Parlonsinfo vous propose de revenir sur ce qui a marqué l’actualité de la semaine, en France et dans le monde.

Manifestation contre le projet de réforme des retraites 
Ce jeudi, une grande manifestation interprofessionnelle a réuni au moins 806 000 personnes selon le ministère de l’intérieur, et 1,5 millions selon les syndicats, dans toute la France. En cause, la réforme des retraites annoncée par le gouvernement. 
De nombreux rassemblements ont eu lieu dans plus de 70 villes, il s’agissait principalement de la SNCF, de la RATP, de l’éducation nationale, des étudiants, ou encore des gilets jaunes. Le cortège avait été lancé par des syndicats. 

Le Premier ministre a pris la parole et devrait prochainement préciser les grandes lignes de la réforme. Crédits : Testeur 160 (Licence CC – Wikimedia Commons)

De nombreuses perturbations ont eu lieu; notamment dans les transports, puisque 90 % des TGV et 80 % des TER ont été annulés, et 11 lignes du métro parisien étaient fermées. 
Il y a eu, en plus, de nombreux affrontements entre les forces de polices et les manifestants, ainsi que plusieurs garde à vue.

Pour ce qui concerne l’éducation nationale, « 70 % des enseignants du primaire se sont déclarés en grève, et les taux dans le secondaire devraient être voisins, je n’ai jamais vu ça », a assuré mercredi Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU.  

Le chef de l’Etat a réagi à ces manifestations, « Je n’y renoncerai pas », a-t-il affirmé. Le Premier ministre, Edouard Philippe a annoncé qu’il présenterait mercredi à midi devant le Conseil économique, social et environnemental (Cese) « l’intégralité du projet » de réforme des retraites.
Vendredi, des perturbations ont été prévues à la SNCF, qui continue le mouvement de grève. Une nouvelle journée de mobilisation a également été annoncée pour ce Mardi. 

Une semaine de négociations infructueuses à la COP 25 de Madrid

Lundi 2 décembre, la 25è Conférence des Partis contre le changement climatique a débuté à Madrid. Cette édition 2019, organisée par les Nations Unies, a pour but de continuer à mettre en œuvre les actions à prendre pour suivre l’Accord de Paris de la COP 21 en 2015.  Il s’agit en effet pour les Etats de maintenir le réchauffement climatique à moins de 2°C depuis l’ère préindustrielle, et jusqu’à 2050.

La conférence de cette année est présidée par le gouvernement du Chili, et tenue à Madrid, en raison des mouvements de contestation tenus dans le pays initialement prévu. Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a ouvert la conférence par un discours dans lequel il rappelle l’importance « d’écouter la science ». Mais après une semaine de négociations, peu de solutions ont été trouvées pour inciter les Etats à mettre en place des politiques climatiques plus strictes. En effet, les « contributions nationales » promises en 2015 n’ont pas abouti aux résultats espérés, et les scientifiques du Giec proposent de modifier ces promesses l’année prochaine, à Glasgow. C’est également ce que la Chine a proposé, étant donné qu’aucun accord ne semblait être fait cette semaine.

Pour ce qui est des négociations sur le plan technique, les pays en développement demandent de l’aide pour mettre en place des institutions et infrastructures durables pour lutter contre les catastrophes naturelles qui se multiplient. Ils souhaitent également profiter davantage du futur marché d’échange des quotas carbone.

Enfin, vendredi 6 décembre, les jeunes madrilènes étaient dans la rue pour manifester, à l’occasion d’un nouveau « Friday for Future ». La Suédoise Greta Thunberg était présente, après avoir retraversé l’Atlantique la semaine précédente. Elle a indiqué que « les grèves mondiales n’ont rien obtenu », et espère que l’urgence climatique est comprise par les dirigeants négociant à la COP25.

Cette conférence des Nations Unies sur le climat se terminera vendredi 13 décembre. La semaine à venir verra négocier les ministres des 196 Etats signataires de l’Accord de Paris.

Un 70ème anniversaire de l’Otan sous tensions

Le Sommet de l’Otan s’est déroulé mardi 3 et mercredi 4 décembre près de Londres. Les dirigeants des 29 pays membres se sont retrouvés à l’occasion des 70 ans de l’alliance politique et militaire. Cette réunion a été marquée par le départ précipitée du Président américain dès la fin de la première journée. Donald Trump est rentré à Washington après avoir été « vexé » par une remarque du Premier Ministre canadien, Justin Trudeau, sur sa conférence de presse.  

Le Président américain a aussi eu un échange tendu avec Emmanuel Macron. Ce dernier avait qualifié l’Otan en état de « mort cérébrale » dans une interview à The Economist le 7 novembre. Donald Trump estime cependant que « personne n’a besoin de l’Otan plus que la France ». Les deux dirigeants s’opposent sur le traitement de la Turquie, et de son intervention dans le nord-est de la Syrie.

La réunion a cependant abouti à un compromis où la Turquie et les autres Etats membres de l’Otan renoncent à qualifier les combattants kurdes de « terroristes ». Dans la déclaration commune les 29 Etats reconnaissent aussi une cible commune : la Chine. Ils soulignent ainsi : « l’influence croissante et les politiques internationales de la Chine comme des opportunités et des défis, auxquels nous devons répondre ensemble en tant qu’Alliance ».

Megan Rapinoe et Lionel Messi récompensés du Ballon d’Or

Lundi 2 décembre, la 64ème cérémonie du ballon d’or France Football se déroulait au théâtre du Châtelet à Paris. Celle-ci a récompensé l’argentin Lionel Messi d’un sixième ballon d’or et l’américaine Megan Rapinoe du deuxième ballon d’or de l’histoire du football féminin. Championne du monde avec les Etats-Unis en août dernier, Soulier d’or et meilleure joueuse de la compétition, footballeuse Fifa 2019… Son choix ne faisait aucun doute. Entre son militantisme pour l’égalité femme-homme, ses prises de position anti-Trump et son investissement dans la lutte pour les droits LBGTQI+, l’engagement de Megan Rapinoe dépasse largement le cadre du football. Avec l’ensemble des joueuses de la sélection américaine, elle a initié le mouvement « equal pay » réclamant l’égalité salariale entre les hommes et les femmes dans le milieu du football. Elle devance la lyonnaise Lucy Bronze.

Le couronnement de « La pulga » a quant à lui davantage questionné les internautes et de nombreux acteurs de la planète football. La saison de Liverpool s’est terminée en beauté avec une Ligue des champions. Beaucoup espéraient que le prestigieux prix soit délivré à un « red ». Avec Virgil Van Dijk second, Mané quatrième, Salah cinquième et Becker septième, Liverpool compte néanmoins quatre joueurs dans le top 10. Leur gardien de but, le brésilien Alisson Becker a remporté le trophée Yachine qui récompense depuis cette année le meilleur gardien du monde. Cette distinction a été nommée ainsi en hommage au footballeur soviétique Lev Yachine, seul gardien de but à avoir remporté un ballon d’or en 1963. Cette année, le néerlandais Matthijs de Ligt succède à Kylian Mbappé et remporte  le trophée Kopa récompensant le meilleur joueur de moins de 21 ans.

Cette année, pas de dérapages sexistes ou moments gênants. Animateur d’un soir, Didier Drogba a co-présenté la cérémonie durant laquelle il a pris un selfie avec Mbappé. La star ivoirienne a raconté avoir refusé de prendre une photo avec un enfant il y a une dix ans. Ayant appris récemment que ce gamin n’était nul autre que le jeune joueur du PSG, alors âgé de 10 ans, il a souhaité se rattraper. Plus tard dans la soirée, il publie sur les réseaux sociaux un message encensant Sadio Mané : « Te voir sur le podium m’aurait semblé fortement logique, mais force est de constater que tant qu’on ne fera pas preuve de solidarité entre africains plus jamais nous n’aurons de joueurs Ballon d’Or comme l’a été notre grand frère George Weah ». Un message lourd de sens car en 2007, l’Eléphant avait lui aussi terminé quatrième du Ballon d’Or.

Grégoire Chérubini, Agathe Dijoud, Sarah Fiegel & Marie Lagache