Parlonsinfo vous propose, en ce dimanche soir, de revenir sur ce qui a marqué l’actualité de la semaine dernière, en France et dans le monde.

Les lois anti-avortement se multiplient aux Etats-Unis

Mardi 14 mai, le sénat de l’Etat d’Alabama aux Etats-Unis a voté la loi la plus répressive en matière d’avortement du pays. Le texte prévoit de lourdes peines de prison allant de 10 à 99 ans pour les médecins pratiquant l’IVG, aucune exception n’est tolérée en cas de viol ou d’inceste, uniquement lors d’une urgence vitale pour la mère ou une anomalie létale du fœtus. Le texte a été promulgué par la gouverneure de l’Etat, Kay Ivey, jeudi 15 mai.

Le Missouri à son tour, a également adopté une loi concernant l’avortement, vendredi 17 mai. Cette loi interdit aux médecins de pratiquer des interruptions volontaires de grossesse (IVG) après la huitième semaine, sous peine de poursuite pouvant aller jusqu’à quinze ans de prison. De même que la loi en Alabama, certaines exceptions peuvent être faites en raison d’urgences médicales, mais pas en cas de viol ou d’inceste. La loi doit encore être promulguée par le gouverneur républicain, Mike Parson, un opposant au droit à l’avortement.

Début mai, la Géorgie a également signé un texte qui interdit aux femmes dans cet État d’avorter dès que les battements de cœur du fœtus peuvent être détectés; c’est à dire vers la sixième semaine de grossesse. Des lois similaires ont été adoptées dans l’Ohio, le Kentucky ou encore le Mississippi. Depuis le début de l’année, 28 des 50 Etats américains ont introduit plus de 300 nouvelles règles pour limiter l’accès à l’avortement, selon l’Institut Guttmacher qui défend le droit des femmes à l’IVG.

Cependant ces lois sont contradictoires avec l’arrêt de la Cour suprême, Roe V. Wade, qui a légalisé en 1973 le droit à l’avortement. Néanmoins, l’objectif de ces différents États serait que la Cour suprême revienne sur cette décision.

Douze partis souverainistes européens se sont réunis à Milan 

Ce samedi 18 mai, Marine Le Pen, dirigeante du Rassemblement national, et Matteo Salvini chef de la Ligue ont donné un meeting commun à Milan, accompagné d’une dizaine de partis nationalistes. Une semaine avant le scrutin européen, leur objectif était de célébrer leur future alliance au parlement de Strasbourg.

“Cette grande réunion de Milan, nous la vivons comme une rencontre fraternelle. Celle des patriotes des Nations d’Europe. Mais aussi comme un appel à ceux qui voudraient nous rejoindre. L’Europe se réveille!”, explique Marine Le Pen, quelques heures avant la réunion publique.

Cependant, Marine Le Pen a été contrainte de s’éclipser devant Matteo Salvini. Le ministre italien de l’intérieur est largement en tête dans les sondages de son pays et il est en bonne voie pour devenir le patron des populistes en Europe. Les différents partis ont réalisé un discours, les responsables des partis nationalistes tels que le Vlaams belang belge, l’AFD allemand, les ralliés slovaques, danois ou finlandais auront eu deux minutes de parole chacun contre dix pour Marine Le Pen.

Elle a affirmé que “le jour de gloire des patries était arrivé”, en empruntant les paroles de l’hymne française, “la Marseillaise”. Matteo Salvini, de son côté, a déclaré : « Donnez-nous un coup de main […] pour reprendre les clés de notre maison. Les élections européennes sont un référendum entre la vie et la mort, entre le passé et l’avenir, entre une Europe libre et un Etat islamique basé sur la peur ». 

L’objectif de cette alliance, est de réunir le plus de soutien possible et de constituer un groupe nationaliste solide, l’ENL (Europe des Nations et des Libertés). Ainsi, dès le 26 mai, Marine Le Pen pourrait former un groupe nationaliste au Parlement européen avec une centaine de députés contre 36 aujourd’hui, en provenance de 13 ou 14 pays différents et par conséquent, incarner la troisième force politique de l’hémicycle.

Prison ferme requise contre le couple Balkany

Le Parquet national financier (PNF) a requis de la prison ferme pour le couple Balkany le jeudi 16 mai dans le volet « fraude fiscale » de leur procès à Paris. Dans ce dossier, les époux sont poursuivis pour n’avoir pas payé l’impôt sur la fortune (ISF) et avoir sous-évalué leurs revenus entre 2009 et 2014 pour un montant estimé à 4 millions d’euros. Dans le détail, le fisc reproche aux Balkany de ne pas s’être conformés aux obligations de l’ISF entre 2010 et 2015, malgré des actifs estimés à environ 16 millions d’euros, et d’avoir payé un impôt sur le revenu amplement sous-évalué entre 2009 et 2014. L’administration avaient été alertée par l’inéquation entre le train de vie mené par les élus et leurs revenus officiels déclarés.

Le parquet a requis quatre ans de prison ferme avec mandat de dépôt contre le maire Les Républicains de Levallois-Perret, Patrick Balkany, qui sera donc incarcéré dès le jugement rendu si le tribunal suit les réquisitions du parquet. « Vous êtes un grand fraudeur fiscal monsieur, de tels comportements, notamment quand ils viennent d’élus, ne sont pas tolérables », a déclaré Arnaud de Laguiche, l’un des deux procureurs du PNF. Quatre ans de prison dont deux fermes ont par ailleurs été requis contre son épouse et première adjointe, Isabelle Balkany, hospitalisée depuis une tentative de suicide le 1er mai. Dix ans d’inéligibilité ont également été requis pour les prévenus.

Ce n’est que le début de la confrontation du couple face à la justice puisque le principal volet du procès de Patrick et Isabelle Balkany, pour blanchiment et corruption, débutera demain. Il fera l’objet d’un réquisitoire distinct du PNF.

Lancement du 72e festival de Cannes

Alejandro Gonzalez Iñarritu à la tête du jury cannois. Crédits : Bart Michiels (Licence CC – Wikimedia Commons)

Le 72e festival de Cannes s’est ouvert ce mardi 14 mai, avec le film The Dead don’t Die de Jim Jarmusch à l’issue de la première montée des marches. En compétition, 21 films, qui tenteront de décrocher la prestigieuse Palme d’Or de la Croisette. À la tête du jury, le réalisateur mexicain Alejandro González Iñárritu, dont les films ont déjà été primés à Cannes. Après une cérémonie d’ouverture dirigée par Édouard Baer, Charlotte Gainsbourg et Javier Bardém ont ouvert cette nouvelle édition.

Parmi les films en compétition, Once Upon a Time… in Hollywood de Quentin Tarantino, Douleur et Gloire de Pedro Almodovar, Matthias et Maxime de Xavier Dolan ou encore Mektoub, my love: intermezzo d’Abdellatif Kechiche. Hors compétition, le biopic sur Elton John, Rocketman, mais aussi Les Plus Belles Années d’une vie, le dernier film de Claude Lelouch. La Palme sera attribuée samedi prochain, le 25 mai.

14e place pour Bilal Hassani à l’Eurovision

À Tel-Aviv, 26 pays s’affrontaient face à 200 millions de téléspectateurs. La part belle était faite aux shows pyrotechniques et aux effets sur écrans. Au programme, de la pop, des ballades, et du show ! La mannequin Bar Refaeli était à la présentation, aux côtés de 3 autres stars de la télévision israélienne, hôte de l’événement.

Grande attendue de la soirée, Madonna, qui est venue interpréter son tube Like a Prayer, qui célébrait son 30e anniversaire. Une prestation toutefois vivement critiquée sur les réseaux sociaux, pour les fausses notes de la star. Par la suite, elle a chanté son nouveau titre Future et a à nouveau suscité la polémique par le biais de ses danseurs, affublés chacun d’un drapeau dans leur dos, israélien et palestinien. Une évocation politique dans un concours déjà baigné par les controverses autour du « pinkwashing » des autorités durant le concours. Les candidats islandais ont à leur tour déclenché une vive polémique en arborant des drapeaux palestiniens alors qu’ils étaient filmés suite à l’attribution de leurs points.

Pour la France, les espoirs reposaient sur le jeune Bilal Hassani, 19 ans à peine, et son titre Roi, avec lequel il évoque sa différence. Si le cœur des fans était conquis, le résultat semble un peu en deçà des attentes de la délégation. Cependant, le chanteur s’est déclaré très satisfait de sa performance, comme il l’a évoqué sur les réseaux sociaux. Le gagnant du soir est ainsi Duncan Laurence, représentant des Pays-Bas, avec sa chanson Arcade. Grâce à ses 492 points obtenus, il ramène le concours dans son pays l’an prochain.

Marianne Chenou, Alexis Czaja & Sarah Fiegel