Parlonsinfo vous propose, en ce dimanche soir, de revenir sur ce qui a marqué l’actualité de la semaine dernière, en France et dans le monde.

Regain de violence pour l’acte 18 des gilets jaunes

On dénombre plus de 60 commerces touchés par les mouvements violents du 16 mars. La situation a dégénéré sur les Champs-Élysées, avec environ un millier de manifestants ultra violents venus en découdre avec 5000 membres des forces de l’ordre. Parmi les dégâts : les boutiques H&M, Celio, Bulgari, Swarovski, Omega, Longchamp, Zara, Foot Locker, Léon de Bruxelles, Nespresso, Hugo Boss et Éric Bompard. Toutes ces boutiques ont été pillées, dégradées (vitrines brisées) et parfois en partie incendiées.

Des kiosques à journaux ont également été brûlés. Une banque a été également incendiée. L’incendie s’est propagé à l’ensemble des étages supérieurs, un immeuble d’habitation. 11 personnes ont été légèrement blessés dans l’incendie, dont plusieurs enfants secourus par les pompiers. Point d’orgue des dégradations, le célèbre Fouquet’s a été complètement détruit par les manifestants, puis en partie incendié dans l’après-midi. Ce 18e acte aura fait 60 blessés, dont 42 manifestants et 18 du côté des forces de l’ordre. 2 individus ont été interpellés dimanche pour l’incendie d’un véhicule de police aux Halles.

Le Président de la République, rentré de la Mongie, station des Pyrénées où il était en weekend, a condamné ces violences. « Je veux qu’on analyse les choses, et que, dans les meilleurs délais, on puisse prendre des décisions fortes, complémentaires, pour que cela n’advienne plus », a-t-il affirmé, à la cellule de crise du ministère de l’Intérieur.« Beaucoup de choses ont été faites depuis novembre mais très clairement, la journée d’aujourd’hui montre que sur ce sujet-là et pour ces cas-là, nous n’y sommes pas », a poursuivi Emmanuel Macron.

En Algérie, une mobilisation d’ampleur contre le président Bouteflika

Le Président algérien est bouté hors du pouvoir par la rue. Crédits : Agência Brasil (Licence CC – Wikimedia Commons)

La contestation algérienne ne faiblit pas malgré le renoncement du président Abdelaziz Bouteflika à briguer un cinquième mandat. Pour la première journée de mobilisation depuis la parution de la lettre du chef de l’État le 11 mars dernier dans laquelle il retire sa candidature, les Algériens ont de nouveau envahi les rues des plus grandes villes du pays le 15 mars. Pour le quatrième vendredi consécutif, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à Alger, Constantine et Oran pour dénoncer la mainmise du clan Bouteflika sur le pays. Malgré la décision du président de se retirer à l’issue de son quatrième mandat, comme le réclamaient les manifestants depuis deux semaines, l’annonce du report du scrutin présidentiel, qui était prévu le 18 avril, à une date inconnue attise la colère.

En poste depuis 1999, Abdelaziz Bouteflika entend organiser un scrutin « dans le prolongement » d’une conférence nationale chargée de réformer le système politique et d’élaborer un projet de Constitution d’ici à la fin de l’année 2019. Une façon de prolonger le mandat actuel que les manifestants ne tolèrent pas. Ils soupçonnent les dirigeants du Front de libération national (FLN), parti au pouvoir depuis vingt ans, de manœuvrer en interne pour assurer la succession du président Bouteflika.

Une attaque terroriste en Nouvelle-Zélande

Vendredi 15 mars, une attaque a eu lieu en Nouvelle-Zélande, dans la ville de Christchurch. Il s’agit d’un attentat qui a touché deux mosquées de la ville. Le bilan est lourd, au moins cinquante personnes ont été tuées et vingt autres ont été blessées.

L’attaque a eu lieu à l’heure de la prière. Les deux mosquées, la mosquée Al-Noor et la mosquée de Linwood, était donc remplies. Le principal suspect de cette attaque est Brenton Tarrant, un Australien de 28 ans. Il a immédiatement été arrêté pour meurtre et a comparu devant un tribunal ce samedi matin. Il est à présent placé en détention provisoire sans possibilité de caution. Il devra comparaître devant la Haute Cour le 5 avril.

Peu de temps avant son passage à l’acte, il a publié sur Twitter un « manifeste » raciste de 74 pages, qui se nomme « Le grand remplacement ». Il s’agit d’une référence à une théorie complotiste, très populaire dans le milieu de l’extrême droite, selon laquelle les peuples “européens” seraient “remplacés” par des populations immigrées et non-européennes. De plus, au moment de l’attaque, le suspect à retransmis en direct, sur Facebook, les images de l’attentat durant 17 minutes. Les victimes, principalement des immigrés, ont été le plus ciblés. « Les victimes venaient des quatre coins du monde musulman », a souligné la Première Ministre Jacinda Ardern.

L’état d’alerte a été placé à son niveau maximal en Nouvelle-Zélande. La Première Ministre s’est exprimée peu de temps après l’attaque, en expliquant “qu’on ne peut décrire cela que comme une attaque terroriste”. Mais également sur le fait que le suspect était en possession d’un port d’arme, ainsi elle a exprimé le souhait de durcir les lois sur le port d’armes dans le pays : « Je peux vous garantir que nos lois sur les armes vont changer ».

Brexit : 3 votes du Parlement britannique qui compliquent encore la tâche pour Theresa May

(Image : Paul Llyod / Licence CC)

Cette semaine a été chargée pour la Chambre des Communes au Royaume-Uni, avec trois votes à propos du Brexit. Les députés britanniques ne sont pourtant pas allés dans le sens de la Première Ministre Theresa May, et le Brexit devient de plus en plus flou.

En début de semaine, un nouvel accord de sortie de l’UE a été négocié à Strasbourg. Le point qui pose le plus de tensions est la question de la frontière terrestre entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande. Ce nouvel accord affirmait donc que la mesure du « backstop » ne serait que temporaire. Mais mardi, les parlementaires l’ont rejeté à 391 contre 242. Mercredi, le deuxième vote de la semaine portait sur l’éventualité d’un « no-deal Brexit », c’est-àdire une absence d’accord économique, commercial, social etc. Les députés ont cette fois voté contre cette idée, que Bruxelles rejette également.

De ce fait, un délai va être demandé par le Royaume-Uni à l’UE pour négocier un accord qui fera consensus. Selon les accords de Lisbonne, la sortie de l’Union Européenne d’un pays doit se faire deux ans après la notification par son chef de gouvernement. Dans le cas du Brexit, la sortie est donc prévue pour le 29 mars 2019. Mais Theresa May, affaiblie par le manque de soutien au Parlement, a proposé un dernier vote de délai supplémentaire. 413 députés ont accepté cette proposition, contre 202, dont 188 Conservateurs. Ce report pourrait aller jusqu’au 30 juin, signifiant que le pays participerait aux élections européennes de mai.

Cette semaine a donc encore une fois accentué les tensions au sein des partis de la Chambre. Par ailleurs, les dirigeants européens commencent à s’impatienter, et rappellent que ce report devra être validé par les 27 membres de l’UE. Quant-à la Première Ministre, bien qu’elle soit affaiblie politiquement, elle semble essayer de rallier les « hard-brexiteers » par la peur d’un report trop long, ou d’un nouveau référendum proposé par le Parti Travailliste de Jeremy Corbyn.

Le Grande America brûle, la marée noire menace les côtes françaises

Le navire italien Grande America a fait naufrage le 12 mars, dans le golfe de Gascogne. À environ 330 kilomètres des côtes de La Rochelle, le navire a laissé échapper une nappe de fioul de près de 5km². En effet, le bateau transportait notamment du fioul, mais également plusieurs centaines de conteneurs, des véhicules, une centaine de tonnes d’acide chlorhydrique et 70 tonnes environ d’acide sulfurique. Ces matières dangereuses ont toutefois sûrement brûlé lors de l’incendie du navire.

Actuellement, le fioul dispersé se déplace à une vitesse de 30 kilomètres par jour. Il devrait ainsi toucher les plages de Gironde et de Charente-Maritime dans les prochains jours. Les préfectures des deux départements sont ainsi en phase de « pré-alerte » depuis le début de la semaine. Si le naufrage n’a fait aucune victime humaine (tous les membres d’équipage ont été secourus au moment de l’incendie), les conséquences écologiques sont à craindre. François de Rugy, ministre de la Transition écologique affirme que les dégâts seront « bien moindre » que ceux de l’Erika, néanmoins, aucune estimation ne peut pour le moment être faite.

Marianne Chenou, Alexis Czaja, Agathe Dijoud & Sarah Fiegel