Parlonsinfo vous propose, en ce dimanche soir, de revenir sur ce qui a marqué l’actualité de cette semaine de mai, en France et dans le monde.

Harvey Weinstein se rend à la justice

Harvey Weinstein
Crédit : Georges Biard (Wikipedia Commons, licence CC)

#Metoo, #Balancetonporc, les hashtags s’étaient multipliés à la suite de l’affaire Weinstein. Huit mois après les révélations du New York Times et du New Yorker, le producteur américain s’est rendu vendredi aux autorités new-yorkaise pour la première fois. Il était accusé par une centaine de femmes de viols ou d’agressions sexuelles et risque d’être inculpé pour deux affaires : un viol datant de 2013 et une agression sexuelle remontant à 2004. Cette dernière plainte serait celle de l’actrice Lucia Evans. Harvey Weinstein risquait jusqu’à 25 ans de prison mais un accord avec le juge a été trouvé : une caution de 1 million de dollars, l’obligation de porter un bracelet électronique et l’interdiction de quitter le territoire américain. Son avocat, Benjamin Brafman, a annoncé que le producteur plaiderait non coupable.

Rabiot dit non à la réserve

Adrien Rabiot en Bleu, une image sûrement rare à l'avenir - Licence CC, Vyacheslav Evdokimov (Wikimédia Commons)

Adrien Rabiot en Bleu, une image sûrement rare à l’avenir – Licence CC, Vyacheslav Evdokimov (Wikimédia Commons)

Si la liste des 23 de Didier Deschamps pour le Mondial a fait parler dans les médias, elle a aussi fait des vagues en interne. Déçu de ne pas être retenu, le milieu du PSG, Adrien Rabiot a fait savoir à son sélectionneur et à la fédération qu’il déclinait sa place de réserviste en équipe de France. Dans une lettre ouverte, le jeune joueur explique que le choix du sélectionneur « ne répond à aucune logique sportive ». Didier Deschamps a qualifié cette décision « d’énorme erreur ». L’affaire est montée jusqu’au gouvernement, dont le porte-parole Benjamin Griveaux a souhaité réagir : « Quand on a l’honneur d’être appelé, on répond présent ». L’avenir en bleu du Parisien semble désormais sévèrement compromis.

« Oui », « oui si », « en attente », « non » : les premiers résultats de Parcoursup

La petite soeur d’APB (Admission Post-Bac) tiendra-t-elle ses promesses ? Les premiers résultats tant attendus par quelques 812 000 lycéens et étudiants en réorientation sont tombés mardi 22 mai. Verdict : à peine plus de la moitié des candidats ont obtenu au moins un « oui » à leurs souhaits formulés. De quoi faire des heureux d’un côté, mais surtout des inquiets de l’autre, incertains quant à leur avenir, à un mois du baccalauréat.

Parcoursup a donc fait quelques 419 000 heureux mardi soir vers 18h, laissant 393 000 lycéens et étudiants en réorientation dans l’incertitude la plus totale. Mais contrairement à APB, qui proposait seulement trois phases d’admission, Parcoursup est une plateforme « dynamique » selon la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Frédérique Vidal.

Mercredi matin, le nombre d’admis dans l’enseignement supérieur grimpait  à 436 000. Parcoursup actualise chaque matin le nombre de places disponibles, au fur et à mesure que les lauréats admis dans les filières de leur choix confirment leurs voeux, ce qui libère les places dans les autres formations demandées.

Pour rappel, les candidats peuvent recevoir trois types de réponses : « oui », « en attente » et « oui si » si l’université considère que le candidat n’est pas doté des connaissances et compétences requises, l’invitant ainsi à suivre un programme de remise à niveau. Quelques 29 000 lycéens n’ont obtenu que des « non ». Cela signifie qu’ils n’ont postulé qu’à des filières sélectives comme les BTS, DUT, CPGE (Classes Préparatoires aux Grandes Écoles), ou les double-licences.

En Irlande: légalisation de l’IVG

Près de 3,5 millions d’Irlandais étaient appelés vendredi à voter pour ou contre la suppression de l’article 8 la Constitution du pays. Celui-ci interdit l’avortement sauf en cas de risque mortel pour la mère, en protégeant « l’enfant à naître » au nom de son droit à la vie « égal à celui de la mère ». Deux sondages réalisés vendredi soir à la sortie des urnes estiment que près de 70 % des votants se sont prononcés en faveur d’une autorisation de l’interruption volontaire de grossesse.

« Il semble que nous écrivions une page historique », a tweeté le premier ministre de centre droit Leo Varadkar. De 1861 à 2013, l’avortement était passible de prison à vie, et de quatorze ans de détention depuis. Alors que sa législation était l’une des plus restrictives et répressives d’Europe, la victoire du “oui” place à présent l’Irlande dans le droit commun de l’Union Européenne. Dès que la loi promise par le gouvernement Varadkar aura été adoptée, les Irlandaises pourront bénéficier d’un accueil médical dans leur pays. Elles étaient jusque-là 5 000 chaque année à se rendre au Royaume-Uni à leurs frais, ou à commander des pilules abortives et peu recommandées sur Internet.

Le projet de loi publié avant le référendum prévoit que l’IVG pourra être pratiquée sans justification pendant les douze premières semaines de grossesse ; jusqu’à vingt-quatre semaines en cas de risque grave pour la santé de la mère ; et ensuite seulement en cas d’anomalie fœtale.

Macron au Forum économique de Saint-Pétersbourg

Alors qu’il boycottait le stand de la Russie, invitée d’honneur du Salon du Livre à Paris en mars dernier, le Président Emmanuel Macron a fait preuve de chaleur cette semaine à l’égard de son homologue russe. C’était à l’occasion son premier voyage en Russie, au cours duquel il a multiplié les gestes et les propos amicaux, citant des hautes figures de la littérature russe dans son discours, appelant à « rétablir la confiance » et à tourner la page des « incompréhensions ». Emmanuel Macron a fait une annonce qui a visiblement plu à Vladimir Poutine : il viendra sur place pour soutenir l’équipe française, en cas de demi-finale.

Cependant, les brûlants dossiers diplomatiques n’ont été ni résolus ni abordés: comment compléter l’accord nucléaire iranien rejeté par Washington, quel processus de paix en Ukraine, le désaccord sur les preuves du recours à l’arme chimique par Damas… La tentative d’empoisonnement d’un ex-espion russe au Royaume Uni, cause des récentes expulsions de diplomates, a été également ignorée.

Sur le plan économique, une nouvelle dynamique a par contre bel et bien été lancée avec la venue d’Emmanuel Macron après ses entretiens bilatéraux au forum de Saint-Pétersbourg. Devant les patrons des deux pays, rassemblés dans la cohue d’une salle trop petite mais enthousiaste, Emmanuel Macron a appelé les entreprises françaises à « faire beaucoup mieux » en Russie. Une manière peut-être d’éviter la menace des nouvelles sanctions américaines qui, avec leur extraterritorialité, risquent de peser sur les investissements français en Russie.

États-Unis – Corée du Nord, à quand la poignée de main ? 

Après un réchauffement historique des relations avec le dirigeant chinois Xi Jinping en mars dernier, c’est une rencontre entre le président américain Donald Trump et représentant nord-coréen Kim Jong-un que la scène internationale s’apprête à immortaliser le 12 juin prochain, à Singapour.

« J’avais vraiment hâte d’être là avec vous », explique Donald Trump dans une lettre adressée à Kim Jong-un le jeudi 24 mai, avec une once de regret. Les réactions du dirigeant nord-coréen face à « l’insulte » proférée par le vice-président des États-Unis Mike Pence, comparant alors la Corée du Nord à la Libye, suscitent bien des hésitations du côté américain. Dénonçant « la colère » et « l’hostilité » du régime de Pyongyang, Donald Trump annonce l’annulation de ce sommet. Les représentants de l’ONU expriment leurs inquiétudes quant à ce retournement de situation, non sans cause : il a pour principal objectif une dénucléarisation progressive.

La réaction du président américain paraît d’autant plus étonnante que les « deux grands » y avaient des intérêts particuliers. Côté nord-coréen, il s’agit à la fois d’atténuer la pression militaire américaine, de réduire la possibilité de frappes préventives et d’éviter les sanctions économiques. Côté américain, alors que Donald Trump cherche à renforcer son image et sa popularité au sein des États-Unis, aboutir à un « great deal » avec l’un des dirigeants mondiaux les plus redoutés apparaît comme une excellente preuve de sa capacité à négocier.

Malgré ces oscillations, moins de 24h après son annonce, les tweets de Donald Trump affiche toujours un certain optimisme quant aux négociations et expriment un possible maintien du sommet. Kim Jong-un, de son côté, se dit prêt à discuter avec Washington « à tout moment, sous n’importe quelles conditions, pour résoudre le problème ».

Marie Sénéchal, Marianne Chenou, Lara Baranowski, Caroline Robin & Joana Sureau