Parlonsinfo vous propose, en ce dimanche soir, de revenir sur ce qui a marqué l’actualité de la semaine dernière, en France et dans le monde.

Un siècle après, les chefs d’État du monde entier se souviennent

A l’occasion du centenaire de l’Armistice du 11 novembre 1918, Emmanuel Macron s’est déplacé toute la semaine à travers les lieux symboliques de la Grande Guerre, en « itinérance mémorielle ». Dans l’est de la France, il a notamment eu affaire à la colère des Français, en réaction à la hausse des prix du carburant.

Les commémorations se sont poursuivies samedi, avec la venue de la chancelière allemande Angela Merkel à Rethondes. Avec le Président de la République, ils ont pris place dans une réplique du wagon dans lequel a été signé l’armistice de 1918, avant de signer le livre d’or.

Mais c’est ce dimanche, cent ans jour pour jour après l’armistice que la célébration majeure a eu lieu. Aux pieds de l’Arc de Triomphe, ce sont plus de 80 chefs d’État qui étaient présents autour d’Emmanuel Macron pour commémorer la fin de la Première Guerre Mondiale. Donald Trump et Vladimir Poutine avaient notamment fait le déplacement. A noter l’absence de Theresa May et plus généralement de représentants officiels du Royaume-Uni.

A 11 heures, les cloches de toute la France ont résonné, comme elles l’avaient fait il y a un siècle. Devant les délégations officielles à Paris, des lycéens du Raincy (Seine-Saint-Denis) ont tout d’abord lu en français, anglais, chinois et allemand des lettres de soldats, de femmes et d’étrangers présents en France au moment de l’armistice, où ils racontaient leur joie de cette échéance tant attendue. Puis, la chanteuse béninoise Angélique Kidjo a chanté la chanson Blewu, en hommage aux troupes coloniales.

Seul à prononcer un discours, Emmanuel Macron a rappelé l’importance de l’union des pays et d’un espoir commun, « au lieu d’opposer nos peurs ». Il a ensuite ravivé la flamme du Soldat Inconnu en compagnie des lycéens, avant que ne résonne le Boléro de Ravel, interprété par l’orchestre des jeunes de l’Union Européenne.

La journée s’est poursuivie par un déjeuner des chefs d’État à l’Élysée, et un Forum pour la Paix. Lors de celui-ci, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a mis en garde contre les tendances extrémistes qui sévissent actuellement : « Bien des éléments aujourd’hui me semblent emprunter et au début du XXe siècle, et aux années 1930, laissant craindre un engrenage invisible. »

Le président américain Donald Trump n’a pas pris part à ce rassemblement, se rendant au cimetière américain de Suresnes où sont enterrés les soldats d’outre-Atlantique morts en France. Les conjoints des chefs d’État ont été reçus par Brigitte Macron au château de Versailles.

Pas de vainqueur pour les Midterms

Le président américain a notamment fait campagne en Arizona pour garantir des victoires à ses candidats. Crédits : Gage Skidmore (Licence CC – Wikimedia Commons)

Les électeurs américains ont voté mardi 6 novembre pour renouveler l’ensemble des 435 sièges de la Chambre des représentants, 35 des 100 sièges du Sénat et 36 gouverneurs d’Etats lors des élections de mi-mandat. À l’issue du scrutin, la Chambre des représentants a basculé du côté démocrate, avec un gain d’au moins 28 sièges, alors que les républicains ont préservé leur majorité au Sénat avec un gain de 2 sièges au moins. Grands favoris à la Chambre, les démocrates ont capitalisé sur la faible popularité du président, qui n’a jamais dépassé les 50 %, symbole d’une polarisation exceptionnelle de la société américaine.

Au Sénat, seule une vague bleue aurait pu faire basculer la majorité, mais le parti républicain devrait même conforter sa domination qui était jusqu’ici très faible (51-49). Les démocrates ont par ailleurs emporté quelques victoires importantes dans la course des gouverneurs. Ils sont notamment parvenus à reprendre le Michigan, le Nouveau Mexique, l’Illinois et l’Iowa, mais ont échoué à gagner la Floride ou encore le Texas où le jeune candidat Beto O’Rourke s’est incliné face à Ted Cruz.

Surtout, la victoire démocrate s’accompagne de l’émergence d’un nouvel équilibre au sein du Congrès qui siégera à partir de 2019. Les Américains ont ainsi élu 99 femmes à la Chambre et 13 sénatrices qui s’ajoutent aux 10 autres qui restent en poste, soit un record puisque le Congrès sera désormais à près d’un quart féminin. Parmi elles, Ilhan Omar et Rashida Tlaib sont devenues les deux premières femmes de confession musulmane à être élues au Congrès américain. Les deux élues démocrates ont remporté chacune un siège à la Chambre des représentants, respectivement au Minnesota et dans le Michigan. «On a réussi, ensemble. Merci!», a tweeté Ilhan Omar, une réfugiée somalienne, avant d’écrire à l’attention de Rashida Tlaib, née à Détroit de parents immigrés palestiniens: «J’ai hâte de siéger avec toi, inchallah».

Également démocrates, Sharice Davids et Deb Haaland, élues à la Chambre respectivement au Kansas et au Nouveau-Mexique, sont devenues les premières femmes amérindiennes à être élues. Enfin, l’élu du Colorado Jared Polis est devenu le premier gouverneur ouvertement gay des États-Unis.

Ainsi, malgré la revendication d’un « immense succès » après les élections, Donald Trump s’est depuis montré particulièrement agacé. Comme souvent, les médias ont été la cible privilégiée du pensionnaire de la Maison Blanche. L’un des correspondants de CNN à la Maison Blanche, Jim Accosta, a vu son accréditation suspendue après un accrochage avec le milliardaire en conférence de presse. Le président s’est également vivement agacé des réactions suscitées par le limogeage de son ministre de la justice, Jeff Sessions, jugé inefficace pour museler Robert Mueller, le procureur spécial chargé de l’enquête sur les interférences russes de la présidentielle.

Immeubles effondrés : les Marseillais dénoncent la vétusté des logements 

Deux immeubles se sont effondrés, lundi 5 novembre au matin, dans le centre-ville de Marseille. Six jours après le drame, le bilan effectué par les marins pompiers qui ont fouillé les décombres s’est alourdi à 8 morts. Samedi 10 novembre, une marche blanche était organisée par les Marseillais pour rendre hommage aux victimes mais aussi exprimer leur colère à l’encontre de la mairie.

Cette banderole était en tête de cortège de la marche blanche. Crédits : Georges Seguin (Licence CC – Wikimedia Commons)

Cette tragédie a toutefois été l’occasion de mettre la lumière sur 40 000 logements insalubres dans la chef-lieu des Bouches-du-Rhône. Autant dire que la semaine n’a pas été simple pour le maire LR, Jean-Claude Gaudin, aux manettes de la ville depuis maintenant 22 ans. Alors que les critiques fusent à l’égard de sa gestion de la ville, ce dernier s’est défendu vendredi matin : « Ce qui me contrarie, c’est de dire que nous n’aurions pas fait l’effort nécessaire sur cette politique d’éradication de l’habitat indigne. Je l’ai commencée il y a longtemps », a-t-il déclaré. Pointant du doigt la lenteur des procédures pour intervenir dans les habitats privés, il a également ajouté : « Alors aujourd’hui, devant un pareil drame, il faut un bouc émissaire. Naturellement, un maire dans une ville est toujours responsable de tout. Je n’échappe pas à cela ». 

Les opposants au maire ne se sont pas privés de dénoncer « l’incurie des autorités ». Parmi eux, le leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui était présent lors de la marche blanche, mais également la sénatrice PS Samia Ghali qui cite un rapport alarmant remis au gouvernement en 2015, faisant état de 40 000 logements vétustes menaçant la sécurité de près de 100 000 habitants dans la cité phocéenne.

Et comme si la semaine n’avait pas été suffisamment agitée, samedi 10 novembre, un balcon s’est effondré pendant le défilé auquel des milliers de Marseillais participaient pour rendre hommage aux 8 victimes qui ont péri lundi. Selon France Bleu Provence, trois blessés légers sont à déplorer.

Nicolas Mathieu et Valérie Manteau à l’honneur pour les prix littéraires

Nicolas Mathieu remporte le Goncourt 2018. Crédits : ActuaLitté (Licence CC – Wikimedia Commons)

Les prix Goncourt et Renaudot étaient attribués cette semaine. C’est Nicolas Mathieu, jeune auteur de 40 ans qui remporte le Goncourt, prix majeur de la littérature française. Son roman « Leurs enfants après eux » dépeint le quotidien d’adolescents dans les années 90 à Hayange, cité ouvrière en Moselle. L’écrivain originaire de la région propose une écriture proche du parler des jeunes, qu’il manie avec brio. Un prix Goncourt garantit en général 800 000 exemplaires vendus, ce qui permettra à Nicolas Mathieu de commencer sereinement l’écriture de son prochain roman, lui qui ne vivait pas de ses ventes jusqu’à présent.

Le prix Renaudot revient à Valérie Manteau, pour « Le Sillon ». Cette récompense est une surprise, car le livre ne faisait pas partie de la sélection finale. En effet, il avait été écarté après la première liste suggérée. Dans ce roman, l’auteure raconte sa vie à Istanbul, au travers de l’assassinat du journaliste Hrant Dink, en 2007. Il travaillait pour l’hebdomadaire Agos, qui signifie le sillon en français.

A noter également, le prix Fémina attribué à Philippe Lançon pour « Le Lambeau », dans lequel le journaliste, victime de l’attentat à Charlie Hebdo, raconte sa lente reconstruction.

 

Marianne Chenou, Alexis Czaja & Caroline Robin