Tribune – Pour Paul Godefrood, ex-soutien de Nicolas Sarkozy, si le retour sur la scène politique de l’ancien président est souhaitable, Bruno Le Maire est le candidat le plus à même de défendre le renouvellement des idées au sein de l’UMP.

Sarkozy is back !

Après des semaines, que dis-je, des mois de suspense insoutenable, la nouvelle est tombée. Entre son fond d’investissement et l’appel du peuple, Nicolas Sarkozy a choisi. Appelé du plus profond des entrailles de la Nation pour sauver un pays en déroute, Nicolas Sarkozy a choisi de se sacrifier pour le bien commun.

Je me suis engagé en politique lors de la présidentielle de 2007, afin de soutenir Nicolas Sarkozy car il était pour moi le meilleur pour redonner à la France le rang qu’elle mérite. J’ai milité également en 2012 pour sa réélection. J’étais de tous les meetings, de Villepinte au Trocadéro, en passant par la Concorde, jusqu’à ce soir du 6 mai à la Mutualité où le visage bonhomme de F. Hollande s’est affiché sur nos écrans. Je n’ai pas oublié les mots que notre leader a alors prononcé « Ma place parmi vous ne pourra plus être la même ». Mais aujourd’hui, nous avons reçu la confirmation de ce dont plus personne ne doutait : Nicolas Sarkozy veut reprendre la place qu’il a déjà occupée.

À la différence près que l’UMP de 2014 n’a plus grand-chose en commun avec celle qu’il a dirigée en 2007. Les déchirements sur la place publique entre Fillon et Copé, l’annulation des comptes de campagne, les scandales liés au financement de Bygmalion sont passés par là. Ils ont dérouté des dizaines de milliers de militants qui se sont sentis trahis et, plus grave encore, volés. Ces adhérents, ces sympathisants, matraqués par la gauche au pouvoir, n’ont pu trouver personne à droite pour porter leur exaspération et leur volonté de changement, la rue Vaugirard étant trop occupée à brandir sur les plateaux télé, les preuves que tel ou tel candidat avait triché aux dernières élections internes.

L’échec de 2012 fut causé par notre renoncement à défendre et à appliquer un projet clair de réformes structurelles que le « peuple de droite » appelait de ses vœux et que nos leaders ont été incapables de mettre en place. L’échec de 2012 n’était pas dû à un programme trop à droite, contrairement à ce que de nombreux spécialistes qui n’en ont que le nom, s’entêtent à dire, mais au contraire parce qu’il n’assumait pas les aspirations d’une base militante et sympathisante transpartisane.

En d’autres mots, l’état de l’UMP est aujourd’hui le résultat de l’échec d’une génération d’hommes politiques. C’est pour cette raison que tous doivent s’unir pour permettre l’avènement d’un véritable renouveau dans notre famille politique. Je pense que la personne qui est le plus à même de porter ce renouveau est aujourd’hui Bruno Le Maire et non pas Nicolas Sarkozy.

Nicolas Sarkozy, Hervé Mariton et Bruno Le Maire sont pour l'instant les trois candidats s'affrontant pour la présidence de l'UMP (Images: EPP, UMP, Thesupermat / Licence CC)

Nicolas Sarkozy, Hervé Mariton et Bruno Le Maire sont pour l’instant les trois candidats s’affrontant pour la présidence de l’UMP. (Images: EPP, UMP, Thesupermat / Licence CC)

Bruno Le Maire est un homme de parole. Combien peuvent se targuer d’avoir démissionné de la fonction publique pour se lancer en politique ? De s’appliquer à soi-même le non cumul des mandats avant de l’imposer aux autres ? D’avoir poussé une nouvelle génération à prendre ses responsabilités et à s’engager, à Gisors, à Ouistreham, dans le 3ème arrondissement de Paris ? Qui peut s’enorgueillir d’avoir tenu un discours de vérité aux agriculteurs quand il était leur ministre et de s’être battu à leurs côtés pour défendre leurs intérêts ?

Son projet garantit le renouveau que tous appellent de leurs vœux : instaurer une transparence complète et immédiate sur les comptes du parti, faire appliquer la loi sur la parité, lutter contre le cumul des mandats, consulter régulièrement les militants sur les grandes questions, permettre à ces mêmes militants d’avoir enfin leur mot à dire sur les candidats de la droite dans tous les types d’élections, quand jusqu’ici, ils leurs étaient bien souvent imposés depuis Paris. Ce projet, Bruno Le Maire l’a construit au fil de ces centaines de réunions qu’il a tenues, depuis plusieurs mois, aux quatre coins de la France, au gré des rencontres avec ces milliers de militants qu’il a rencontrés et qui, chaque fois, sont venus toujours plus nombreux l’écouter et l’applaudir.

Le retour de Nicolas Sarkozy, je l’ai souhaité. Non pas pour qu’il emporte la présidence de l’UMP, mais pour avoir un débat. Un débat nécessaire dans un parti qui a trop souvent souffert d’absence de démocratie interne. Aujourd’hui, nous avons l’opportunité de confronter des projets, des visions pour déterminer quelle direction la droite doit prendre. Ce sera la stratégie du retour contre celle du renouveau.

Nicolas Sarkozy est l’homme le plus doué de sa génération, un animal politique comme on en fait rarement. Nous avons besoin de sa force, de son énergie et de son engagement. Mais comme l’a justement fait remarquer Bernadette Chirac, il se présente à la mauvaise élection. Mon engagement aux côtés de Bruno Le Maire part d’une intime conviction, celle qu’il est le candidat le plus à même de défendre le renouvellement des idées, des visages et des pratiques à l’UMP. Car nous avons, comme lui, une certitude : le renouveau n’est pas un slogan, une mode ou un gadget ; c’est pour la droite la condition sine qua non de la reconquête et du redressement de la France.

Paul Godefrood