. Afin de remplacer les matches amicaux, l’instance européenne a souhaité créer une compétition indépendante de l’Euro avec un véritable enjeu pour les équipes. Les 55 équipes européennes sont ainsi réparties en 4 ligues selon leur niveau. Chaque ligue est composée de 4 groupes, de la même façon que lors des compétitions internationales.

La France joue évidemment en ligue A, forte de son titre de championne du monde. La ligue A est composé de 4 groupes de 3 équipes. Chaque vainqueur de groupe gagnera un ticket pour la phase finale vers le titre de champion de la Ligue des Nations. Les 4 équipes finissant dernières de leur groupe seront reléguées en ligue B et remplacées par les leaders de cette même ligue.

Dans le groupe des Bleus, on retrouve l’Allemagne et les Pays-Bas. Le premier match face à la Mannschaft s’est soldé par un 0-0 un peu ennuyeux, malgré un grand Alphonse Areola pour sa première dans les cages. Suite des hostilités dès ce soir au stade de France, face aux Oranjes. Ce premier match sur le sol français depuis la Coupe du Monde sera l’occasion de présenter à tous les supporters le trophée.

Marche pour le climat : les « petits pas » des citoyens français

« Est-ce que j’ai une société structurée qui descend dans la rue pour défendre la biodiversité ? La réponse est non ». Espérant provoquer un « sursaut » chez les citoyens français, Nicolas Hulot a quitté son poste de ministre de la Transition écologique et solidaire le 28 août dernier. Maxime Lelong a senti l’impuissance de l’ancien ministre, et a su entendre son appel à la mobilisation. Étonné par l’insuffisante réaction des citoyens, il crée un événement sur Facebook, proposant une marche pour le climat. Il reçoit le soutien d’associations (Notre affaire à tous et 350.org), avec lesquelles il décide de fusionner deux événements: la Marche pour le climat, et le Rise for Climate.

La marche s’est achevée place de la République. Crédits : JJ Georges (Licence CC – Wikimedia Commons)

« De Rugy au gouvernement ? Non mais Hulot quoi ! », « Sauvons les ours polaires, pas les actionnaires ! », « Changeons le système, pas le climat ». Le samedi 8 septembre, ce sont près de 50 000 personnes qui sont descendues dans les rues de Paris pour témoigner de leurs inquiétudes. Une marche qui ne concerne pas que l’actualité climatique, mais qui remet en cause tout le système gouvernemental, explique Alexandre, étudiant parisien : « Aujourd’hui, à notre échelle, nous les citoyens pouvons faire plein de choses pour l’environnement et la nature, mais les changements ne sont pas suffisants, tant que les politiques ne décident pas de prendre de vraies mesures ».

« Hulot, tu n’es pas désarmé, nous sommes légion ». L’ancien ministre encourage ses citoyens via Twitter: « Continuez à faire entendre votre voix! ». Cet événement aura d’ailleurs le mérite de donner plus de visibilité aux associations citoyennes, qui (pour certaines) ont connu un regain de 70 % d’adhérents en l’espace de quelques jours.

Marianne Chenou, Marie Sénéchal & Joana Sureau