Parlonsinfo vous propose, en ce dimanche soir, de revenir sur ce qui a marqué l’actualité de la semaine dernière, en France et dans le monde.

Le bilan du grand débat national

Lundi 8 avril, une synthèse a été effectuée des doléances des Français. Le grand débat national avait en effet débuté en janvier, comme réponse au mouvement des « gilets jaunes ». Il s’agissait d’organiser des consultations de formes variées, afin de recueillir les recommandations de la population sur la politique d’Emmanuel Macron. Ce dernier a également voulu axer le débat sur certains thèmes, énumérés dans sa Lettre aux Français (transition écologique, organisation de l’État, fiscalité, citoyenneté et démocratie).

Le grand débat s’est terminé le 15 mars et le 8 avril, les centaines de milliers de propositions ont été présentées au chef de l’État. Les analystes des propositions ont néanmoins constaté des contradictions et divergences entre les différentes plateformes. Certains voient ce phénomène comme « l’ancrage de l’individualisme dans la société ».

Le Premier Ministre Édouard Philippe a tenu un discours faisant bilan du grand débat, lundi au Grand Palais à Paris. Il semble avoir reconnu « une immense exaspération fiscale » de la part des citoyens, et semble donc renoncer à la hausse de la taxe carbone. Dans le même registre, le Premier Ministre s’est dit prêt à « revoir les règles de l’urbanisme qui ont poussé à l’étalement », donc au ras-le-bol de hausse des prix du carburant.

La santé est l’un des sujets que le Président n’avait pas abordé dans sa lettre, mais que les participants au grand débat considèrent essentiel. Édouard Philippe a donc promis que l’exécutif s’intéresserait davantage à cette thématique. Enfin, le gouvernement semble prêt à renoncer à la limitation à 80km/h sur la route.

Destitution par l’armée du président el-Béchir au Soudan

Cela fait presque quatre mois que les contestations ont débuté, contre l’actuel président soudanais Omar el-Béchir. Jeudi 11 avril, l’armée a destitué l’homme, qui était au pouvoir depuis trente ans. Le Ministre de la défense, Awad Ahmed Benawf, a été nommé à la tête de l’État pour organiser la transition du pouvoir. Il s’agit néanmoins d’instances militaires de transition, auxquelles est opposée une partie de la population. Des manifestants se sont donc rassemblés devant le siège de l’armée, afin de montrer leur mécontentement, en ne respectant pas non plus le couvre-feu imposé par le nouveau chef de l’État.

Les contestations des Soudanais avaient commencé en décembre, à la suite d’une décision de tripler le prix du pain. Mais le mouvement s’est rapidement étendu à davantage de revendications, dont celle de voir la chute d’Omar el-Béchir, au pouvoir depuis un coup d’État en 1989. Les forces militaires ont d’ailleurs été sollicitées pour mettre en place une transition.

Enfin, Omar el-Béchir fait l’objet d’accusations par la Cour pénale internationale pour différents crimes de guerre et crimes contre l’humanité, notamment lors du conflit au Darfour, qui a fait plus de 300 000 morts et 2,5 millions de personnes déplacées.

L’arrestation de Julian Assange

Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange a été arrêté ce jeudi, à l’ambassade d’Equateur à Londres. Il est actuellement à la prison de Belmarsh, dans le sud-est de Londres, selon une source judiciaire. Il s’était réfugié à l’ambassade d’Equateur, depuis 2012. A l’époque, la Suède réclamait son extradition pour une affaire de viol et d’agression sexuelle, un dossier actuellement classé. Cependant il avait enfreint sa liberté conditionnelle.

Jeudi matin, il a été extirpé de force du bâtiment diplomatique par la police britannique, puis peu de temps après, il a comparu devant un tribunal londonien. Il a été reconnu coupable d’avoir enfreint les conditions de sa liberté sous caution. Il s’agit d’un délit passible d’un an de prison au Royaume-Uni.

De plus, Julian Assange fait face à une demande d’extradition américaine pour « piratage informatique ». Selon son avocate, Jennifer Robinson, il compte « combattre » cette demande. Une bataille judiciaire qui pourrait durer entre 18 mois et deux ans, selon Ben Keith, un avocat britannique spécialisé dans les affaires d’extradition.

 

Il est soupçonné d’avoir aidé un analyste militaire, Chelsea Manning, à pirater des ordinateurs, appartenant au ministère de la défense américaine, et ainsi obtenir des documents gouvernementaux confidentiels. Il risque cinq ans de prison aux Etats-Unis. 

Une audience est prévue le 2 mai en ce qui concerne la demande d’extradition américaine. De plus, la nationalité équatorienne, qui lui avait été accordée en 2017, lui a été retirée. Le chef de l’Etat équatorien a également mis fin à son asile politique. En Suède, l’avocate de l’accusatrice de Julian Assange a déclaré ce jeudi à l’AFP, qu’elle compte demander la réouverture de l’enquête.

Les élections législatives en Israël

Ce mardi a eu lieu les élections législatives en Israël. Elles ont pour objectif de renouveler les 120 membres de la Knesset, au suffrage universel à un tour. C’est le premier ministre, Benyamin Netanyahou, qui a provoqué les élections anticipées du 9 avril 2019.

Deux listes étaient au coude à coude dans les sondages. Les conservateurs du Likoud, qui ont comme représentant Benyamin Netanyahou, premier ministre, qui en est, avec cette victoire, à son cinquième mandat. Face à eux, la liste Bleu Blanc, est une nouvelle alliance centriste de plusieurs personnalités. A sa tête, l’ancien chef d’état-major Benny Gantz, accompagné de son allié Yaïr Lapid. Ils sont soutenus également par un autre ancien chef d’état-major, Gabi Ashkenazi. Cette coalition présente un programme libéral de centre droit.

Après dépouillement de 97% des bulletins, le Likoud et la liste de centre-droit, étaient à égalité, avec 35 sièges chacun, sur les 120 du parlement. Néanmoins, le dépouillement des derniers bulletins attribue à présent le Likoud à 36 sièges. Le Likoud, avec ce qu’il appelle “ses partenaires naturels” est en mesure de réunir une majorité de 65 sièges. Ce qui  n’est pas le cas du général Benny Gantz, à la tête de Bleu-blanc.

Le premier ministre a ainsi gagné les élections qui étaient présentées comme un référendum sur sa personne, malgré la menace d’une inculpation pour corruption. 

Pour ce qui concerne les deux formations ultra orthodoxes, Shass et Judaïsme unifié de la Torah, elles ont obtenu un résultat plus élevé qu’annoncé, avec huit sièges chacun.

A propos de la solution à deux Etats, entre Israël et la Palestine, le premier ministre a annoncé peu de jours avant les élections : « un Etat palestinien mettrait notre existence en danger ». Et ainsi, il a ouvertement dit pour la première fois que, s’il était reconduit, il organiserait l’annexion de territoires palestiniens en Cisjordanie. L’Organisation de libération de la Palestine a, elle, regretté que les Israéliens « aient dit non à la paix », puisque « seuls 18 des 120 membres élus du [nouveau] Parlement israélien soutiennent la solution à deux Etats ».