Parlonsinfo vous propose, en ce dimanche soir, de revenir sur ce qui a marqué l’actualité de la semaine, en France et dans le monde.

Incendie de Lubrizol : Les causes et le bilan définitif ne sont toujours pas établis

Le Premier ministre s’est rendu sur place pour rassurer. Crédits : Testeur 160 (Licence CC – Wikimedia Commons)

Dans la nuit du mercredi au jeudi 26 septembre 2019, un incendie s’est déclaré à Rouen, dans un site classé « Seveso » (site industriel présentant des risques d’accidents majeurs) en raison des matières premières utilisées. 200 pompiers et 200 engins ont été mobilisés pour maîtriser l’incendie. L’entrepôt partiellement parti en fumé appartient à l’entreprise Lubrizol. L’origine de l’incendie est toujours inconnue.

L’entrepôt dans lequel s’est propagé l’incendie est une zone inactive où sont stockés des fûts. Le 27 septembre, les dirigeants de l’entreprise se sont rendus sur place et ont pris la parole pour exprimer leur incompréhension et leurs inquiétudes quant au risque sanitaire.

Le 31 septembre, le Premier Ministre Edouard Philippe a annoncé que la liste des ingrédients ayant brûlé sera dévoilée par le préfet de Seine-Maritime. C’était une des principales demandes des habitants et de l’opposition politique de gauche. Le soir même, le site de la préfecture dévoile la liste et les quantités des produits concernés, ainsi que leurs risques. Une centaine de produits était entreposés, 5 235 tonnes sont parties en fumée.

Vendredi 4 octobre, la préfecture de Seine-Maritime a fait savoir que le site voisin appartenant à l’entreprise Normandie Logistique hébergeait 9 050 tonnes de produits. Un des trois bâtiments les contenant a intégralement brulé, les deux autres partiellement. La société n’a ni établi la liste des produits partis dans les flammes ni leur quantité. Selon Le Monde, six substances stockées sur le site sont potentiellement cancérogènes. Il est néanmoins impossible de savoir à l’heure actuelle si elles ont toutes brûlé.

Samedi 5 octobre, la ministre de la Transition écologique et solidaire Elisabeth Borne a expliqué pourquoi la liste n’a pas été dévoilée plus tôt. Le risque terroriste empêcherait de rendre publique la liste « brut » des produits stockés dans de tels entrepôts. Elle a également ajouté que « parmi tous les polluants recherchés, aucun n’est présent dans l’air que respire les rouennais ».

Eric Schnur (PDG de Lubrizol), en visite à Rouen a affirmé le 5 octobre que l’incendie n’aura « aucun impact sur la santé des habitants, que ce soit à moyen ou à long terme ». La veille, le PDG américain était au ministère de la transition écologique et solidaire afin d’établir avec Elisabeth Borne les modalités du dispositif « Lubrizol solidarité » visant à dédommager les victimes de l’incendie. L’aide n’est pas chiffrée pour le moment.

De nombreuses fake news et infox ont circulé sur les réseaux sociaux autour de l’incendie de Lubrizol. On a par exemple pu observer des images d’une explosion ayant eu lieu en Chine en 2015. Des images de marées noires et d’oiseaux morts pullulent sur Twitter. En réaction aux vidéos montrant de l’eau noire émanant de robinets, l’ARS (Agence Régionale de Santé) confirme que « l’eau distribuée sur les 71 communes de la Métropole Rouen Normandie est potable. Aucune trace de contamination n’a été relevée ». La préfecture du Calvados a incité la population à bien vérifier les informations et leurs sources.

Loi sur la PMA en France : un vote et une mobilisation

Ce vendredi a été voté l’article 1 du texte de bioéthique, qui accorde l’extension de la procréation médicalement assistée, qui était jusqu’alors réservée aux couples hétérosexuels, aux femmes seules et aux couples de femmes.

L’article, débattu depuis mercredi par les députés, a été adopté par 55 voix pour, 17 contre, et 3 abstentions. Une mesure importante puisqu’il s’agit de la première grande réforme sociale du quinquennat d’Emmanuel Macron.

La question a néanmoins fait débat, les différents partis politiques étant mitigés. Le droit des femmes a été abordé, ainsi que la notion de la figure du père, ou de l’intérêt de l’enfant.

De nombreuses questions avaient aussi été débattues, mais ont été refusées tels que, le fait de permettre aux veuves de poursuivre un projet de PMA déjà entamé avec leur conjoint, ou l’accessibilité des couples et personnes transgenres seules à l’aide médicale à la procréation.

Cette décision a engendré des réactions opposées, d’un côté, la décision a été accusée “d’institutionnaliser un environnement familial qui ne prend pas en compte la figure paternelle” selon Blandine Brocard, élue de la majorité opposée au projet. Mais applaudi par la ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui a expliqué “qu’un enfant se construit d’abord dans la sécurité”.

La révision des lois bioéthiques a cependant des opposants, qui ont décidé de manifester, ce dimanche dans toute la France. Il s’agit de 21 associations, qui manifestent sous le nom “Marchons enfants”. A Paris, 74 500 personnes ont manifesté selon un comptage indépendant.

Suicide de Christine Renon : un mal-être dans le corps enseignant

Directrice d’une école maternelle à Pantin dans la Seine-Saint-Denis, Christine Renon s’est suicidée à 58 ans le 21 septembre dans son établissement. Elle a adressé une lettre à ses collègues où elle dénonce ses conditions de travail jugées « insoutenables ». La directrice se décrit dans ces trois pages comme « fatiguée » et « épuisée » en raison « des petits riens qui occupent ses journées à 200% ». Christine Renon est le troisième suicide connue dans le monde de l’école cette année mais d’autres sont restés confidentiel.

Cet événement a entrainé une grève nationale. Dans l’académie de Créteil, d’où dépend la commune de Pantin, un quart du personnel éducatif s’est mobilisé. Les syndicats et grévistes demandent « des réponses politiques à ce geste désespéré ». Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, est « prêt » à un débat sur « la création d’un comité de suivi associant syndicats et professionnels pour faire évoluer le statut des chefs d’établissement ».

Une marche blanche a rassemblé samedi 5 octobre près d’un millier de personnes. Parmi eux se sont retrouvés ses proches, des soutiens, des membres du corps enseignant de Pantin et des parents d’élèves accompagnés de leurs enfants. Les manifestants portaient des pins avec un dessin de la directrice et le texte « pourtant elle aimait son métier, les enfants et le chocolat ». Des pancartes « mourir pour ses idées, mourir de trop aimer » étaient aussi visibles. D’autres rassemblement ont eu lieu cette semaine dans toute la France.

A l’occasion de cet hommage plusieurs enseignants et directeurs ont pris la parole pour dénoncer l’ensemble des taches imposées par l’Education nationale à la profession. Christine Renon était décrite comme « une directrice scolaire à l’énergie débordante » par une enseignante en maternelle, Séverine, interrogée par 20 minutes. Une de ses collègues rajoute : « c’était une militante, elle était révoltée de la situation des écoles ».

Coupe du monde de rugby au Japon : des victoires surprises et des super-fans

La Coupe du monde de rugby a débuté le 20 septembre, au Japon, qui affrontait la Russie. Le lendemain, le XV de France a remporté la victoire, in extremis, face à l’Argentine. Ce match avait en effet bien commencé, avec une première mi-temps à 20-3 pour la France, mais la deuxième partie a vu un retour de l’Argentine, pour une fin de match à 23 contre 21. Des Français qualifiés après deux autres victoires contre les États-Unis et les Tonga.

Dans le reste des matches de poules, l’Uruguay a fait sensation en battant Fiji (30-27). Les Fidjiens sont donc en difficulté dans leur poule D, dominée par l’Australie et le Pays de Galles. Un autre exploit revient au Japon, qui a renversé l’Irlande par 19 essais à 12. Les deux équipes dominent leur poule A, tout comme l’Angleterre et la France dans la poule C, et l’Afrique du Sud et l’Italie dans la poule B.

Par ailleurs, du côté des supporters, un fan japonais a décidé de se rendre aux matches de la Coupe du monde de rugby en peignant le maillot de l’une des équipes sur son corps. Cette attention a été très appréciée des différents supporters.

La Mini-Transat prend le départ après deux semaines d’attente

La Mini-Transat est une régate transatlantique de voiliers mesurant 6, mètres de long, en solitaire. Elle a lieu tous les deux ans, et cette année, le départ était à La Rochelle. L’arrivée est prévue au Marin, en Martinique, après une escale aux Canaries.

Néanmoins, le départ prévu le 22 septembre a été plusieurs fois reporté, en raison d’une météo qui n’assurait pas des conditions idéales pour les 87 marins. Parmi ces marins, quatre sont des femmes, dont la plus jeune participante, âgée de 18 ans. Dans l’opposé générationnel, Georges Kick est le doyen de la course, du haut de ses 64 ans.

Le départ a été donné à 10h30 ce samedi 5 octobre, et les « ministes » se sont élancés pour Las Palmas. Une étape qui devrait durer 6 à 10 jours.

Grégoire Chérubini, Agathe Dijoud, Sarah Fiegel & Marie Lagache