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Des scandales, un maintien, des enquêtes et une démission : retour sur l’affaire de Rugy

François de Rugy va retrouver les bancs de l’Assemblée nationale, cette fois comme député. Crédits : Bruno Perroud, licence CC (Wikimedia Commons)

Changement au ministère de la Transition écologique et solidaire : François de Rugy cède sa place à Elisabeth Borne, ministre des Transports, qui voit ainsi son porte-feuille élargit. A l’origine de cette démission, les révélations du site Mediapart sur les luxueux dîners du ministre. Champagne, bouteilles de vin à 500 euros et homards, le menu choque pour des dîners apparemment « privés » financés par l’argent du contribuable. Tollé dans la classe politique, mais l’ancien président de l’Assemblée nationale tient bon, soutenu par ses pairs.

C’est alors que les révélations du journal d’investigation s’enchaînent : on évoque désormais des travaux de rénovation au sein de sa résidence de fonction pour 63 000 euros, l’achat par son épouse d’un « sèche-cheveux doré à la feuille d’or » ou encore le fait que sa directrice de cabinet loue un logement social depuis 12 ans sans l’occuper. Cette dernière est alors remerciée dans la soirée suivant la révélation, alors que le ministre reste en poste.

Mais deux révélations viendront définitivement sceller le sort de François de Rugy : le ministre n’a pas payé d’impôts sur le revenu en 2015 et aurait utilisé son indemnité représentative de frais de mandat pour payer ses cotisations à Europe Ecologie les Verts, son parti d’alors. Si la première révélation n’a rien d’illégal au titre de diverses défiscalisations, la deuxième tombe en revanche sous le coup de la loi. Devant les critiques plus que nombreuses depuis une semaine, le ministre remet alors sa démission. Elisabeth Borne lui succède dans la soirée, perdant au passage le titre de ministre d’Etat.

L’arrêt des soins de Vincent Lambert

Après de multiples rebondissements et de recours en justice, l’arrêt des soins de Vincent Lambert a finalement été décidé ce mardi 3 juillet. C’est donc neuf jours après l’arrêt des traitements, que Vincent est décédé ce jeudi. Il aura passé onze ans dans un état végétatif, dû à un accident de la route.

C’est le docteur Vincent Sanchez, chef du service de soins palliatifs du CHU de Reims, qui a réalisé la procédure d’arrêt des traitements; c’est à dire l’arrêt de sa nutrition et de l’hydratation artificielle qui le maintenaient en vie.

Le procureur de Reims a annoncé ce jeudi, avoir ouvert une enquête “en recherche des causes de la mort, la plus neutre possible ». « Ce n’est pas une enquête pour meurtre », a expliqué Matthieu Bourrette. « Ne pas ouvrir d’enquête aurait pu être interprété comme un soutien apporté au personnel soignant. Ouvrir une enquête du chef de meurtre aurait également pu être interprété comme la condamnation a priori du processus déclenché dans le cadre de la loi Leonetti. »

L’arrêt des traitements de Vincent Lambert a connu beaucoup d’oppositions, notamment de la part de ses parents, dont les avocats dénoncent un « crime d’Etat ». D’un autre côté, son neveu a affirmé : « C’est un soulagement qu’il soit parti, c’est ce qu’on attendait depuis des années ». Les opinions sont donc très partagées sur cette décision qui a été donné par la Cour de cassation.

Vendredi, une autopsie a été réalisée sur le corps de Vincent Lambert, avant qu’il ne soit remis à sa famille pour ses obsèques, qui se sont déroulées samedi à Longwy (Meurthe-et-Moselle).

L’Algérie championne d’Afrique

L’Algérie a décroché la deuxième Coupe d’Afrique des Nations de son histoire en battant le Sénégal (1-0) vendredi dans le stade du Caire. Avec les stars Mahrez et Mané sur la pelouse, l’affiche de la finale avait tout du choc attendu pour définir la suprématie du continent, mais l’enjeu de la rencontre a pourtant crispé les vingt deux acteurs pendant 90 minutes. Dans ce match fermé, Baghdad Bounedjah a imité Chérif Oudjani, unique buteur de la finale remportée par l’Algérie en 1990, en ouvrant le score dès la deuxième minute grâce à une frappe déviée par un défenseur sénégalais. Un beau clin d’œil à l’histoire de la sélection qui permet au buteur algérien de s’offrir le statut de héros pour toute une nation. Le scénario aurait pourtant pu être bouleversé à l’heure de jeu si l’arbitre de la rencontre n’était pas revenu sur sa décision de siffler un penalty pour le Sénégal pour une main dans la surface. Le reste appartient désormais à l’histoire pour les joueurs de Djamel Belmadi : ils sont champions d’Afrique.

À Alger, où la majeure partie de la population se mobilise depuis cinq mois contre le pouvoir politique en place, ce succès a rassemblé des milliers de supporters dans le stade du 5 juillet 1962 pour célébrer les héros nationaux. Comme le laissait présager l’engouement populaire suscité par le parcours des Fennecs, le triomphe de la sélection algérienne a aussi connu une résonance importante en France où de nombreux supporters se sont réunis pour fêter la victoire à Paris, Marseille ou encore Lyon.

Marianne Chenou, Alexis Czaja & Sarah Fiegel