« Le talent permet de gagner des matchs, mais le travail d’équipe et l’intelligence permettent de gagner les championnats. » Michael Jordan, modèle pour tout joueur de basket, résume ici les valeurs à suivre dans l’un des plus beau sport au monde, le basket-ball. Cependant, cette intelligence et ce travail d’équipe se mettent en exergue de multiples façons et s’organisent différemment selon les diverses compétitions aux quatre coins du globe.

Tim Duncan et Tony Parker (CC / Mike)

Tim Duncan et Tony Parker (CC / Mike)

Le championnat de basket américain lui, se divise en deux conférences, une à l’ouest avec des équipes comme Golden States, Los Angeles ou San Antonio notamment, l’autre à l’est avec Cleveland, Atlanta ou Chicago par exemple. À l’aube du All-Stars Game — le 14 février 2016 —, un bilan peut être dressé sur cette première partie de saison afin de déterminer quels sont les favoris pour les phases finales : les Playoffs.

Dans ce championnat où les équipes et les joueurs sont en constante évolution, il n’est pas rare que d’énormes surprises et exploits aient lieu tant au niveau des résultats, des déclarations de sportifs ou des prouesses athlétiques. Mais justement, quels sont les événements qui ont marqué cette première partie de saison ? Quelles équipes se trouvent en position de favorites ? Pour résumer, que s’est-il passé durant ce début de saison NBA ?

Adieu Kobe !

Le joueur culte des Los Angeles Lakers, Kobe Bryant, a annoncé qu’il prendrait sa retraite en cette fin d’année. Cette annonce a considérablement marqué la planète basket au mois de novembre.

Le « Black Mamba » est une légende à lui tout seul : il a disputé 7 finales NBA et a remporté 5 d’entre elles. Il est le plus jeune joueur de l’histoire de la NBA à avoir atteint le nombre de 30 000 points marqués en saison régulière — désormais 32 292. Il est aujourd’hui le troisième meilleur marqueur de tous les temps dans le championnat américain derrière Kareem Abdul-Jabbar (38 387) et Karl Malone (36 928) mais il reste au classement devant le dieu du basket, Michael Jordan (32 292). Kobe est également le joueur le plus fidèle à son équipe dans l’histoire de la NBA car il a effectué la totalité de sa carrière aux Lakers de 1996 à 2016, soit 20 saisons !

Dans un texte, écrit sous forme de lettre, intitulé « Dear Basketball » et publié sur le site The Players Tribune, il explique la raison de cette décision, attendue mais désormais officielle. Voici un extrait du texte écrit de manière solennelle :

« Tu as donné à un garçon de six ans son rêve de Lakers
Et je t’aimerai toujours pour ça.
Mais je ne peux pas t’aimer avec la même obsession pour très longtemps.
Cette saison est tout ce qu’il me reste à donner

Mon cœur peut encaisser les coups
Mon esprit peut gérer la lutte
Mais mon corps sait qu’il est temps de dire au revoir.»


Des moments de gloire, mais aussi des doutes

Le meilleur joueur de la saison 2007-2008 enchaîne les blessures graves depuis trois saisons, avec une rupture du tendon d’Achille en avril 2013 suivie d’une fracture du plateau tibial du genou gauche en 2014 et d’une déchirure de la coiffe des rotateurs de l’épaule droite en 2015. C’est donc en conquérant et avec courage que Kobe revient faire une dernière saison plus difficile que jamais avec ses Lakers de toujours.

Son annonce a cependant divisé les fans. Certains, qui commençaient à se lasser du jeu très peu collectif de Bryant et de son manque d’efficacité face au cercle grandissant au grès des saisons, se réjouissent même de cette nouvelle. En revanche, d’autres regrettent ce départ qui n’est certes pas prématuré mais qui réduirait clairement le niveau global de l’équipe car certains pensent que Kobe porte son équipe à lui tout seul.

L’ensemble des fans, en proie à la nostalgie, reste cependant ému face à son départ car il restera l’une des légendes de ce sport et un modèle de réussite sportive pour l’ensemble des joueurs de basket. Cette dernière saison lui permettra néanmoins de faire une dernière tournée des salles et ses adieux à l’ensemble de ses fans, éparpillés aux 4 coins des Etats-Unis. Sauf incroyable sursaut des Lakers et improbable qualification pour les playoffs, son dernier match aura lieu le 13 avril au Staples Center de Los Angeles contre Utah dans une ambiance où l’émotion sera poussée à son paroxysme.

Le mythique Stade du Staples Center des Los Angeles Lakers.

Le mythique Stade du Staples Center des Los Angeles Lakers. (Image : Al Pavangkanan / Licence CC)

La ruée vers l’or pour les Warriors :

Les Golden States Warriors se placent clairement en position de favoris pour remporter une deuxième année d’affilée le championnat NBA. En effet, dirigée par l’ancien coéquipier de Michael Jordan, Steve Kerr et par leur meneur de jeu, aujourd’hui MVP, l’insaisissable et désormais emblématique Stephen Curry, l’équipe d’Oakland possède toutes les caractéristiques pour réussir dans ce championnat.

Steve Kerr, coach des Warriors de Golden State (Image : By Keith Allison / Licence CC)

Steve Kerr, coach des Warriors de Golden State (Image : By Keith Allison / Licence CC)

Tout d’abord, le jeu collectif sans faille de Golden States constitue son premier atout. Au sein de l’équipe, une véritable osmose est apparue, il n’y a pas d’esprit de concurrence entre les joueurs. De plus, tous sont en capacité de shooter à l’extérieur de la ligne des 7,23 mètres (NDLR : distance réglementaire de la ligne à trois points en NBA) et toutes les actions se réalisent dans une alchimie parfaite. La balle bouge sans cesse, les écrans se multiplient, les joueurs se retrouvent seuls à presque chaque possession,  le jeu est fluide et esthétique. Ils ont d’ailleurs la meilleure attaque de la ligue et sont ceux qui réalisent le plus de passes décisives par match, ce qui est la preuve de cette force collective.

Néanmoins, les seuls à pouvoir rivaliser sur ce point sont les San Antonio Spurs dont la spécialité est l’extra-pass (NDLR : passe supplémentaire qui permet à l’équipe en attaque de conclure majestueusement la possession en trouvant le meilleur tir ouvert possible). Ils sont aujourd’hui à la seconde place de la conférence Ouest.

Tous les compartiments du jeu à Golden States sont proches de la perfection. En défense, Draymond Green, Andre Iguodala ou Leandro Barbosa font partie des joueurs les plus tenaces en NBA. Cependant, l’arrière Klay Thompson éprouve quelques difficultés de réussite au tir. Néanmoins, tous les joueurs sont véritablement « on fire » et réalisent pour la plupart une saison exceptionnelle. Harrison Barnes, par exemple, a remonté à lui seul des écarts conséquents dans les deux matches face aux Clippers — chose inimaginable il y a 2 ans. Les lignes statistiques des joueurs ne cessent d’augmenter (réussite aux tirs, à 3 points, nombre de rebonds, de passes décisives, de contres, …) par rapport à leur saison précédente.

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Stephen Curry ( Image : Keith Allison / Licence CC)

Ce collectif doit aussi son succès au meilleur joueur actuel de NBA, l’incroyable Stephen Curry. Il parvient constamment à faire tourner le ballon, à mettre ses coéquipiers dans les meilleures situations de réussite au tir mais aussi, grâce a un mental d’acier et à un immense talent, réussit à prendre les meilleures décisions et les shoots les plus imprenables dans les derniers instants du match. Il est aujourd’hui le meilleur marqueur de la NBA avec 32 points en moyenne par match. Il arrive véritablement à écœurer ses adversaires car il réalise la plupart de ses shoots dans des positions plus que complexes. Il possède également le meilleur pourcentage de réussite à 3 points de la ligue (45%) : ses paniers percent les filets avec une facilité déconcertante.

Cette réussite écrasante permet de donner confiance à toute son équipe mais aussi, forcément, à saper le moral de l’équipe adverse pour prendre l’ascendant face à celle-ci. Pour conclure, cette année paraît être celle de la ruée vers l’or pour les Warriors qui semblent bien parti pour gagner les bague de champion NBA et pourquoi pas, pour Stephen Curry, une seconde consécration en tant que MVP.

Arthur Szczesniak