Le comité international olympique a décidé de supprimer la lutte du programme des Jeux de 2020, qui se tiendront à Tokyo, Madrid ou Istanbul. Cette discipline est en concurrence avec sept autres sports alors qu’une seule place reste à pourvoir.

 

La lutte saura-elle se relever de ce coup dur ?

La lutte saura-elle se relever de ce coup dur ?

La lutte est sur la sellette. Au même titre que le squash, le baseball, le roller, l’escalade, le karaté ou le wakeboard, cette discipline n’a pas su convaincre les organisateurs de Jeux Olympiques. Elle devrait être remplacée par des sports jugés plus populaires, comme le pentathlon moderne et le taekwondo.

 

Une décision qui suscite la polémique

 Le couperet est tombé. La lutte, potentiellement éliminée des Jeux olympiques de 2020. Inconcevable. En premier pour le Suisse Raphaël Martinetti, président de la Fédération internationale de Lutte (FILA). En poste depuis 2002, il a démissionné de ses fonctions suite à cette annonce. Son désarroi est à l’image de celui du monde sportif, où chaque pays participant aux JO y est allé de son commentaire. A Istanbul comme à Tokyo, potentiels villes hôtes, la perspective que leurs champions ne puissent pas prétendre à des médailles dans cette discipline est inconcevable. Les deux tiers des titres remportés par la Turquie durant les Jeux Olympiques proviennent de ce sport.

Du côte des États-Unis, la pilule a du mal à passer. Les amateurs de lutte ont mis une pétition en ligne, sur le site de la Maison Blanche. Elle compte plus de 25 000 signatures. Une page Facebook a également été créée pour 60 000 fans. En France, le constat est sans appel. La lutte n’est pas un sport national. Pour preuve. Sur 80 000 millions de lutteurs dans le monde, l’Hexagone ne compte que 20 000 licenciés. Le pays ne pèse donc pas lourd dans les débats sur la suppression de cette discipline des Jeux olympiques.

 

La lutte continue

Tout n’est pas perdu. Introduite en 1896 à Athènes, mais déjà dans la compétition en 708 avant J-C, la lutte n’est pas encore officiellement mise à la porte. Elle va devoir faire ses preuves. Pour cela, chaque discipline devra effectuer une présentation en mai à Saint-Pétersbourg pour être sélectionnée. Le verdict sera rendu le 7 septembre à Buenos Aires, en même temps que le choix de la ville hôte de ces Jeux.

En France comme ailleurs, on y croit encore. Pour Pascal Lemitre, président et entraîneur du TOAC Lutte de Toulouse, « il ne peut pas en être autrement ». « Ce sport est l’essence même de l’olympisme. Bien que méconnu, le priver des JO, c’est encore diminuer sa visibilité.»

 

Camille Wormser